(Miami) Il y a Red Bull et les autres. Mais surtout, il y a Max Verstappen et les autres. Personne n’a été réellement surpris de voir le Néerlandais doubler, une à une, les huit voitures parties devant lui pour remporter le Grand Prix de Miami, dimanche, sous le regard de dizaines de célébrités rassemblées à l’autodrome.

Sans surprise, c’est Sergio Pérez qui a pris le deuxième rang pour offrir à Red Bull un quatrième doublé en cinq courses cette saison. Fernando Alonso a complété le podium… avec 26 secondes de retard sur Verstappen. Une domination, vous dites ?

Samedi, Verstappen avait affirmé avec confiance qu’il terminerait « minimum en deuxième place », même s’il partait 9e sur la grille. Le moins qu’on puisse dire, c’est que le double champion en titre s’auto-analyse bien : ça ne lui a pris que 15 tours pour se retrouver derrière son coéquipier, qui était parti en tête.

Le vainqueur avait le sourire aux lèvres et le cœur à la blague en conférence de presse, après la course, rigolant avec Pérez et Alonso.

PHOTO REBECCA BLACKWELL, ASSOCIATED PRESS

Sergio Pérez

« C’était une bonne course ! s’est-il exclamé. Il fallait seulement éviter les ennuis au début parce que les voitures autour de moi essayaient de gagner des places. »

En fin de course, Verstappen s’est approché petit à petit de Pérez jusqu’à y aller d’un dépassement tout en fluidité. Cette lutte des deux Red Bull pour le premier rang était à l’image même de la saison, alors que les deux coéquipiers arrivaient à Miami avec chacun deux victoires au compteur. Avec ce triomphe et le tour le plus rapide, Verstappen s’est accordé 14 points d’avance sur Pérez.

Dimanche, les pilotes de Red Bull ont opté pour des stratégies opposées : Verstappen a commencé en gomme dure, tandis que Pérez était en médium.

« Rapidement, j’ai vu que les médiums étaient fragiles, a expliqué le Mexicain, la mine basse. Je devais protéger les pneus pour me rendre jusqu’au 15tour. […] Quand j’ai mis les durs, Max avait un très bon rythme et nous n’avons pas été en mesure de créer un écart.

« Il était trop proche et nous avons eu une petite lutte, mais propre. Évidemment, nous avons mis l’équipe devant nous. C’est un bon résultat d’équipe. »

Max a gagné parce qu’il avait la meilleure voiture sur la piste.

Sergio Pérez

Avant la course, puis plus tard sur le podium, Verstappen a été hué par des amateurs floridiens. Le Néerlandais, en grande forme dimanche soir après sa victoire, a offert une réponse qui a fait sourire les journalistes.

« Si je pilotais derrière, personne n’aurait de réaction. Ce genre de choses, c’est normal quand tu gagnes. […] C’est très correct pour moi. Tant que je me tiens au sommet, c’est ce qui est important pour moi. Eux retournent chez eux et peuvent avoir une bonne soirée. »

Alonso, abonné à la troisième place

Qui aurait cru, il y a trois mois, que Fernando Alonso et son Aston Martin occuperaient le troisième rang des pilotes, devant Lewis Hamilton, après cinq courses ? L’Espagnol, coqueluche des amateurs, a connu une course sans grande histoire, maintenant un bon rythme pour s’assurer d’un podium.

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Fernando Alonso

« J’ai aimé la course, a-t-il dit. C’était un peu une course en solitaire pour nous, avec les Red Bull devant. Il n’y avait pas beaucoup de pression derrière. »

Le vétéran de 41 ans est devenu un abonné de la troisième place cette saison ; c’est sa quatrième en cinq Grands Prix. « Évidemment, nous voulons être plus haut sur le podium, a-t-il évoqué en souriant. Un jour, nous aurons une occasion de gagner une course, mais pour l’instant, ça n’arrive pas parce que Red Bull est meilleure, plus forte et plus rapide. »

Quant à son coéquipier, Lance Stroll, il partait 18e sur la grille. Il a bien tenté de se faire une place dans le top 10, sans succès. Il a dû se contenter de la 12place. Le Québécois n’avait pas le cœur à célébrer le résultat d’Alonso lors de sa rencontre avec les médias.

C’est bon pour l’équipe, mais je suis énervé de mon week-end en ce moment. Aucun point. Je voulais en retirer plus que ça.

Lance Stroll

Petite anecdote, au passage : en fin de course, quand Stroll a doublé Alex Albon (Williams) pour passer de la 14e à la 13place, Alonso s’est adressé à l’équipe dans son micro. « Quelle position est Lance ? C’était un beau dépassement au virage un », a-t-il lancé, ce qui a suscité un rire collectif dans la salle de presse de l’Autodrome international de Miami.

Interrogé à ce sujet en conférence de presse, Alonso a noté que « sur ce circuit, nous avons un gros écran de télé dans certains des virages lents, alors c’était très facile de suivre la piste sur l’écran ». Une explication qui a fait sourire Max Verstappen à son côté.

George Russell (Mercedes), Carlos Sainz Jr. (Ferrari), Lewis Hamilton (Mercedes), Charles Leclerc (Ferrari), Pierre Gasly (Alpine), Esteban Ocon (Alpine) et Kevin Magnussen (Haas) ont complété le top 10.

Il reste encore 18 courses à cette saison dominée par Red Bull. Plusieurs écuries apporteront des modifications à leur voiture d’ici le prochain Grand Prix, à Imola. Cela pourrait-il vraiment avoir un impact sur la suite du championnat ?

Comme l’a bien dit Alonso, « ce sera difficile, l’écart est grand ». « Notre concentration sera surtout placée sur ce qui se passe derrière », a-t-il ajouté en parlant de Mercedes et Ferrari. Parce que la vraie lutte chez les constructeurs, elle est là.