Absolument personne ne tombera des nues en apprenant qu’Aston Martin ne se battra pas encore pour un championnat en 2023.

L’écurie britannique maintient ses objectifs à long terme. Cette année, elle cherchera surtout à mener le milieu de peloton, à se battre « occasionnellement » pour un podium et à développer sa voiture. Paroles de Lance Stroll et de Fernando Alonso.

Chaque fin de semaine qui passe en est une de moins qui nous sépare de la première course de la nouvelle saison de Formule 1, prévue le 5 mars à Bahreïn. Qui dit saison qui approche à grands pas dit dévoilement des nouvelles voitures. Après Red Bull, Alfa Romeo, AlphaTauri, Williams et Haas la semaine dernière, c’était au tour d’Aston Martin de présenter son nouveau bolide, lundi.

Le Québécois Lance Stroll et son nouveau coéquipier Fernando Alonso ont rencontré les médias, quelques heures avant que soit révélée l’AMR23, qu’ils piloteront ces neuf prochains mois.

« Nous n’avons pas encore conduit la voiture, mais je pense que l’objectif pour nous cette saison est de faire preuve de constance, de se battre pour de bons points chaque fin de semaine et, occasionnellement, de se battre pour des podiums », a expliqué le seul pilote canadien sur la grille cette saison.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Lance Stroll

À sa gauche, le double champion du monde a approuvé. « Nous devons avoir les pieds sur terre, comprendre qu’il n’y a pas de miracles en Formule 1 d’une année à l’autre en seulement quelques mois. Il y a un énorme écart à combler avec les meilleures équipes. Nous devons assurément être en mesure de mener ce milieu de peloton, de s’approcher des trois équipes meneuses. »

Je ne peux pas dire que nous allons nous battre pour la victoire cette saison, ce serait un mensonge, mais en même temps, nous voulons avoir une bonne voiture pour commencer la saison. Nous allons la développer au fil de la campagne.

Fernando Alonso, pilote pour Aston Martin

Aston Martin est conséquente dans son discours. Elle était déjà très claire l’année dernière : sa vision et ses objectifs sont à long terme. L’équipe, qui travaille au sein d’une toute nouvelle usine « presque prête » à Silverstone, se développe et progresse, mais elle n’est pas encore arrivée au sommet de la montagne… ou plutôt au bout de la piste.

PHOTO ASTON MARTIN, FOURNIE PAR L’AGENCE FRANCE-PRESSE

L’Aston Martin AMR23 qui sera en piste en 2023

« [Aston Martin] a presque doublé le personnel au cours des 24 derniers mois, a fait valoir Alonso. […] Il se passe beaucoup de choses en ce moment avec ces nouvelles personnes qui ont rejoint l’équipe, les nouvelles idées… C’est sûr que ça prendra du temps, vous verrez des bénéfices davantage sur le long terme.

« En Formule 1, tu as besoin des investissements et tu as besoin du talent. Nous avons les investissements, nous avons les installations et nous avons le talent, alors ce n’est qu’une question de temps. Malheureusement, je n’ai pas 20 ans, mais je vais faire de mon mieux pour aider l’équipe. »

Des coéquipiers qui se connaissent bien

Lance Stroll commence à être habitué d’avoir des pilotes expérimentés comme coéquipiers. Après avoir côtoyé le quadruple champion du monde Sebastian Vettel en 2021 et 2022, voilà qu’il travaille désormais avec Alonso, qui traîne avec lui une carrière de 20 saisons en F1.

« J’ai beaucoup de souvenirs de quand je le regardais se battre pour des championnats contre [Michael] Schumacher. Je ne vais pas mentir : j’encourageais Schumacher », a lancé le Québécois en souriant.

« Je me levais à 8 h ou 9 h du matin [pour regarder les courses] quand j’avais 5 ou 6 ans. Il était le pilote de l’heure, alors c’est génial de l’avoir dans notre équipe. »

Alonso, lui, n’en est pas à son premier changement d’équipe, ni à son premier coéquipier. Mais cette fois-ci, assure-t-il, est « très différente ». D’abord, il connaît bien la famille Stroll depuis plus de 10 ans ; il a d’ailleurs affirmé récemment que son jeune coéquipier possédait la vitesse et le talent pour être un jour champion du monde.

Autrement, l’Espagnol semble sincèrement heureux de l’approche adoptée par l’écurie britannique. « Tout le monde ici est humble, affamé de succès », a-t-il expliqué, reprochant à certaines de ses anciennes équipes leur manque de soif de vaincre.

« Si elles terminaient quatrièmes, elles étaient heureuses avec ça. Si elles terminaient septièmes, c’était une célébration. Ici, il n’y a pas de célébration tant qu’on ne gagnera pas, et c’est très attrayant. »