Espérer gagner sa vie en jouant au football est une chose. Savoir que c’est possible d’y arriver en est une autre. Tous les éléments sont réunis pour que Bruno Lagacé fasse partie de la deuxième catégorie.

Demi défensif étoile des Carabins de l’Université de Montréal, Lagacé entamera dans quelques jours la saison la plus déterminante de sa carrière. À la fin de l’année, il sera admissible au repêchage de la Ligue canadienne de football (LCF).

Le Montréalais de 24 ans a été élu dans l’équipe d’étoiles provinciale et la deuxième équipe d’étoiles canadienne en 2021. Il s’est imposé comme l’un des meilleurs à sa position dans le réseau universitaire canadien, et ses ambitions sont égales à son talent. « C’est sûr que de jouer professionnel est un rêve. […] Je veux jouer le plus longtemps possible. Je veux être en mesure de dire que j’ai réalisé mes objectifs. »

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Bruno Lagacé

Lagacé a commencé à jouer au football à 8 ans. Il a grandi en admirant Matthieu Proulx, Étienne Boulay et Jamal Richardson. Il réaliserait son rêve d’enfance en évoluant dans la même ligue que ses idoles. Toutefois, il sait qu’il a encore beaucoup de travail à faire avant d’y arriver. « Je suis à la porte de la LCF, mais je n’ai pas encore mis les pieds dedans. »

Un rapprochement avec les Alouettes

Depuis que Danny Maciocia est arrivé dans le giron des Alouettes de Montréal en 2020, l’organisation a repêché de nombreux joueurs des Carabins, son ancienne équipe. Il y a donc un rapprochement inévitable à faire entre les deux formations.

Les joueurs des Carabins ne sont pas naïfs. Ils savent qu’il y a toujours une chance d’être repêchés par les Moineaux.

Quand tu grandis, tu regardes les Alouettes et tu veux jouer pour les Alouettes. Si j’ai ma chance, je vais la prendre, peu importe c’est où, mais c’est sûr que je préférerais Montréal, et de loin.

Bruno Lagacé

L’historique récent entre les Alouettes et les Carabins sert aussi de motivation : « Ce sont des gars qui sortent de notre programme et de les voir à la télévision, c’est le genre de chose qui motive et qui prouve que c’est réalisable si tu travailles fort. »

Parmi eux, Marc-Antoine Dequoy sort du lot. L’ancien demi défensif des Carabins a marqué l’histoire du programme avant de se faire repêcher par les Packers de Green Bay, dans la NFL. Il s’est finalement fait libérer et il brille maintenant avec les Alouettes. Il s’est distingué à plusieurs reprises depuis le début de la présente campagne.

Dequoy est non seulement l’un des anciens coéquipiers de Lagacé, mais aussi un modèle à suivre : « C’est évident que Marc-Antoine Dequoy est une inspiration. »

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Marc-Antoine Dequoy

Dans sa manière de travailler, de s’entraîner et de mener une équipe, Dequoy a appris beaucoup de choses à Lagacé sur la manière de devenir un professionnel.

L’homme à la coiffe spectaculaire a aussi prouvé à tous les demis défensifs du Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) qu’il était possible de percer, de performer et de rester dans la LCF.

« [Ça permet] de voir que c’est envisageable et possible, pas juste pour moi, mais pour beaucoup de gars. Qu’on peut réussir si tu mets les efforts et que tu as le talent. Tu peux te rendre loin et tu peux bien performer dans cette ligue. Marc nous a montré beaucoup de choses ici », a précisé Lagacé.

En quête du championnat

Même si, inévitablement, Lagacé pense au repêchage, sa priorité est d’aider les Carabins à gagner. Il a eu beaucoup de mal, admet-il, à gérer la défaite à la Coupe Uteck l’année dernière. « Selon moi, on a dominé toute la partie et on a perdu dans les dernières secondes du match. »

Il n’est pas nécessairement amer de ce revers, mais Lagacé connaît la valeur de son équipe et il croit que ses coéquipiers et lui n’ont pas été en mesure de la montrer parfaitement l’automne dernier.

Cette saison, l’objectif est clair : « C’est de gagner la Coupe Dunsmore et la Coupe Vanier. […] De se prouver à nous-mêmes qu’on a l’équipe pour gagner le championnat canadien. »

Lagacé avait aussi perdu la Coupe Vanier avec les Bleus en 2019.

À l’aube de sa quatrième saison, le demi défensif a déjà énormément appris. Presque suffisamment pour savoir comment gérer les hauts et les bas. N’en demeure pas moins que les bons moments ont été plus nombreux que les mauvais au cours de la dernière campagne.

Percevoir que ses efforts et ses sacrifices sont récompensés est un moteur suffisant pour pouvoir aspirer à l’excellence.