« Docteur Laurent Duvernay-Tardif, Université McGill ». Chaque fois que les Chiefs de Kansas City disputent une partie, vous pouvez voir l’athlète de l’heure au Québec prononcer ces mots à l’écran.  

« Ça me rend tellement fier de pouvoir le dire. Tout comme lorsque je parle à Coach (Andy) Reid et qu’il est question de sa mère, qui avait été l’une des premières femmes à graduer en médecine à McGill. Ça me rend fier. »

Dix jours après la victoire de Duvernay-Tardif et des Chiefs au Super Bowl, ce fut au tour de l’Université McGill d’honorer son ancien étudiant en médecine, mercredi après-midi. L’université a dévoilé une bannière du joueur québécois.   

« On le félicite de cette incroyable victoire au Super Bowl. Quel bonheur il nous a donné à nous tous, c’était vraiment fantastique », a dit Suzanne Fortier, la principale et vice-chancelière de l’Université McGill.

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Suzanne Fortier, la principale et vice-chancelière de l’Université McGill.

« C’est incroyable comment nous sommes inspirés par cet homme. Pour ce qu’il a accompli, évidemment, mais aussi par la façon dont il y est arrivé. Sa détermination, sa résilience, son engagement à toujours donner le meilleur de lui-même. Nous sommes également inspirés par sa générosité d’aller motiver les jeunes, de leur faire voir qu’on peut avoir des rêves et qu’on peut les réaliser si on y met du sien et de l’effort », a poursuivi Madame Fortier.

« Laurent, tu es un ambassadeur fantastique. Tu contribues beaucoup à forger McGill et je t’en remercie du fond du cœur. »

« Ce fut un parcours incroyable, pas seulement celui des deux dernières semaines, mais celui des six dernières années », a dit Duvernay-Tardif, qui a fait son discours en alternant du français à l’anglais, langue dans laquelle il est de plus en plus à l’aise.

Les dernières semaines ont été fertiles en émotions pour Duvernay-Tardif. Elles ont également été en quelque sorte le point culminant d’un parcours exceptionnel.

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Laurent Duvernay-Tardif

Le footballeur a d’ailleurs raconté de quelle façon lui et son agent et ami, Sasha Ghavami, avaient construit un horaire afin qu’il puisse mener ses deux grands projets, ses études en médecine et sa carrière au football, conjointement.  

« Tout a commencé en 2014. C’était ma troisième année comme étudiant en médecine et j’avais ce rêve un peu fou de possiblement atteindre la NFL. Et on sait tous que ces rêves ne se réalisent pas sans l’aide d’une équipe autour de soi. »

« Cet horaire-là m’a suivi durant les quatre années suivantes. J’étais un joueur de football à temps plein à Kansas City, puis à McGill, j’étais un étudiant en médecine à temps plein », a raconté Duvernay-Tardif, qui a gradué il y a un peu moins de deux ans.

« Je savais que je devais absolument obtenir mon diplôme en médecine. Les carrières sont souvent éphémères dans la NFL, à cause des blessures, entre autres. Il faut avoir un bon plan A, et le mien, c’était mon diplôme en médecine. »

Duvernay-Tardif a souvent souligné que l’Université McGill s’était toujours montrée conciliante avec lui et l’a fait à nouveau, mercredi.

« Je m’étais promis qu’il n’y aurait aucune chance que je ne termine pas ce projet-là. Les distractions n’ont pas manqué. On sait ce que c’est de jouer dans la NFL, il y a les contrats, la notoriété, la célébrité. D’avoir eu des gens qui ont cru à mon projet à McGill, qui m’ont soutenu durant tout mon parcours, qui savaient ce que j’essayais d’accomplir, a été incroyable. Je ne serais pas ici aujourd’hui sans leur soutien. »

« McGill a été très accommodant et a compris le rêve que j’avais d’essayer de combiner mes deux passions au plus haut niveau. Et par le fait même, de montrer que c’était possible d’être un étudiant athlète, pas seulement dans une université, mais aussi dans la plus grosse ligue de sport au monde. »

Bien que Duvernay-Tardif était déjà l’un des sportifs et l’une des personnalités publiques les plus appréciés du Québec, sa popularité continue de grandir depuis son championnat du Super Bowl. Il entend d’ailleurs profiter de cette tribune pour redonner à sa grande famille universitaire.   

« McGill a des tentacules dans le monde entier et c’est incroyable de sentir que je fais partie de cette communauté. Si je peux aider l’université ou le programme de football, c’est ce que je veux et que je vais faire. Je veux être un ambassadeur pour cette grande institution, qui m’a permis d’être dans la position où je suis aujourd’hui. »