Mon Amie,

Embrasser sans serrer

C’est comme manger

Une galette non sucrée

Si un jour, tu ouvres ma tombe

Tu liras, écrit en lettres d’or,

Je t’aime encore

Si tu étais petit crochet

Et moi petite chaudière

Laisserais-tu ma petite chaudière

S’accrocher à ton petit crochet ?

La rose séparée du rosier

Se flétrit

Mais séparé de toi

Je pleure et je m’ennuie

Si parfois dans la vie

Tu te sens seule

Pense qu’il y a quelqu’un

Qui t’aime et qui pense toujours à toi

L’Amour a ses raisons

Que la raison ne connaît pas

Un peu de joie apportée

Aux autres cause bien plus de satisfaction

Que bien des présents reçus

Pardonne à la maison indiscrète

Qui durant son absence

Est venue feuilleter ce cahier

Ce n’est pas pour y écrire

Un poème, coquette

Mais simplement pour y laisser

La marque d’un souvenir…

S’il me faut ces lignes

Pour te prouver mon Amitié

Voici que je les signe

Avec Sincérité

Guy Lafleur, novembre 1971