Toutes les équipes étaient à pied d'oeuvre, hier, sur le circuit Gilles-Villeneuve à la veille des premiers essais du Grand Prix du Canada. Entre les signatures d'autographes, les points de presse, les rencontres avec les techniciens et les activités promotionnelles, les pilotes ont eu une journée chargée.

Et la plupart ont davantage discuté d'un des derniers Grands Prix de la saison que de celui qu'ils disputeront dimanche. C'est en effet le sort du Grand Prix de Bahreïn qui a été largement commenté, non seulement par les pilotes, mais aussi par les dirigeants d'équipes et les officiels de la FIA.



Réintégré officiellement vendredi dernier au calendrier, le Grand Prix de Bahreïn sera annulé pour la deuxième fois cette année. Sollicité en début de semaine par l'Association des équipes de F1 (FOTA), le président de la FIA, Jean Todt, a demandé hier à Bernie Ecclestone de revoir son calendrier.

Dans une lettre rendue publique sur le site de la FIA, Todt rappelle aux équipes qu'elles ont participé aux processus qui a mené à la réintégration du Grand Prix, mais qu'il comprend leurs inquiétudes et sera prêt à revoir le calendrier si Ecclestone lui en propose un nouveau.

Dans les paddocks de l'île Notre-Dame, l'impression générale était qu'il était très improbable que les F1 roulent à Bahreïn à l'automne et les organisateurs de l'événement ont reconnu en soirée qu'ils n'étaient plus question de tenir le Grand Prix comme prévu le 30 octobre. «Pour moi, la vraie question est de savoir si nous irons dans ce pays la saison prochaine», a estimé l'Australien Mark Webber, l'un des critiques les plus véhéments du retour de l'événement au calendrier.

«Personne ne sait ce qui se passe vraiment au Bahreïn en ce moment, a continué le pilote de l'équipe Red Bull. Ce ne serait vraiment pas approprié d'y organiser un Grand Prix.»

Le coéquipier de Webber, Sebastian Vettel, a de son côté insisté sur les problèmes logistiques liés à la prolongation de la saison. «Ce n'est pas à nous les pilotes de prendre une telle décision, a-t-il d'abord précisé. Mais il faut reconnaître que la saison est déjà fort longue et que nous exigeons déjà beaucoup du personnel des équipes.»

À Bahrein, le promoteur Zayed Alzayani a indiqué dans un communiqué: «Nous aurions été ravis d'accueillir le Grand Prix le 30 octobre, mais on nous a indiqué que ce n'était plus possible. Nous respectons cette décision et espérons revenir au calendrier en 2012.»

Encore les Red Bull?

Dans un autre ordre d'idées, les pilotes ont fait des pronostics sur leurs chances respectives et ce sont encore les Red Bull qui ont obtenu la faveur. Les pilotes des équipes McLaren, Ferrari et même Mercedes ont toutefois estimé qu'ils pouvaient espérer combler une partie de l'écart qui les sépare de l'équipe austro-britannique depuis le début de la saison.

Fernando Alonso a estimé que Ferrari serait «en progrès» sur le circuit Gilles-Villeneuve. «Notre équipe a encore travaillé d'arrache-pied depuis le GP de Monaco et nous aurons encore des améliorations ce week-end. C'est ainsi que nous pourrons rattraper les autres.»

Jenson Button, l'un des outsiders au volant de sa McLaren, a surpris en déclarant se méfier des Mercedes.

Les premiers essais auront lieu ce matin, mais ce n'est que demain après-midi, en qualifications, qu'on aura vraiment une bonne idée de la hiérarchie.