Superhéros sur la glace, homme au grand cœur hors de la patinoire, Guy Lafleur aura aussi été symbole de fierté et de la réussite des Québécois qui ont eu maintes occasions de s’identifier à lui.

C’est ce qu’ont indiqué, chacun à leur façon, plusieurs politiciens présents mardi aux funérailles nationales de l’ancien ailier droit du Canadien. À commencer par le premier ministre du Québec, François Legault.

« Il était l’idole de la nation québécoise et aujourd’hui, on dit merci à Guy Lafleur, pour toute la fierté qu’il nous a donnée, a indiqué M. Legault à son arrivée à la cathédrale Marie-Reine-du-Monde. C’est quand même quelque chose de dire que Guy Lafleur est un des nôtres et le meilleur joueur de hockey au monde. Quelle fierté il nous a donnée, à toute la nation québécoise. »

L’ancienne première ministre Pauline Marois a de son côté souligné à quel point les gens s’identifient à des personnes comme le Démon blond. « Guy Lafleur était vraiment un héros et les peuples ont besoin de héros, a-t-elle lancé. C’était un homme assez remarquable et passionné par son métier. Pour arriver plus tôt [que ses coéquipiers] dans la chambre des joueurs, il fallait le vouloir ! »

« Guy Lafleur est entré dans toutes les chaumières au Québec et on va d’abord retenir son humilité, son authenticité, a souligné la cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, qui était en compagnie du député de Marquette et ancien joueur de la LNH, Enrico Ciccone. Il a marqué tout le monde, toutes les générations. »

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Dominique Anglade et Enrico Ciccone

Deux autres anciens premiers ministres du Québec, Jean Charest et Philippe Couillard, ont insisté sur le côté rassembleur de Lafleur. « Peu importe les origines, tout le monde se rassemblait autour du numéro 10 », a indiqué M. Couillard. « C’est un homme qui a beaucoup marqué le Québec. La preuve, c’est à quel point il rassemble aujourd’hui », a de son côté observé Jean Charest, qui avait remis l’Ordre national du Québec à Lafleur en 2005.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a relevé que Lafleur avait réalisé beaucoup de choses hors de la glace, un aspect de sa personnalité à garder en mémoire. « C’est aussi un moment pour le remercier de sa profonde humanité, a dit M. Trudeau. Il était au service de nous tous comme Québécois et Canadiens. Je suis tellement touché par sa vie. Aujourd’hui, c’est une journée pour réfléchir à tout ce qu’il nous a amené et à toutes les façons pour lesquelles il continue de nous inspirer. »

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Justin Trudeau

Peu importe leur allégeance, les politiciens présents ont tissé des liens entre les exploits de Lafleur et leur enfance.

C’est le cas d’Isabelle Charest, ministre québécoise déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine. « Du plus loin que je me souvienne, je regardais le hockey avec ma famille. Ma sœur était une grande fan de Ken Dryden. Moi, c’était davantage Guy Lafleur. Il était le symbole que tout est possible. C’est beaucoup d’émotion de dire au revoir ou adieu à quelqu’un qui nous a fait rêver. »

Sa collègue Pascale St-Onge, ministre canadienne des Sports, a également évoqué ses souvenirs d’enfance. « Petite, je regardais les matchs avec mon père, ma mère, mon frère, s’est souvenue la députée de Brome-Missisquoi. Nous étions tous des fans. Il volait sur la patinoire avec ses cheveux au vent… »

« Je suis assez vieux pour l’avoir vu jouer, a lancé le député provincial Vincent Marissal, de Québec solidaire. Ce gars-là nous a unis et la façon dont on lui dit au revoir, ça fait longtemps qu’on n’a pas vu ça. Ça nous fait du bien. On est assez divisés en ce moment au Québec et dans la société en général. Ça prenait un Guy Lafleur pour nous remettre ensemble, je trouve ça super beau. »

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Bruno Marchand

Le maire de Québec, Bruno Marchand, estime « fondamentale » la représentation de sa ville à la cérémonie. « D’abord, pour saluer son passage dans le hockey junior [avec les Remparts] et avant, dit-il. Tout comme son retour à la fin avec les Nordiques. »

L’ancien maire de Montréal Denis Coderre a évoqué des souvenirs avec celui qu’il appelle « mon ami ». « On a fait beaucoup ensemble, a-t-il lancé. J’ai été fier aussi de pouvoir le célébrer comme maire. J’ai eu droit à un tour d’hélicoptère aussi. Être dans le même hélicoptère avec Ginette Reno et Guy Lafleur, c’est quelque chose ! »

Le mot de la fin ? On le donne à Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire à l’Assemblée nationale : « Les grands joueurs marquent leur sport et les idoles marquent leur peuple. Je pense que c’est ce que Guy Lafleur a fait. »