Reprise de la finale de 2019, les Blue Bombers et les Tiger-Cats s’affronteront ce dimanche. Cette fois, favoris et négligés sont inversés.

Les Blue Bombers de Winnipeg tenteront de faire ce qu’aucune autre équipe de la Ligue canadienne n’a réussi à accomplir depuis plus d’une décennie, dimanche soir (18 h) : remporter deux championnats de la Coupe Grey de suite.

La dernière qui y est parvenue ? Les Alouettes de Marc Trestman, en 2009 et 2010. Malgré tout leur succès, les Stampeders de Calgary n’ont jamais gagné la Coupe Grey deux fois de suite au cours des 15 dernières années.

Lorsqu’ils avaient vaincu les Tiger-Cats de Hamilton lors de la finale de 2019, les Blue Bombers avaient mis fin à une gênante période de 29 ans sans championnat. Dans un circuit à huit ou à neuf équipes, en fonction des années, c’était effectivement un peu honteux d’avoir été près de trois décennies sans triomphe.

Ce sont maintenant les Tiger-Cats qui ont la plus longue disette, n’ayant pas soulevé la Coupe Grey depuis 1999. Ils chercheront à mettre un frein à cette longue séquence devant leurs partisans au Tim Hortons Field. Hamilton a perdu en finale à trois occasions depuis 2013.

Il y a deux ans, ce sont les Tiger-Cats qui étaient pourtant favorisés pour l’emporter. Ils avaient terminé la saison avec une fiche de 15-3 et avaient écrasé les Eskimos d’Edmonton 36-16, en finale de l’Est. Les Blue Bombers avaient conclu la saison avec un dossier de 11-7 et avaient terminé troisièmes dans l’Ouest. Le 107match de la Coupe Grey avait étonnamment été une domination complète des Bombers, qui avaient battu (c’est le cas de le dire) les Tiger-Cats 33-12. Ces derniers avaient été incapables de rivaliser sur le plan de la robustesse et dans les trois phases du jeu.

Le scénario est différent cette fois. Les Blue Bombers ont fini la saison avec une fiche de 11-3, la meilleure du circuit, et deux de leurs défaites ont été subies en novembre alors qu’ils reposaient leurs meilleurs joueurs, étant déjà assurés du premier rang de leur division. L’équipe d’Orlando Steinauer, elle, a fini l’année avec un modeste dossier de 8-6, bon pour le deuxième rang dans l’Est.

La crème de la LCF en défense

Ça n’a pas été facile pour ni l’une ni l’autre des deux équipes lors des finales de division, le week-end dernier. Les Blue Bombers ont commis pas moins de six revirements, dont trois interceptions de Zach Collaros, dans leur victoire de 21-17 contre les Roughriders de la Saskatchewan.

PHOTO RYAN REMIORZ, LA PRESSE CANADIENNE

Zach Collaros, quart-arrière des Blue Bombers de Winnipeg

À son retour au jeu après deux mois d’absence en raison d’une blessure à un genou, le porteur canadien Andrew Harris a récolté 136 verges au sol et la défense des Bombers a été égale à elle-même, limitant les Roughriders à 318 verges d’attaque et totalisant 5 sacs. Les redoutables Willie Jefferson et Jackson Jeffcoat en ont réussi un chacun. Ce fut suffisant pour l’emporter.

PHOTO JOHN WOODS, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Des joueurs des Blue Bombers, Nic Demski (10) et Andrew Harris (33) à l’avant-plan, célèbrent leur victoire face aux Roughriders de la Saskatchewan en finale de l’Ouest.

Les amateurs auront d’ailleurs la chance de voir les deux meilleures défenses de la LCF à l’œuvre, ce dimanche soir. Winnipeg n’a accordé que 188 points en 14 matchs cette saison (moyenne de 13,4), alors que les TiCats en ont donné 244 (moyenne de 17,4).

Comme celui des Blue Bombers, le front défensif des Tiger-Cats n’est pas reposant avec des joueurs comme Ja’Gared Davis, Dylan Wynn, Ted Laurent et Julian Howsare. Les deux équipes peuvent également compter sur deux des meilleurs secondeurs de la LCF en Adam Bighill (Winnipeg) et Simoni Lawrence (Hamilton). Qui plus est, les entraîneurs-chefs Mike O’Shea et Orlando Steinauer sont également d’anciens joueurs défensifs dans la LCF, ce qui ne nuit certainement pas.

Une décision qui s’imposait

Steinauer a avoué plus tôt cette semaine qu’il avait été très difficile pour lui de choisir Dane Evans au détriment de Jeremiah Masoli comme quart partant pour le match ultime. Mais c’est un choix qui s’imposait. Les chances de l’emporter de son équipe seront meilleures avec Evans derrière le centre.

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Dane Evans, quart-arrière des Tiger-Cats d’Hamilton

Blanchis jusqu’à ce point, les Tiger-Cats ont donné le ballon à Evans au cours du deuxième quart en finale de l’Est, dimanche dernier. Les Argonauts de Toronto menaient d’ailleurs 12-0 après la première demie. Grâce au jeu d’Evans, qui a réussi chacune de ses 16 tentatives de passe, les Tiger-Cats ont gagné 27-19.

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Joueurs des Tiger-Cats célébrant leur victoire face aux Argonauts de Toronto en finale de l’Est

Au moment d’écrire ce texte, la présence de Bralon Addison demeurait incertaine, mais les Tiger-Cats possèdent de la profondeur pour ce qui est de leurs receveurs. Brandon Banks, Jaelon Acklin, Tim White et Steven Dunbar sont tous capables d’apporter une contribution significative. Le demi offensif Don Jackson a quant à lui gagné 95 verges en 16 courses face aux Argos.

Comme Evans, Zach Collaros est bien entouré du côté des Bombers. Kenny Lawler a mené la ligue avec 1014 verges aériennes, Darwin Adams et Nic Demski sont de bons vétérans, et Rasheed Bailey a attrapé 52 passes et marqué 5 touchés à sa première saison complète. Le groupe de demis offensifs est également talentueux, à commencer par Harris, qui a terminé au premier rang de la ligue pour les verges au sol chaque saison de 2017 à 2019.

L’heure de la revanche

Sur papier, les Tiger-Cats et les Blue Bombers ont des formations comparables. Les Bombers sont légèrement supérieurs et ont l’expérience d’un championnat derrière eux. En revanche, les Tiger-Cats joueront chez eux et voudront faire oublier leurs échecs en finale de 2013, 2014 et 2019.

Pas facile de se prononcer. Winnipeg est favori pour l’emporter par 4 points, mais quand une équipe commet six revirements dans un match éliminatoire, c’est peut-être le signe d’un léger manque de concentration. Ou les Bombers étaient peut-être seulement un peu rouillés après avoir été un mois sans jouer avec leurs forces complètes.

Comme cela avait été le cas en 2019, je pense que c’est l’équipe négligée qui l’emportera. Ce ne sera pas facile contre une machine comme celle des Blue Bombers, mais Evans permettra aux Tiger-Cats de gagner leur première finale en 22 ans. Et les Alouettes deviendront alors l’équipe dont le dernier titre datera le plus (2010).

Notre prédiction : Winnipeg 23, Hamilton 25