On n’a pas parlé beaucoup de football cette semaine dans l’entourage des Alouettes. Et de la façon dont ils ont joué, ils auraient sûrement préféré qu’on passe sous silence leur match de vendredi soir contre le Rouge et Noir d’Ottawa.

Même si elle venait de signer deux grosses victoires et qu’elle pouvait rejoindre les Argonauts au sommet de l’Est avec une troisième de suite, l’équipe de Danny Maciocia a été à plat durant toute la soirée, s’inclinant, 38-24, devant une équipe qui jouait un deuxième match à l’étranger en une semaine. Rappelons que les Alouettes, eux, revenaient d’une semaine de relâche.

Il s’en était passé des choses depuis le match précédent des Oiseaux, il y a deux semaines. Il y a eu l’histoire impliquant Jean-Christophe Normand. Le retrait du propriétaire minoritaire Gary Stern des opérations quotidiennes du club. Puis l’échange de Vernon Adams fils. Tout ça dans un peu plus qu’une semaine.

Est-ce pour ça que les Alouettes ont joué aussi mollement devant une maigre foule de 15 303 spectateurs au Stade Percival-Molson ?

« Ce qui se passe à l’extérieur du terrain aura toujours un impact, mais ce n’est pas pour ça qu’on a perdu », a estimé Eugene Lewis.

« Je ne pense pas que c’est pour ça, ce n’est pas ce que j’ai senti. À moins que certains joueurs vivaient ça à l’intérieur », a dit Marc-Antoine Dequoy.

Chose certaine, l’attaque comme la défense voudront oublier cette partie au plus vite. Trevor Harris et l’attaque ont provoqué quatre revirements et n’ont rien fait qui vaille de la soirée à l’exception d’une longue série qui s’est terminé par un touché de Lewis (une chance qu’il est là, celui-là…) et un autre de Jake Wieneke dans une cause perdue.

La défense, elle, n’a réussi aucun revirement, ni de sac ; a raté quantité de plaqués ; et a accordé plusieurs longs jeux à Nick Arbuckle, qui a disputé l’un des meilleurs matchs de sa carrière. Encore une fois, la tertiaire des Alouettes n’a pas bien paru du tout.

« On a du travail à faire. Leurs longs jeux nous ont fait mal, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas été testés comme ça », a analysé Dequoy, qui est l’un des nombreux joueurs des siens à avoir raté des plaqués, dont sur un jeu de 64 verges de Jaelon Acklin, qui a brillé avec 7 attrapés pour 159 verges.

« On a mal joué collectivement », a résumé Maciocia, qui n’a toutefois pas voulu jeter le blâme sur un ou des joueurs en particulier.

« Ce qui m’a le plus déçu, c’est la façon dont on s’est présenté parce qu’on ne s’est pas présenté. Et on a payé pour. […] On n’était pas prêts, ni mentalement, ni physiquement. J’espère qu’on prendra les deux prochains jours pour se regarder dans le miroir. »

Maciocia ne croit pas que les dossiers à l’extérieur du terrain soient à blâmer pour la contre-performance de son équipe.

« Si c’est le cas, ça me déçoit énormément. Il faut être capable de faire face à de l’adversité. On savait qu’il y avait plusieurs choses qui se passaient à l’extérieur du terrain et on en avait parlé au début de la semaine. »

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, LA PRESSE

Trevor Harris (7), Landon Rice (55) et Tyson Philpot (81) lors du match entre les Alouettes et le Rouge et Noir

Adams fils et les Lions

Quelques jours après l’échange d’Adams fils aux Lions de la Colombie-Britannique, Harris a été victime de deux interceptions, en plus d’avoir échappé et perdu le ballon près de la zone des buts des siens, un revirement qui a mené directement au premier touché d’Ottawa.

« J’ai voulu changer le ballon de main et je l’ai échappé », a expliqué Harris.

« On ne peut pas gagner en commettant autant de revirements et ça part de moi. »

Le porteur de ballon Jeshrun Antwi a commis l’autre revirement, un échappé.

« Notre attaque doit jouer mieux et je suis le premier responsable. Lorsqu’on trouvera notre rythme, on sera difficile à arrêter, mais ce ne sont que des mots », a ajouté Harris.

Vendredi prochain, ce sont Adams fils et les explosifs Lions qui seront au Stade Percival-Molson, un match qui devrait être intense et émotif. Si les Als n’élèvent pas leur niveau de jeu et d’intensité de quelques crans, ça risque d’être difficile contre une équipe qui possède une fiche de 8-2.

Au moment où les Alouettes semblaient prendre leur erre d’aller et qu’ils flirtaient avec le premier rang de leur division, cette défaite contre le Rouge et Noir vient de changer considérablement la donne. Ils ont laissé filer une belle occasion d’ajouter 2 points au classement et ont du coup permis au Rouge et Noir de revenir dans la course, eux qui n’ont plus que 2 points de retard sur les Alouettes et 4 sur les Argonauts et le premier rang. Tout le monde est en vie dans l’Est.