Le sujet est inévitable. Il revient sur la table chaque fois que les Alouettes font le voyage en Colombie-Britannique pour y affronter les Lions. On se demande si cette année sera enfin la bonne. On se demande si c'est cette année que le mauvais sort sera enfin conjuré.

Il est bien sûr question ici de cette incapacité inexpliquée des Moineaux de ressortir victorieux de leur visite annuelle au BC Place. Cela fait maintenant plus d'une décennie que cette malédiction s'acharne sur eux. En effet, la dernière fois que l'équipe montréalaise est parvenue à dompter les Lions sur leur propre terrain, c'était le 31 août 2000.

Une malédiction, disions-nous donc. Sauf qu'en dépit de ces insuccès prolongés, les Als ne sont pas près de commencer à croire aux forces paranormales.

«Vous entendez toujours qu'il est difficile pour les Alouettes de Montréal de gagner au BC Place. C'est de la foutaise. Chaque année est une nouvelle année. Nous allons là-bas avec l'intention de jouer notre meilleur football et de remporter le match», disait à ce sujet l'entraîneur-chef Tom Higgins plus tôt cette semaine.

Une menace nommée Harris

On saura donc à partir de 19h (heure de Montréal), samedi soir, si les Alouettes réussiront enfin à résoudre l'énigme du BC Place. La réponse ne sera cependant pas facile à trouver. Nul doute que les Lions chercheront à venger la cuisante défaite que les Oiseaux leur ont infligée au stade Percival-Molson, il y a deux semaines.

Comme elle l'avait fait lors du premier duel entre les deux équipes, la défense des Als devra donc trouver le moyen de museler l'attaque des Lions, et en particulier le dangereux demi offensif Andrew Harris. Limité à 26 petites verges contre Montréal, il a étourdi les Roughriders de la Saskatchewan la semaine dernière avec des gains totalisant 203 verges et 1 touché.

«Pour nous, ça demeure la même chose, peu importe l'équipe contre laquelle on joue. C'est de neutraliser le jeu au sol pour ensuite les placer dans des situations de deuxième essai et long, afin qu'on puisse mettre de la pression sur le quart-arrière», a indiqué le secondeur Marc-Olivier Brouillette.

Et puisque les Alouettes profiteront d'une semaine de congé après cette rencontre, ils voudront assurément amorcer cette période de répit avec une fiche de 2-2 plutôt que d'avoir à ruminer un dossier de 1-3 pendant tout ce temps.

«On l'a vécu l'année dernière en ayant une fiche dont nous n'étions pas très fiers, a rappelé Brouillette. Je crois que les gars, surtout ceux qui étaient ici l'année dernière, voudront aller chercher une victoire sur la route contre une bonne équipe. Ce serait quelque chose de très important pour nous.»

Bien qu'il se soit entraîné avec ses coéquipiers cette semaine, Duron Carter (cheville) ne participera pas au match de ce soir. C'est donc dire que Brandon London et Kenny Stafford auront tous deux une autre chance de se faire valoir et de convaincre leurs entraîneurs de les garder dans l'alignement lorsque Carter sera de retour...

On saura également peu avant le début de l'affrontement ce qu'il adviendra du bloqueur Jeff Perrett, incommodé par une blessure à une jambe. S'il se peut qu'il soit en mesure de jouer, la recrue Ryan White pourrait lui venir en relève pour quelques jeux, peut-être même pour le match en entier.