(Inglewood) Sous le soleil brûlant de la Californie, le commissaire de la NFL Roger Goodell savait très bien qu’il se ferait griller par les journalistes lors de la conférence de presse annuelle qui précède le Super Bowl, mercredi.

Deux sujets chauds étaient au menu : le racisme et la discrimination dans les embauches. D’autres enjeux ne faisaient pas reluire davantage la ligue comme les menaces à l’intégrité du sport et les inconduites de certains joueurs et membres de la direction d’équipes.

Une semaine après que l’ex-entraîneur-chef des Dolphins de Miami, Brian Flores, un homme noir, eut déposé une poursuite alléguant que la NFL entretenait des pratiques racistes et que le propriétaire de l’équipe Stephen Ross lui avait offert de l’argent pour perdre, Goodell a promis d’agir sur les deux fronts.

« Nous ne tolérerons pas le racisme. Nous ne tolérerons pas la discrimination, a déclaré le commissaire. Toutes les allégations étaient très troublantes pour moi. Il s’agit d’affaires très sérieuses pour nous à tous les niveaux et il faut s’assurer d’aller au fond des choses dans tous ces dossiers. »

Cela commence par le très mauvais bulletin de la NFL en matière d’embauches de personnes appartenant aux minorités dans des postes d’entraîneurs-chefs. Bien que l’on voit une amélioration dans d’autres types d’emplois, des directeurs généraux aux coordonnateurs, le représentant le plus visible d’une équipe demeure l’entraîneur-chef. On compte actuellement cinq entraîneurs-chefs appartenant à une minorité sur 32 équipes. À titre comparatif, 70 % des joueurs de la NFL sont des Noirs.

Interrogé sur la possibilité que le processus d’embauche soit déficient, en commençant par la manière dont les entrevues sont menées et par qui, Goodell a répondu que la ligue se penchait déjà sur le problème. La solution pourrait passer par une modification de la règle Rooney, qui oblige les équipes à inviter des candidats des minorités en entrevue, ou encore par la création d’une nouvelle règle.

La ligue, avec l’aide d’une firme indépendante, travaille à établir une marche à suivre depuis plusieurs mois. Un document qui devrait être transmis aux équipes au printemps. On espère que cette démarche permettra d’optimiser le processus d’embauche de futurs entraîneurs-chefs.

En ce qui concerne les primes aux défaites, Flores allègue qu’en 2019, on lui a offert 100 000 $ par défaite des Dolphins parce que ses patrons visaient le premier choix au repêchage. Cette grave dénonciation fait aussi l’objet d’une enquête de la NFL.

Ce qui aurait pu être un rassemblement agréable et ensoleillé en prévision du Super Bowl s’est plutôt transformé en inquisition sur une foule de sujets controversés.

Goodell a dû se défendre au sujet du peu d’action de la NFL dans le dossier de climat de travail toxique chez les Commanders de Washington ; sur le porteur de ballon des Saints Alvin Kamara tout juste sorti de prison après avoir été accusé de voies de fait ; sur l’intérêt de l’homme d’affaires Byron Allen pour racheter les Broncos de Denver, ce qui en ferait le seul propriétaire noir de la ligue.