La liste des joueurs qui seront invités au camp de sélection de l'équipe canadienne junior ne sera annoncée que lundi, mais on sait déjà qu'elle va être bâtie en tenant compte du lock-out dans la LNH.

Hockey Canada aurait limité le nombre de joueurs invités à 28 s'il était certain que le lock-out allait continuer jusqu'en janvier. Sauf que l'incertitude concernant le moment où le lock-out prendra fin, et comment une résolution soudaine pourrait avoir un impact sur l'équipe canadienne, fait en sorte que 35 à 40 joueurs de 18 ou 19 ans seront conviés au camp de sélection qui aura lieu du 10 au 15 décembre à Calgary.

La composition de la formation sera décidée le 13 décembre et les heureux élus se rendront à un camp d'entraînement d'avant-tournoi en Finlande, deux jours plus tard. Le Championnat mondial de hockey junior de 2013, qui sera disputé à Ufa en Russie, s'amorcera le 26 décembre et se terminera le 5 janvier.

Les joueurs de plus au camp serviront de police d'assurance, au cas où le lock-out se terminerait quelque temps en décembre et que les clubs de la LNH se mettent à rappeler leurs espoirs d'âge junior à leurs propres camps d'entraînement.

«Nous prévoyons amener des joueurs de plus en ce moment, a indiqué le dépisteur en chef de Hockey Canada Kevin Prendergast. Nous ne voulons pas nous retrouver le 15 décembre à chercher 10 joueurs en catastrophe.»

Tous les pays doivent soumettre leur formation respective en vue du tournoi junior à la Fédération internationale de hockey sur glace d'ici le 25 décembre. Cela permettra l'ajout de joueurs si certains hockeyeurs doivent être rayés de la liste à l'approche du championnat.

Ce serait toutefois loin d'être l'idéal puisque l'équipe canadienne cherchera à créer une chimie et une cohésion au sein du groupe choisi pendant cette période.

«Les paramètres susceptibles de changer sont hors de notre contrôle, a noté le directeur des opérations de Hockey Canada Scott Salmond. Nous sommes optimistes que d'ici le 13 décembre, nous pourrons nommer les 23 joueurs qui iront à notre camp en Finlande et que c'est sur ceux-là que nous pourrons compter.

«Y a-t-il un plan B? C'est sûr que nous en avons parlé et nous y avons pensé. Il faudrait que le contexte change de façon importante pour que nous le mettions en pratique.»

Salmond a fait savoir que 23 joueurs seront sélectionnés, soit un de plus que d'habitude, parce que le Canada amènera un troisième gardien - un substitut - au tournoi.

Ce n'est pas attribuable au lock-out, mais au fait qu'il serait trop compliqué de demander à un gardien se rendre en Russie centrale rapidement en cas de blessure à l'un des deux premiers gardiens.

«Si quelque chose devait arriver à l'un de nos gardiens, jamais pourrions-nous en amener un autre à temps, a souligné Prendergast. Ce troisième gardien va connaître son rôle, et savoir qu'il va jouer seulement si l'un des deux autres se blesse.»

La FIHG permet qu'un gardien soit ajouté à la formation d'un pays durant un tournoi en cas de blessure, mais le même privilège n'est pas accordé pour les attaquants et les défenseurs.

À ce stade-ci, le lock-out signifie que l'entraîneur-chef de l'équipe canadienne Steve Spott et ses adjoints pourront miser sur pratiquement tous les meilleurs joueurs au pays nés en 1993 et 1994 au camp de sélection.

C'est là quelque chose de rare puisqu'une poignée d'entre eux sont pratiquement toujours retenus par leurs clubs de la LNH. Le Canada a dominé le Championnat mondial junior de 2005 en route vers la médaille d'or à Grand Forks, dans le Dakota du Nord, durant le dernier lock-out de la LNH. Le Canada a également remporté l'or en 1995 à Red Deer, en Alberta, durant une saison écourtée par un autre lock-out.

Le défenseur Ryan Murray, blessé, ne sera pas là et le statut de l'attaquant Ryan Nugent-Hopkins n'est pas clair. Un porte-parole des Oilers d'Edmonton a fait savoir que le directeur général Steve Tambellini discutera de la possibilité de jouer pour le Canada avec Nugent-Hopkins ce week-end à Houston.

Nugent-Hopkins, 19 ans, a été affecté au club-école des Oilers dans la Ligue américaine avant le lock-out, et les Barons d'Oklahoma City joueront à Houston en fin de semaine.

Chaque club de la LNH a soumis à la Ligue canadienne de hockey la liste des joueurs qui seraient rappelés si le lock-out se terminait, a indiqué Prendergast. Selon lui, Hockey Canada devrait renoncer immédiatement à six joueurs dans ce contexte.

Les joueurs qui ont aidé le Canada à décrocher le bronze au tournoi de 2012 en Alberta et qui sont admissibles à disputer un autre championnat sont les candidats les plus susceptibles d'être rappelés dans la LNH.

Parmi ces joueurs de deuxième année, on retrouve les attaquants Jonathan Huberdeau (Panthers), Mark Scheifele (Jets), Ryan Strome (Islanders) et Boone Jenner (Blue Jackets), ainsi que les défenseurs Scott Harrington (Penguins) et Doug Hamilton (Bruins).

Murray (Jackets) était un autre de ces vétérans, mais une blessure à l'épaule l'empêchera de jouer d'ici le reste de la saison.

«Ça laisse un trou c'est certain, parce qu'il allait faire partie de notre premier duo de défenseurs, a reconnu Prendergast. Mais cette année, nous avons plusieurs défenseurs de premier plan.»

Au lieu de tenir l'habituel camp de développement et d'évaluation en août, le Canada a invité 28 joueurs à disputer quatre matchs hors-concours contre la Russie. Le plupart des joueurs qui ont alors été choisis feront partie du groupe d'invités qu'on annoncera lundi, moins Murray et l'attaquant des Generals d'Oshawa Lucas Lessio, qui s'est blessé à la main en octobre.

Une bataille intéressante se dessine au poste de gardien de but puisqu'aucun vétéran ne sera de retour. Quatre candidats seront invités, a fait savoir Prendergast.

Malcom Subban des Bulls de Belleville - le frère cadet du défenseur du Canadien de Montréal P.K. Subban - Étienne Marcoux de l'Armada de Blainville-Boisbriand, Jordan Binnington de l'Attack d'Owen Sound et Laurent Broissoit des Oil Kings d'Edmonton Oil pourraient être parmi les gardiens invités.