Favori pour amorcer la saison comme quart-arrière partant des Alouettes, Antonio Pipkin a pris les grands moyens pour arriver au camp d’entraînement fin prêt. Grâce à un régime végétalien, Pipkin a perdu 17 livres, et dit ne s’être jamais senti aussi énergique.

«Mais mon régime est terminé! J’ai recommencé à manger de la viande, c’était seulement pour quelques mois durant la saison morte. C’était la première fois que je suivais un régime végétalien, et c’est la chose la plus difficile que j’ai faite dans ma vie!», a lancé Pipkin au terme du premier entraînement du camp des Alouettes, hier après-midi.

Visiblement plus svelte qu’à ses deux premières saisons à Montréal, Pipkin a été inspiré par Cam Newton, qui a lui-même suivi un régime végétalien. «Je me suis dit que si un gars de 6 pi 6 po et 240 livres comme Cam pouvait le faire, je pouvais le faire, moi aussi.»

Il reste à voir quel effet aura cette perte de poids sur le jeu de Pipkin, mais sa mobilité en sera assurément améliorée. «Je gagnerai de la vitesse», a-t-il convenu.

Devant les micros et les caméras, les Alouettes soutiennent qu’il y aura une lutte pour le poste de quart partant. Il serait toutefois très étonnant que le numéro 17 ne soit pas derrière le centre lorsque la saison s’amorcera le 14 juin, à Edmonton.

La saison dernière, Pipkin a partagé le temps de jeu avec Johnny Manziel dans les dernières semaines. Lorsque l’aventure de Manziel dans la LCF s’est abruptement terminée, il est devenu évident que Pipkin était l’homme de confiance des Alouettes.

«Antonio a joué un rôle important dans trois de nos cinq victoires de la saison dernière», a d’ailleurs fait remarquer le coordonnateur offensif Khari Jones lors du camp des recrues de la semaine dernière. «Je pense que c’est juste de dire qu’il [Antonio Pipkin] détient la position de tête.»

Cela dit, Jeff Mathews, Vernon Adams fils et Matt Shiltz espèrent tous convaincre Mike Sherman et les autres entraîneurs du club qu’ils méritent d’être le partant ou, minimalement, qu’ils méritent d’obtenir du temps de jeu important aux deux matchs préparatoires de l’équipe. Hier, c’est Mathews qui a été le deuxième à prendre les répétitions. Adams a suivi, puis Shiltz.

«Je pense que notre groupe de quarts-arrières était bien préparé pour commencer le camp. Il a eu une bonne première journée de travail dans l’ensemble», a évalué Sherman, qui s’attend à annoncer l’identité de son partant dans une dizaine de jours.

De Pipkin, Sherman veut surtout voir de la constance. L’entraîneur souhaite également le voir commettre moins d’erreurs.

«Il n’a pas à constamment tenter de réussir les gros jeux. Il doit jouer à l’intérieur de ses moyens. Ce n’est parfois pas une mauvaise idée de lancer une passe de 5 verges à William Stanback et de lui donner l’occasion d’aller en chercher 10 de plus.»

Le cas d’Adams

Parmi les trois autres candidats qui espèrent ravir le poste à Pipkin, Adams est le plus intrigant. L’ancien des Ducks de l’Université de l’Oregon possède une carte importante dans son jeu: il est normalement à son mieux dans les matchs. Dans le jargon, c’est ce qu’on appelle un gamer.

«Je suis entièrement d’accord avec cette définition. De façon générale, je n’ai jamais été un bon joueur durant les entraînements, et j’essaie justement de travailler sur ça. Mais, que ce soit dans la NCAA ou la LCF, je pense que mon jeu a souvent été très bon durant les matchs. Je ne sais pas comment l’expliquer.»

Adams a maintenant trois saisons d’expérience dans la LCF et se sent mieux préparé à être un partant si l’occasion se présente. «Mais c’est la même chose pour les trois autres quarts», a-t-il néanmoins souligné.

«Pour la première fois de ma carrière dans la Ligue canadienne, je vais évoluer dans le même système offensif pour la deuxième saison de suite. Si j’obtiens une occasion de jouer, je serai prêt à la saisir.»

Du muscle pour Shiltz

À l’inverse de Pipkin, Shiltz s’est présenté sur le campus de l’Université McGill avec une charpente un peu mieux garnie. Souvent blessé à ses deux premières saisons, Shiltz a suivi les conseils des Alouettes et a passé beaucoup de temps dans la salle de musculation, cet hiver. Le résultat est saisissant.

«J’ai travaillé fort durant la saison morte et j’ai pris une douzaine de livres en muscles. Certaines de mes blessures étaient attribuables à la malchance, mais je me sens plus fort et je suis dans une meilleure forme physique. J’ai aussi mis l’accent sur ma souplesse en faisant du yoga, entre autres.»

Shiltz a toutefois quelques échelons à gravir, lui qui a obtenu peu de répétitions, hier. «Que j’en obtienne 10 ou une seule, je dois m’assurer qu’elle soit impeccable.»

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Mike Sherman, entraîneur-chef des Alouettes

La ligne offensive

À l’exception d’une poignée de matchs, la ligne offensive des Alouettes a connu des ratés tout au long de la saison 2018. Mike Sherman a toutefois bon espoir que l’unité sera améliorée cette saison. «La position de bloqueur à gauche a été solidifiée grâce à Tony Washington, et Kristian Matte est plus à l’aise à la position de garde à gauche qu’au centre. On devra toutefois établir qui sera notre centre, qui est une position clé», a analysé l’entraîneur-chef des Alouettes. Hier, c’est Spencer Wilson qui s’est entraîné comme centre avec la première unité. Le bloqueur Tyler Johnstone et le garde Trey Rutherford, deux plus récents choix de premier tour de l’équipe, formaient quant à eux le côté droit.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

John Bowman

John Bowman

John Bowman n’était pas avec ses coéquipiers, hier. L’ailier défensif, l’un des représentants des Alouettes au sein de l’Association des joueurs, était en congé. «John a obtenu quelques journées de congé pour sa participation aux négociations du renouvellement de la convention collective. Ces joueurs peuvent s’absenter quelques jours, et John profite pleinement de cet avantage», a expliqué Mike Sherman.

Zac Parker

Le receveur Zac Parker, l’un des joueurs s’étant le plus démarqués au camp des recrues, est ressorti du lot une fois de plus, hier. Alors qu’il s’entraînait avec la deuxième unité de l’attaque, Parker a réussi quelques beaux attrapés et a joué avec intensité. Capable de retourner des bottés, l’ailier espacé de 5 pi 9 po pourrait être une police d’assurance intéressante à Stefan Logan. Parker a brièvement fait partie des Alouettes, l’automne dernier. S’il maintient la cadence, son séjour à Montréal sera plus long cette année.