Auteur du livre Le Canadien – Un siècle de hockey à La Presse, paru en 2008, notre journaliste André Duchesne revient sur quelques passages consacrés à Lafleur.

9-10 juin 1971

Les 9 et 10 juin 1971, trois évènements majeurs surviennent dans l’histoire du Canadien de Montréal : la retraite de Jean Béliveau, l’embauche de Scotty Bowman au poste d’instructeur et le repêchage de Guy Lafleur.

Ces changements ne sont pas inattendus. Béliveau songeait à la retraite. Bowman cherchait une nouvelle équipe. Lafleur, on le sait depuis des semaines, est le choix de Sam Pollock au repêchage. Devant Marcel Dionne.

Le 6 avril précédent, alors qu’il rencontre les journalistes à Boston, où le Canadien amorce la série quarts de finale contre les Bruins, Pollock lance : « J’avoue que je ne détesterais pas voir Guy Lafleur accompagner l’équipe à Boston ce soir. »

Propos rapportés dès le lendemain par le journaliste Gilles Terroux. Son texte commence ainsi : « Ne vous demandez plus quel sera le premier choix du Canadien lors du repêchage des joueurs juniors en juin prochain. » Il ajoute qu’au cours d’un récent voyage à Québec, Pollock a acheté une photo de Lafleur, ce qui en dit long quant à son intérêt pour l’as compteur des Remparts.

PHOTO RÉAL SAINT-JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Sélectionné au tout premier rang du repêchage de la LNH
par le Canadien, Guy Lafleur serre la main à Scotty Bowman, qui sera son nouvel entraîneur avec le Tricolore, pour le plus grand bonheur du directeur général Sam Pollock, à Montréal,
le 10 juin 1971.

Au lendemain du repêchage du 10 juin, le journaliste Jean-Marc Desjardins cite Lafleur : « C’est un rêve d’enfance que je réalise. Il serait faux de dire que je ne m’y attendais pas, mais je suis tout de même très soulagé que ce soit terminé, fini, bâclé. »

Lafleur, souligne l’auteur, était « vêtu d’un élégant veston sport et arborait un sourire timide », lorsque les journalistes recueillent ses commentaires dans le Grand Salon de l’hôtel Reine Elizabeth où a lieu la séance de repêchage.

« Si je peux, j’aimerais m’aligner au centre, puisque c’est vraiment là où je me sens le mieux, confie l’ex-capitaine des Remparts. D’ailleurs c’est comme joueur de centre que j’ai débuté au hockey et ce n’est que lorsque je suis arrivé à Québec qu’on m’a fait évoluer à l’aile droite. »

Pressé de questions sur le chandail qu’il portera, il dit ne pas tenir au numéro 4. « Il y aura suffisamment de pression sans qu’on ajoute ce symbole sur mon dos, dit-il. Les gens vont s’attendre à ce que je devienne un second Béliveau... je ne suis pas sûr que j’y parviendrai. »

Voyage de pêche annulé

L’allusion de Lafleur à Béliveau n’est pas fortuite. La veille, mercredi 9 juin, le grand numéro 4 a annoncé sa retraite. Il devient vice-président et directeur des relations publiques du Canadien. Le jour même, il se présente au parc Jarry pour une soirée hommage. Les Expos rencontrent les Giants de San Francisco. Béliveau fraternise avec Willie Mays, une de ses idoles. Une photo des deux hommes, tout sourire, est publiée à la une de La Presse.

PHOTO PIERRE MCCANN, ARCHIVES LA PRESSE

Bobby Orr tente d’enlever la rondelle à Jean Béliveau,
lors d’un match des séries entre le Canadien et les Bruins,
à Montréal, 15 avril 1971.

Dans la section des sports, plusieurs articles sont consacrés au Grand Jean. Gilles Terroux raconte que Béliveau avait dit à ses amis qu’il devait remettre son voyage de pêche prévu dans la semaine du 9 juin. Il serait trop occupé cette semaine-là.

Terroux poursuit : « Et à la place d’aller taquiner le poisson, Béliveau s’est présenté devant une meute de journalistes et leur a dit tout simplement : “Messieurs, j’ai connu de nombreuses satisfactions depuis le début de ma carrière. Mais vient un temps où il faut faire le bilan passé et futur. Ce que je viens de compléter. Et ainsi, j’ai décidé de me retirer du hockey...” »

Plus loin, Béliveau déclare : « Je peux dire que c’est une journée nuageuse pour moi. Ce n’est que ce matin, au réveil, que je me suis rendu compte de la portée de mon geste. Ça m’a fait une drôle de sensation. Tu te réveilles et tu te dis : “C’est aujourd’hui le grand jour...” Au fond, j’aurais souhaité que ce jour n’arrive que beaucoup plus tard. »

Au terme de son annonce, la centaine de journalistes et les 200 curieux présents l’applaudissent à tout rompre, ajoute le scribe.

Dans un autre article, Jean-Marc Desjardins rapporte les propos d’Élise Béliveau, épouse du numéro 4, selon qui une nouvelle vie s’ouvre devant le couple. « La décision lui appartenait et je ne voulais pas intervenir, cependant je ne suis pas fâchée de la tournure des événements », dit-elle.

Évoquant la fin des longs voyages pour Béliveau, le journaliste écrit : « Pour lui, ce sera dorénavant les pantoufles en rentrant le soir, les petits plats préparés au foyer et la veillée devant l’appareil de télévision, comme tous ses voisins de Longueuil. »

Dans la chronique « Au fil des sports », André Trudelle commente le départ de Béliveau qui n’arrive « ni trop tôt ni trop tard ». Béliveau a l’habitude de prendre des décisions avec classe et après consultation, dit le chroniqueur. Cette fois encore, il a visé juste. De plus, sa transition vers le deuxième étage du Forum est une bonne chose pour l’image du club. « Sa nomination au poste de vice-président survient à un moment critique de l’histoire du Canadien, écrit Trudelle. Non pas au niveau des joueurs, mais au niveau de la direction qui a totalement négligé l’entretien de ses relations extérieures depuis trop d’années. »

Le Canadien – Un siècle de hockey à La Presse

Le Canadien – Un siècle de hockey à La Presse

Les éditions La Presse

Le Démon blond n’avait plus le feu sacré

26 novembre 1984

Depuis des mois, Lafleur n’est plus que l’ombre de lui-même. Il est stressé, fatigué. Il vit mal avec le système de jeu défensif instauré par son ancien coéquipier et nouveau coach, Jacques Lemaire. Cela affecte son jeu. Lafleur n’est plus capable de marquer.

La fin de sa saison 1983-1984 est pénible. Aucun but et trois passes en douze matchs des séries. Le début de 1984-1985 : 2 buts en 19 rencontres.

Lafleur jure qu’il ne se laissera pas abattre. Il n’a pas l’intention de prendre sa retraite, lit-on dans La Presse du 24 novembre. Mais deux jours plus tard, c’est la fin.

Un des plus grands joueurs de l’histoire du hockey, Guy Lafleur, a annoncé hier sa retraite active du sport qui l’a rendu célèbre.

Tom Lapointe à la une de La Presse du 27 novembre 1984

 « Torturé par ses derniers déboires, incapable d’accepter son statut de joueur moyen, Lafleur a décidé d’accrocher ses patins à l’âge de 33 ans. […]

« Par moments incapable de dire un seul mot, Lafleur a réussi à remercier tout le monde. Il a surtout insisté sur le fait que la décision était la sienne », écrit Tom Lapointe à la une de La Presse du 27 novembre.

À la suite d’une entente avec la direction du CH, il reste un Glorieux à vie, obtenant un poste dans l’organisation. (L’entente durera moins d’un an.)

Dans un autre texte de Tom Lapointe, Lafleur déclare : « Non, ce n’est pas une décision émotive. […] Je n’en pouvais plus. Je n’avais plus le feu sacré. » Plus loin, il lance : « Si j’avais continué à jouer, j’aurais pu ternir mon image. J’aurais pu retourner le public contre moi. Non, je ne le regretterai pas. J’en suis sûr… »
Les journalistes recueillent les réactions des membres de la direction, des joueurs, des amateurs, etc. Le directeur général de la Sainte Flanelle, Serge Savard, lance : « C’était inévitable, Guy agonisait. Après avoir connu de grandes années, il ne pouvait accepter d’être un joueur ordinaire. Il était torturé par une telle situation. […]

« Il ne regrettera pas non plus de ne pas avoir tenté sa chance ailleurs. Avec une autre équipe, il aurait vécu le même cauchemar. Il aurait recommencé à agoniser et il se serait détruit. »

Retraite plutôt qu’hypocrisie

Dans sa chronique intitulée « La retraite plutôt que l’hypocrisie », Réjean Tremblay décrit le début de la conférence de presse : « On aurait entendu une mouche voler quand le trio Savard, Corey et Lafleur s’est avancé vers le micro de la Mise au jeu pour confirmer ce que tous savaient depuis quelques heures déjà. Lafleur était blême, les yeux rougis, les traits tirés. Il fixait devant lui sans trop voir ce qui l’entourait. Comme un boxeur sonné. Serge Savard, habituellement si placide, avait l’air bouleversé. Quant à Ronald Corey, un fan autant qu’un président, il avait l’air d’un condamné à mort. »

PHOTO ROBERT NADON, ARCHIVES LA PRESSE

Au côté du directeur général et du président du Canadien, Serge Savard et Ronald Corey, Guy Lafleur annonce sa retraite, le 26 novembre 1984.

Tremblay émet des réserves à l’idée qu’il s’agit d’une triste fin pour Lafleur.

« Est-ce triste de voir un homme venir admettre publiquement qu’il était incapable de n’être qu’un joueur moyen, qu’un joueur ordinaire ? demande-t-il. Est-ce triste, quelqu’un qui a essayé jusqu’à la toute fin de revenir au sommet de son art ?
« Une fin triste, ç’aurait été l’hypocrisie. »

Le dernier but

Guy Lafleur compte son dernier but dans l’uniforme du Canadien le 25 octobre 1984, au Forum. Il participe aussi au but vainqueur compté par Larry Robinson dans une victoire de 3-2 sur les Sabres de Buffalo.

Le journaliste Richard Hétu décrit ce but : « L’histoire du deuxième vingt, c’est Lafleur qui l’a écrite.

« Il ne restait que deux minutes à la période lorsque le Démon blond a accepté une passe de Mike McPhee à la hauteur de la ligne bleue. Patinant à vive allure, Lafleur a atteint le cercle de la mise au jeu, à la gauche du gardien [Robert] Sauvé, et a décoché un lancer qui n’était pas sans rappeler sa plus belle époque.

« Songez un peu : Lafleur n’avait presque plus d’angle lorsqu’il a lancé en direction du but adverse. Par on ne sait trop quel miracle, la rondelle s’est frayé un chemin à la droite de Sauvé et a abouti juste à l’intérieur du poteau des buts.

« Un filet à en rêver la nuit. “Guy ! Guy ! Guy !”, a manifesté la foule. Un des beaux moments de la saison. »

Lafleur et La Presse

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Guy Lafleur lit le cahier des sports de La Presse, au Colisée de Québec, en mars 1991.

1971 à 1991

Au moment de sa première retraite, Guy Lafleur est toujours le digne successeur de Maurice Richard et de Jean Béliveau dans le cœur des fans. Idole des partisans, il est aussi celle des médias. Chez les scribes, on adore son franc-parler. Car Lafleur n’a ni la langue de bois ni la mauvaise habitude de se dédire.

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Bernard Brisset, en 1979

Le journaliste Bernard Brisset, qui couvre les activités du Canadien pour La Presse de 1979 à 1984, apprécie encore aujourd’hui cette franchise.

« J’avais un contact assez particulier avec Guy Lafleur, raconte-t-il. J’ai sorti je ne sais plus combien d’histoires, de déclarations où il s’emportait contre l’équipe, son coach, etc. C’était un gars entier. Parfois, j’avais l’impression qu’il se mettait à râler dès qu’il me voyait arriver. Je lui disais : « Guy, je suis obligé d’écrire ça. » Et il me répondait : “Écris-le.” »

C’était souvent des déclarations qui provoquaient des tempêtes épouvantables au sein du Canadien et du monde du hockey. Mais, et c’est la raison pour laquelle j’aimerai Guy Lafleur jusqu’à la fin de mes jours, il n’a jamais utilisé l’excuse d’être mal cité pour cacher quoi que ce soit. Il s’est toujours tenu debout au lendemain de ses déclarations.

Bernard Brisset, ancien journaliste de La Presse

La Presse a toujours accordé une grande attention aux faits et gestes de Lafleur, du début à la fin de sa carrière, sur la glace comme à l’extérieur de la patinoire, du camp d’entraînement jusqu’au dernier match de l’année. Cette attention s’est maintenue lorsqu’il a revêtu les chandails des Rangers de New York et des Nordiques de Québec. Voici quelques extraits de reportages que le quotidien de la rue Saint-Jacques lui a consacrés.

Lafleur poète

Le 17 novembre 1972, alors qu’il entame sa seconde saison avec le CH, Lafleur est le sujet d’un portrait dans la chronique Sport-Hebdo où il est question de ses… poèmes.

Au journaliste Pierre Brosseau, Lafleur confie avoir écrit ce qui lui « passait par la tête » à l’automne 1971. Nouvellement arrivé au sein du grand club, l’ancien porte-couleurs des Remparts de Québec doit alors s’adapter à la vie montréalaise, ne connaît personne et met du temps à établir le contact avec les autres joueurs de l’équipe.

« Je passais de grandes journées tout seul étendu sur un sofa, à écouter de la musique, raconte-t-il. Puis, ça m’a tenté d’écrire. Je ne sais pas pourquoi. Je pense que ça me défoulait. »

Lafleur en larmes

Janvier 1977. Guy Lafleur est en pleine gloire. Il vogue vers une troisième saison de plus de 50 buts. Or, dans un article daté du 8 janvier 1977, Lafleur raconte à Réjean Tremblay à quel point il est passé près de quitter le Canadien pour les Nordiques lorsqu’il a signé, sous pression, un contrat de 10 ans moyennant un million de dollars.

Tremblay raconte en détail comment Sam Pollock et l’agent de Lafleur, Gerry Pate, l’ont poussé à signer son contrat avant un match contre les Flyers de Philadelphie. Après la rencontre, le beau-père de Lafleur, Roger Barré, arrive avec une offre deux fois plus alléchante des Nordiques. « J’ai tout fait pour faire annuler mon contrat », raconte le numéro 10 qui avoue en avoir pleuré de rage. Mais en janvier 1977, tout est oublié.

Lafleur se dit heureux à Montréal.

Lafleur crevé

Au terme de la série finale de 1979, où le Canadien bat les Rangers de New York et remporte une quatrième Coupe Stanley consécutive, Guy Lafleur confie à Bernard Brisset être totalement vidé.

Il faut dire que le dernier match contre les Rangers est son 110e de la saison, rappelle La Presse à la une de son édition du 23 mai 1979.

« Pour la première fois de sa carrière, Guy Lafleur était complètement vidé au cours de la série finale contre les Rangers, écrit Brisset. Vidé tant sur le plan physique que mental.

« Il jouait par instinct, par réflexe, un peu comme un petit robot dont les piles commencent à tirer de la patte. »

Lafleur « people »

À l’issue d’un match disputé contre les Whalers de Hartford, le 1er décembre 1979, Lafleur troque son équipement pour ses habits de soirée et court à un gala-bénéfice d’UNICEF-Québec tenu à Westmount où il rencontre la princesse Caroline de Monaco et l’ancien premier ministre canadien Pierre Elliott Trudeau.

Présente à la soirée, La Presse en fait sa photo principale de une du lundi 3 décembre 1979.

Flower loves New York

À la suite de son retour au jeu avec les Rangers de New York, pilotés par Michel Bergeron, Guy Lafleur fait l’objet d’un long reportage dans l’édition du 22 octobre 1988 de La Presse. Dix ans après sa dernière rencontre avec lui, l’envoyé spécial du quotidien, Pierre Foglia, retrouve un Lafleur plus « fin » que jamais.

« Vous en voulez des superlatifs ? En v’là qui ne me forcent pas une seconde : le plus gentil, le plus charmant, le plus simple, le plus fin, c’est lui, écrit Foglia. Le plus content, aussi. Lafleur heureux de jouer. Lafleur heureux à New York. Flower loves NY… L’autre chose qu’il faut que je vous dise de suite, c’est le pourquoi de cette folie de retour, à 37 ans dans la Ligue nationale. Mais vous allez être déçu, je crois. C’est pourtant la meilleure excuse qu’on peut jamais avoir de commettre une folie : en avoir follement envie… »

Lafleur lance et compte

Au printemps 1991, après trois années de retour au jeu, Guy Lafleur annonce, l’âme en paix, sa retraite définitive du hockey. Son dernier match au Forum, il le dispute le samedi 30 mars 1991, dans l’uniforme des Nordiques de Québec.

PHOTO LUC-SIMON PERRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Lors de son dernier match au Forum, Guy Lafleur, dans l’uniforme des Nordiques, vient serrer la main au président du Canadien, Ronald Corey, le 30 mars 1991.

L’évènement suscite une grande effervescence au Québec. Dans les éditions du 30 et du 31 mars de La Presse, une vingtaine de textes sont consacrés à cette dernière visite de l’enfant prodigue. Des chroniqueurs en profitent pour saluer Lafleur, sa gentillesse, sa disponibilité, le temps qu’il leur a accordé. Le numéro 10 est nommé Personnalité de la semaine de La Presse.

Le 30 mars, le chroniqueur Réjean Tremblay affirme que Lafleur est plus qu’une superstar avec du charisme. « Pourquoi ce diable d’homme est-il capable de rendre les gens heureux depuis plus de vingt ans ? demande-t-il. Pourquoi l’amour qu’il suscite est-il assez grand pour faire célébrer tout un peuple ? Qui peut se vanter d’avoir rendus poètes des milliers de Québécois qui ont écrit à La Presse ?

« Lafleur est Lafleur parce qu’il est vulnérable. Lafleur n’a jamais été perçu comme un surhomme. Au contraire, il aura été le plus homme de nos stars. Tellement vulnérable que tous les vulnérables du monde pouvaient se retrouver en lui.

Le faible aimait sa faiblesse quand c’était la faiblesse de Ti-Guy. Le perdant aimait sa défaite quand c’était la défaite de Lafleur. Le naïf aimait sa naïveté quand c’était la naïveté de Flower. Le pécheur aimait ses péchés quand c’était les péchés du Démon blond.

 Réjean Tremblay, ancien chroniqueur de La Presse, le 30 mars 1991

Le samedi 30 mars, devant des spectateurs survoltés, Lafleur reçoit une ovation de six minutes. Il va serrer la main du président du CH, Ronald Corey, que d’aucuns voient à l’origine de son départ du Forum. Ce geste de réconciliation, il le fait pour le public, dit-il.

Et Lafleur compte un but ! « Guy a toujours tenu à combler son public. Il l’a encore fait hier en marquant un but superbe », écrit le journaliste Michel Marois. Il cite Lafleur : « Je suis très fier de ce but, a-t-il raconté. Je m’en souviendrai autant que les buts que j’ai marqués pendant les finales de la Coupe Stanley. »

Ce but, son 560e en saison régulière, fut le dernier de sa carrière.