« C’était un honneur pour moi d’être ici. »

Laurent Dauphin n’est pas le plus loquace des joueurs actuels du Canadien. Mais à sa sortie de l’église, sa voix ne mentait pas. Les émotions qu’il venait de vivre étaient véritables.

La quasi-totalité de la formation actuelle du Tricolore s’est déplacée pour les funérailles de Guy Lafleur, y compris le capitaine Shea Weber et le gardien Carey Price. Or, il n’y a pas eu de véritable mot d’ordre de l’organisation. En fait, ça n’a pas été nécessaire. « On voulait démontrer qu’on fait tous partie de la même famille, qu’on est là pour Guy », a poursuivi Dauphin.

  • Shea Weber

    PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

    Shea Weber

  • Carey Price

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    Carey Price

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« C’était important qu’on en fasse partie, a renchéri Nick Suzuki. C’était une superbe cérémonie, une belle manière de célébrer sa vie. »

Pour ce natif de London, en Ontario, les témoignages des derniers jours qui ont convergé jusqu’à la chapelle ardente du dernier week-end ainsi qu’aux funérailles nationales de mardi illustrent bien l’impact qu’a eu Lafleur sur la société québécoise.

« Voyez tout ce monde », a dit le numéro 14 du Canadien en désignant la foule massée devant la cathédrale Marie-Reine-du-Monde.

« On sent bien qu’il se passe quelque chose en ville, à quel point c’est spécial. Il fallait être là. »

« Un moment très puissant »

Les discours des anciens coéquipiers et des membres de la famille de Lafleur sont « venus chercher » Mathieu Perreault. Pour lui aussi, la vague d’amour qui a déferlé depuis l’annonce de sa mort « démontre l’impact et l’ampleur que tu peux avoir sur une communauté dans le monde du hockey ».

Francis Bouillon, ex-défenseur devenu entraîneur affecté au développement des joueurs chez le CH, a pour sa part été « jeté à terre » par la prestation de Ginette Reno, elle-même « une icône au Québec ».

Je n’aurais manqué ça pour rien au monde.

Francis Bouillon

Les hommages qui ont été rendus au Démon blond étaient « pleinement mérités », a quant à lui estimé Dominique Ducharme, ex-entraîneur-chef du club.

Né en 1973, Ducharme rappelle que le numéro 10 a été « la première vedette » qu’il ait vue à l’œuvre. Lafleur était, par ailleurs, l’idole de son père. « Pour moi, ç’a toujours été une inspiration, non seulement comme joueur, mais aussi vu ce que représentait le Canadien. »

Des joueurs actuels du Canadien, Brendan Gallagher est certainement celui qui est le plus connecté à l’histoire du club.

Avant la cérémonie de mardi, il a rappelé avoir souvent discuté avec Lafleur et avoir été surpris de voir à quel point le légendaire ailier, plutôt que de raconter ses exploits à l’infini, souhaitait bien davantage en savoir plus sur le quotidien du club des années 2020.

Gallagher était encore soufflé par la soirée que le Canadien a organisée, il y a une dizaine de jours. Avant un duel contre les Bruins de Boston, un vibrant hommage a culminé avec une ovation de presque 10 minutes.

« Il n’y a que quelques matchs de saison qui te resteront en tête à la fin de ta carrière, et celui-là en fera certainement partie, a-t-il dit. C’était un moment très puissant. »