Le ciel est tombé sur la tête de Patrick Carpentier hier. Littéralement.

Le pilote de Joliette n'a pas réussi à qualifier sa voiture pour la course de demain. En fait, il n'a même pas réussi à faire un tour en piste. Une pluie intermittente est tombée toute la journée, clouant les voitures dans les garages. Résultat: Carpentier a attendu des heures dans sa bagnole pour apprendre en fin de journée que les qualifications étaient annulées.

Pas reportées, non. Carrément annulées.

Selon un règlement ultra compliqué dont seul NASCAR a le secret, Carpentier s'est retrouvé du coup privé d'une place sur la grille. Les sept pilotes qui ont hérité des places restantes, sont, dans l'ordre, les pilotes vainqueurs d'une course de l'an dernier, les anciens champions et ceux qui ont récolté le plus de points cette saison (donc à Daytona). Carpentier, évidemment, ne figure dans aucune de ces catégories

«Je suis fâché, lance le Québécois, sa valise à la main. Je n'ai même pas eu la chance de sortir pour un tour! Ils auraient au moins pu nous donner une chance. Je serais bien allé voir moi-même si la piste était correcte ou non! Je n'ai rien comme expérience, j'ai besoin de rouler.» Il a d'ailleurs tout tenté pour courir aujourd'hui en Nationwide, mais des contraintes de commanditaires ont contrecarré ses plans. Il commencera sa saison dans la «petite série» à Phoenix, le 11 avril.

Pour compenser ce week-end à l'eau (excusez-la!), Carpentier va voler vers la Caroline du Nord demain pour une journée d'essais. L'ovale, assez semblable à celui de Las Vegas, devrait lui permettre de se préparer pour la semaine prochaine. «Sauf que je vais tourner seul sur la piste et il n'y a rien comme l'expérience de course.»

Carpentier est d'autant plus frustré qu'il se retrouve piégé par les règlements abracadabrants de NASCAR. Si les officiels avaient choisi les voitures ayant amassé le plus de points l'an dernier (et pas cette année), le pilote de Joliette serait en piste demain. Allez savoir pourquoi, ils qualifient d'office les 35 meilleurs de l'an dernier, mais pour le reste de la grille, ils privilégient les meilleures bagnoles de cette saison! C'est tellement compliqué qu'en cas de pluie, même Carpentier ne savait pas ce qui l'attendait avant d'arriver à Fontana!

«La règle n'a aucun sens pour moi. Elle est injuste pour les commanditaires qui, comme Valvoline et Charger, ont disputé tout le championnat de l'an dernier. En plus, c'est comme si tu frappais sur quelqu'un qui est déjà par terre pour l'enfoncer encore plus creux. On misait beaucoup sur ce circuit parce qu'on avait fait des essais ici. Maintenant, on se retrouve au fond du baril»

L'équipe de la voiture numéro 10 a fait un voyage blanc en Californie. Ce n'est pas une catastrophe sur une saison de 36 courses, mais n'empêche. «On n'a pas reculé, mais on n'a pas avancé non plus.» Pire, les gars pourraient se retrouver dans le même pétrin s'il pleut vendredi prochain à Las Vegas. «Et la météo est assez semblable à ici», soupire Carpentier.

Tant que l'équipe ne réussira pas à se hisser dans le top 35, elle court le risque de revivre pareille déconfiture. Et selon Carpentier, ce n'est pas pour demain que sa qualification sera assurée. «Il va nous falloir au moins la moitié de la saison pour y arriver. Si on joue nos cartes comme il faut...»