Ce sera le jeune loup contre le vétéran: les quarts-étoile Russell Wilson et Tom Brady croiseront le fer lors du XLIXe Super Bowl, qui sera disputé le 1er février en Arizona. Dimanche, en finale de l'association Nationale, les Seahawks de Seattle ont réussi l'improbable en comblant un déficit de 16 points pour l'emporter 28-22 en prolongation contre les Packers de Green Bay. Du côté de l'association Américaine, les Patriots de la Nouvelle-Angleterre n'ont fait qu'une bouchée des Colts d'Indianapolis, 45-7.

Le 49e Super Bowl ne manquera pas d'intrigues, c'est le moins qu'on puisse dire. D'un, le choc entre les Patriots de la Nouvelle-Angleterre et les Seahawks de Seattle opposera les deux meilleures équipes de la NFL. Mais il y a plus.

Tom Brady, le vieux maître, affrontera Russell Wilson, qui tentera de devenir le premier quart de l'histoire à gagner deux titres à ses trois premières saisons. Pete Carroll sera opposé à l'équipe qu'il a dirigée de 1997 à 1999. L'imposante défense des Seahawks tentera de stopper la prolifique attaque des Patriots. Ça promet!

Avez-vous déjà vu une fin de match aussi folle que celle de dimanche à Seattle? Les Seahawks ont eu besoin d'un peu de tout afin de venir à bout des Packers de Green Bay, dont de la chance et deux immenses jeux de leurs unités spéciales (une passe de touché de Jon Ryan sur une tentative de placement et un botté court réussi avec environ deux minutes à faire au quatrième quart).

Les Seahawks ont inscrit 15 points en 44 secondes dans les dernières minutes du quatrième quart, puis Wilson leur a permis de l'emporter en prolongation en complétant coup sur coup des passes de 35 verges à Doug Baldwin et à Jermaine Kearse, qui ont été les deux derniers jeux du match. Époustouflant!

Jusqu'au quatrième quart, Wilson a joué un match horrible. Il a été victime de quatre interceptions, dont deux parce que Kearse a été incapable de saisir des passes pourtant précises. Au fait, Wilson a lancé ses quatre interceptions alors qu'il tentait de rejoindre Kearse. Les deux joueurs ont toutefois fini le match de la plus belle des façons en unissant leurs efforts sur le touché victorieux en prolongation. Digne d'un scénario de Walt Disney.

Il reste que l'absence d'un receveur de premier plan a presque fini par rattraper les Seahawks, dimanche. Peuvent-ils remporter leur deuxième Super Bowl consécutif avec un jeu aérien aussi anémique et inconstant?

Et l'état de santé de Richard Sherman et d'Earl Thomas? Les demis défensifs ont respectivement subi des blessures à un coude et à une épaule, hier. Les deux joueurs étoiles ont dit qu'ils joueraient dans deux semaines, mais seront-ils efficaces?

Sherman qui jouait avec un seul bon bras, Aaron Rodgers qui boitait, c'est un peu ça, le football de janvier. Un sport d'attrition. Comme l'a déjà dit Bill Parcells, tout le monde est capable de bien jouer lorsqu'il va bien. Les gagnants sont ceux qui jouent malgré la douleur et les blessures.

Une défaite cruelle

Parlant de gagnant, Wilson a démontré une fois de plus que c'est précisément ce qu'il est. Il s'agissait de sa 10e victoire en autant de matchs contre des quarts-arrière qui ont déjà remporté un Super Bowl...

Les Seahawks ont-ils battu les Packers grâce à Marshawn Lynch (183 verges d'attaque), leur défense et leurs unités spéciales? Absolument. Mais Wilson a multiplié les jeux cruciaux au quatrième quart et en prolongation.

Pour les Packers, c'est évidemment une défaite cruelle. On présume que l'ailier rapproché Brandon Bostick a eu de la difficulté à trouver le sommeil, lui qui a été incapable d'attraper le ballon lors du fameux botté court, qui a probablement été le jeu le plus important de la finale de l'association Nationale.

On avait parlé de l'importance pour la défense des Packers de réussir des jeux importants (splash plays) dans notre numéro de dimanche, et l'unité de Dom Capers en a réussi plus qu'il n'en fallait afin de l'emporter. Au final, c'est l'incapacité de Rodgers et de l'attaque de profiter pleinement de cinq revirements en marquant des touchés qui aura coulé les Packers.

Domination des Patriots

La finale de la conférence Américaine a été beaucoup moins intéressante. Comme lors des trois affrontements précédents entre les deux équipes, les Patriots ont démoli les Colts d'Indianapolis, qui ont joué comme si c'était un match d'octobre.

Andrew Luck et l'attaque des Colts n'ont jamais trouvé leur rythme, leur défense s'est encore fait dévorer par le jeu au sol des Pats, et l'échappé de Josh Cribbs sur un retour de botté en début de match a donné le «momentum» à la troupe de Bill Belichick, qui l'a conservé pendant tout le match.

Belichick et Brady tenteront maintenant d'ajouter un quatrième championnat aux trois qu'ils ont remportés il y a 10, 11 et 13 ans. Il ne leur reste plus qu'à détrôner les jeunes Seahawks pour y parvenir. En effet, ça promet!