À la fin de sa première journée d'essais dans une camionnette Craftsman sur l'ovale de ChicagoLand Speedway, il s'est rapproché à moins de deux dixièmes de seconde de Mike Skinner, l'actuel meneur au classement.

À la fin de sa première journée d'essais dans une camionnette Craftsman sur l'ovale de ChicagoLand Speedway, il s'est rapproché à moins de deux dixièmes de seconde de Mike Skinner, l'actuel meneur au classement.

Villeneuve avait le sourire aux lèvres en sortant de son bolide numéro 27 - heureux hasard, ce numéro appartient à l'écurie Bill Davis Racing, avec qui le pilote québécois fait ses premiers tours de roue en NASCAR. C'est lui-même qui a invité les journalistes québécois à aller le rejoindre pour discuter un peu.

«Ça va vite, c'est une vraie voiture de course, beaucoup plus précise qu'on pourrait le croire, a dit Villeneuve. Tu ne la conduis pas les yeux fermés, ça s'est sûr.»

Alors que les meilleurs passages sont normalement enregistrés lors des premier et deuxième tours - après coup, les pneus deviennent trop chauds et perdent en adhérence -, Villeneuve a signé ses meilleurs chronos à ses cinquièmes et sixièmes passages. «J'entrais trop violemment dans les courbes. Sans doute un réflexe hérité de la monoplace, où on a une conduite plus sèche, a-t-il expliqué. Ici, tu dois trouver ton rythme, laisser la voiture travailler.»

Par contre, Villeneuve a rapidement retrouvé ses repères sur ovale. Dès sa deuxième sortie, il avait trouvé la ligne de conduite idéale. «Je pensais que ça serait plus compliqué, a-t-il avoué. Mais il y a des gestes qu'on n'oublie pas, le corps se souvient. En fait, j'avais hâte de revenir sur ovale. Il y a des gens en Europe qui critiquent les ovales. C'est parce qu'ils ne comprennent rien à ce genre de circuit.»

Si Villeneuve a retrouvé les ovales avec bonheur, il a aussi redécouvert une façon de travailler qu'il avait à toute fin pratique oubliée. «On travaille vraiment à l'ancienne ici. On ne consulte pas seulement l'ordinateur, on veut savoir ce que le pilote pense, comment il se sent, s'est réjoui Villeneuve.

« Parfois, un certain réglage peut sembler moins performant, mais si ça met le pilote en confiance, c'est primordial. Et c'est essentiel de travailler de cette façon en ovale. Parce que tout est une question de confiance sur ce type de piste. Dès que tu as un petit doute, tu n'es plus capable de conduire. Tu lèves le pied, ça débalance l'auto et quand tu commences à perdre de la vitesse, tu ralentis encore plus et tu perds ton rythme.»

Une belle régularité

Même s'il a réussi à s'approcher des temps de Skinner, Villeneuve n'est pas à Chicago pour épater la galerie avec des temps canons. Les gens de Bill Davis Racing ont voulu tout d'abord voir à quel genre de pilote ils avaient affaire. On a donc volontairement choisi de donner à Villeneuve plusieurs types d'ajustements en plus de l'envoyer en piste dans toutes sortes de conditions, avec des pneus neufs ou rodés, avec le plein ou très peu d'essence. Il s'en est tiré avec une belle régularité, avec en prime des temps forts convenables. «À la fin, je me suis mis à rattraper quelques voitures, a dit Villeneuve. Ça, ça m'a fait plaisir, je ne suis pas le plus lent!»

Villeneuve est de retour en piste aujourd'hui pour une deuxième et dernière journée d'essais sur le circuit de Chicago. Cinq autres journées de tests sont au programme, ainsi que sept courses, une en ARCÀ à Talladega, les cinq dernières de la saison en série Craftsman ainsi que l'avant-dernière épreuve en coupe Nextel, à Phoenix. L'ultime course de la saison, à Homestead, pourrait aussi figurer au programme de «familiarisation» de Villeneuve.

Une façon de faire mature et raisonnable, à l'image du Jacques Villeneuve nouveau, zen et affable. Si une journée d'essais en NASCAR réussit à le rendre à ce point heureux, imaginez une saison.