Mettons immédiatement quelque chose au clair : nous avons interdit à nos journalistes de choisir le légendaire quart Anthony Calvillo. Trop facile de prendre le plus grand joueur de l’histoire de la franchise. Alors, on exclut d’emblée le triple joueur par excellence de la LCF et le triple champion de la Coupe Grey, l’homme aux 79 816 verges par la passe, celui qui a choisi de rester à Montréal pour y entraîner les Carabins puis les Alouettes, d’accord ?

Miguel Bujold

Il y en a plusieurs, dont Anthony Calvillo, qui a toujours été un gentilhomme en plus d’avoir sans équivoque été le plus grand joueur de l’histoire de la franchise. J’ai bien aimé voir nos Québécois connaître du succès, je pense entre autres à Pierre Vercheval, Martin Bédard, Luc Brodeur-Jourdain, Danny Desriveaux, Éric Deslauriers, Étienne Boulay et Matthieu Proulx.

Mais j’ai toujours particulièrement apprécié Avon Cobourne, un porteur de ballon originaire de Camden, au New Jersey, ville reconnue pour être l’une des plus dures et criminalisées des États-Unis. En 2007, Cobourne avait accepté d’être muté au poste de secondeur afin de demeurer avec l’équipe, une idée de Jim Popp, qui voulait le garder à Montréal coûte que coûte. La saison suivante, Marc Trestman avait compris comment bien utiliser Cobourne dans le champ arrière et les Alouettes ont atteint le match de la Coupe Grey trois années de suite. Cobourne excellait autant par la passe qu’au sol, et était une bougie d’allumage comme les Als en ont rarement eu. Il a toutefois signé un contrat avec les Tiger-Cats en 2011.

J’ai toujours cru que son départ avait coûté un troisième championnat de suite aux Alouettes. D’ailleurs, Cobourne avait totalisé 145 verges d’attaque au Stade olympique dans la victoire de 52-44 des Tiger-Cats en prolongation lors de la demi-finale de l’Est de 2011. Son successeur, Brandon Whitaker, avait quant à lui échappé une passe facile sur le dernier jeu du match...

Lisez « Avon Cobourne : la vie après le “hood” »

Simon-Olivier Lorange

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Ben Cahoon

Pour différentes raisons, j’ai un peu perdu de vue nos Oiseaux au fil des années, mais j’ai jadis été un ardent partisan des Alouettes. Par exemple, bien qu’ayant de toujours été un élève modèle, j’ai raté une demi-journée de cégep pour aller assister aux célébrations de la Coupe Grey au centre-ville, en 2002. Je sais, d’autres sont allés en prison pour bien moins.

Tout ça pour dire, j’avais à l’époque beaucoup d’admiration pour Ben Cahoon. Chaque fois qu’Anthony Calvillo envoyait une bombe dans les airs, on retenait notre souffle, jusqu’à ce que Cahoon, qui en plongeant, qui d’une seule main, réalise un attrapé spectaculaire. De beaux souvenirs d’un superbe athlète.

Richard Labbé

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Vince Ferragamo

Il fut un temps, jadis, autrefois, naguère, où les équipes du football canadien pouvaient rivaliser avec les puissances de la NFL sur le plan financier. Ce fut bref, mais c’est arrivé, et c’est dans ce contexte de folles dépenses que les Alouettes de la fin des années 1970 et du début des années 1980 se sont lancés dans la pêche aux gros noms. En 1981, le gros poisson volé à même le lac de la NFL avait un nom de star : Vince Ferragamo, un diplômé de la prestigieuse Nebraska, qui avait mené les Rams de Los Angeles au Super Bowl.

Le petit partisan que j’étais connaissait très bien ce quart d’exception, et c’est avec un enthousiasme débordant que je voyais déjà les Alouettes défiler avec la Grise quelque part à la fin de novembre, mais ce n’est pas exactement comme ça que ça s’est passé. Les Alouettes du beau Vince ont amorcé leur saison avec une claque de 48-8 encaissée à Vancouver, et ce fut le début d’une très longue débarque. Les Alouettes ont conclu la saison avec une fiche de 3-13, et Ferragamo a commis un incroyable total de 25 interceptions. De lui, le regretté collègue Robert Duguay dira ceci : « Il n’a jamais vu le 12e homme. »

Nicholas Richard

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Chip Cox

C’est lorsqu’on s’attarde à la liste des joueurs qui ont porté l’uniforme bleu, blanc et rouge que l’on se rend compte à quel point les Alouettes ont un passé glorieux. Comme les joueurs défensifs ne reçoivent jamais assez d’amour, j’ai envie aujourd’hui de mettre en lumière l’illustre carrière de Chip Cox. Petit secondeur, Cox a toujours été un immense problème pour les offensives adverses. Il était rapide, fort et explosif. Il arrive au quatrième rang de l’histoire de l’équipe pour le nombre de matchs joués et son impact s’est fait ressentir tant en défense que sur les unités spéciales, dans la période de gloire des Moineaux des années 2000.

Cox avait une sublime vision du jeu, ce qui lui permettait de réussir une tonne de plaqués, d’aller frapper le quart-arrière ou même de retourner régulièrement des échappés recouvrés dans la zone des buts. Moins populaire que certains de ses coéquipiers, Cox a goûté un peu à la NFL en début de carrière, mais c’est dans le nid qu’il a fait sa marque, pulvérisant plusieurs records d’équipe, notamment pour le nombre de plaqués.

Guillaume Lefrançois

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Tracy Ham (8)

Je n’avais aucun souvenir de la première incarnation des Alouettes, celle qui jouait avec des agrafes dans les souliers. Mes premiers souvenirs des Alouettes, c’est donc au Stade olympique, dans les années 1990, et je trouvais Tracy Ham passablement spectaculaire. C’est facile de choisir le quart-arrière, c’est le joueur le plus en vue de l’équipe, mais j’ai toujours aimé les quarts mobiles et c’est exactement ce qu’était Tracy Ham. Il n’était pas le meilleur à sa position, mais pour le néophyte du football canadien que j’étais, il donnait un bon spectacle. Il est donc mon joueur préféré des Alouettes, tout juste devant le regretté R-Kal K-Quan Truluck, joueur de ligne défensive qui avait une personnalité aussi grandiose que son nom, m’a-t-on déjà expliqué.

Jean-François Tremblay

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Luc Brodeur-Jourdain

Il n’est pas le plus grand, mais il est certainement le plus charmant. De toute ma carrière, j’ai rarement croisé un humain plus gentil que Luc Brodeur-Jourdain. Un homme qui répond toujours, poliment, qui comprend à 100 % le travail des médias, et qui est aimable également quand les micros se ferment. Quand j’ai lancé le blogue obscur Sans Filtre il y a six ans (c’était un blogue avec des textes livrés à la première personne par les athlètes), LBJ a été un des premiers à accepter de me donner une entrevue. Il ne le faisait pas pour la visibilité, c’était un blogue à peu près inconnu de tous, qui n’avait même pas encore publié son premier texte.

Pourtant, il m’a accordé une superbe entrevue où il a raconté les coulisses du cancer d’Anthony Calvillo, et tout le respect qu’il accordait à tout jamais à son général sur le terrain. Luc est devenu un homme de famille intègre, un entraîneur respecté, et un joueur historique pour les Alouettes. Tout ça en restant, avant tout, un vrai bon gars.

Jean-François Téotonio

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Marc-Antoine Dequoy

Marc-Antoine Dequoy. Non pas par ce qu’il accomplit sur le terrain ; le Québécois est un des meilleurs maraudeurs du circuit en 2022. Mais plutôt parce que son élimination de la deuxième saison de Big Brother Célébrités a été mémorable. Claudia était la patronne cette semaine-là. Elle avait mis le joueur des Alouettes et le cycliste Hugo Barrette, deux de ses plus proches alliés, sur le bloc. Mais pas pour qu’ils soient éliminés, au contraire : en s’emparant du veto, l’intention de Bouvette était de sortir Barrette du bloc et d’y installer la comédienne Guylaine Guay, la cible de l’alliance. Mais contre toute attente, la maison a choisi de sauver Guay, ce qui a mené à la sortie hâtive et surprise de Dequoy. Du grand spectacle. Comme un échappé ramené jusque dans sa propre zone des buts.

Appel à tous

Et vous, quel est votre joueur préféré de l’histoire des Alouettes ?

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