Bien sûr, l'ambiance était plutôt festive, hier soir, dans le stand Renault. L'équipe française venait de remporter son deuxième titre mondial consécutif, et elle l'avait échappé belle- si Michael Schumacher n'avait pas touché Giancarlo Fisichella et crevé son pneu arrière gauche, la Scuderia Ferrari signait un doublé qui lui offrait le titre des constructeurs.

Bien sûr, l'ambiance était plutôt festive, hier soir, dans le stand Renault. L'équipe française venait de remporter son deuxième titre mondial consécutif, et elle l'avait échappé belle- si Michael Schumacher n'avait pas touché Giancarlo Fisichella et crevé son pneu arrière gauche, la Scuderia Ferrari signait un doublé qui lui offrait le titre des constructeurs.

Dans le garage, les mécaniciens de Viry-Châtillon se sont amusés, à la nuit tombée, à faire chanter leur V8: la Marseillaise, le God Save the Queen, l'hymne espagnol. Hier soir, toute l'équipe s'est retrouvée au Café de la Musique pour célébrer le succès mondial. Toute l'équipe, sauf... Fernando Alonso, qui a préféré prendre un avion le soir-même!

Ce qui n'est que le révélateur du malaise qui règne chez Renault, dont certains dirigeants ne pardonnent pas à l'Espagnol son départ chez McLaren, qui prive l'équipe française du numéro 1 qu'elle aurait mérité d'arborer la saison prochaine.

Alonso s'en moque. Sa deuxième place d'hier lui offre un titre mondial mérité. Et qu'il n'est pas prêt d'oublier: «C'est une journée incroyable, commentait-il hier. Ce qui s'est passé aujourd'hui, je n'aurais jamais pu l'imaginer, même dans mes rêves les plus fous. Une course fantastique. Me voilà champion du monde pour la deuxième fois, alors que je n'ai que 25 ans... c'est incroyable.»

Désormais, Fernando Alonso quittera donc cette écurie Renault pour laquelle il court depuis 2003 et qui l'a formé en essais privés en 2002 déjà. Il s'en va avec son numéro 1 chez McLaren. Un autre défi, un autre monde: «L'écurie McLaren n'a pas eu une saison 2006 facile, analyse Fernando Alonso. Mais justement, je pense que 2007 en sera d'autant plus forte. Renault continuera de produire une bonne voiture, mais je ne regrette absolument pas mon choix. Je pense que mes trois prochaines saisons chez McLaren me permettront de trouver une nouvelle motivation et d'avoir une excellente voiture.»

Il ne fallait pas s'attendre à la moindre compassion de la part de Fernando Alonso envers l'équipe qui l'a nourri et porté au titre. Sûr de son talent et sûr de ses décisions, l'Espagnol est parti pour une longue carrière qui pourrait être parsemée de nombreux autres titres.