Qu’avez-vous reçu à Noël cette année ? Une cravate ? Une chandelle musicale ? Un plat de service ? Ce sont toutes de belles attentions. Mais ne faites pas semblant. Je vous connais maintenant. Je sais très bien quel cadeau vous attendiez le plus impatiemment.
Celui-ci.
Le palmarès des statistiques sportives les plus incroyables, insolites et inutiles de l’année. Des chiffres tellement invraisemblables qu’ils pourraient endommager votre cerveau de façon irréversible. Prêts, pas prêts, on y va !
10- Le 3 septembre, l’équipe de football de l’Université Appalachian State a inscrit 40 points au quatrième quart. Une performance éléphantesque. Non. Mieux que ça. Brontosauresque. Le plus gros quart de TOUTES les équipes de ce calibre dans la NCAA depuis 1968. Le plus épatant ? Les Mountaineers ont quand même perdu la rencontre, 63-61 !
Voyez la fin de la partie9- Vous êtes boubou après une défaite du Canadien ? Consolez-vous. Ça pourrait être pire. Mettez-vous dans la peau d’un Philadelphien, le 6 novembre. Ce jour-là, les équipes locales ont perdu non pas une, mais deux finales de championnats majeurs. Lesquelles ? Celles du baseball majeur et de la MLS. Combien d’autres fois, en Amérique du Nord, une ville a-t-elle perdu deux finales des ligues majeures la même journée ? Aucune, évidemment.
8- Le 4 décembre, les Packers de Green Bay ont battu les Bears de Chicago, 28-19.
Ah bon. Et alors ?
C’était la 787e victoire de l’histoire de la franchise.
Mais encore ?
Ça leur en donnait une de plus que les Bears.
Y a-t-il un punch ?
Bien sûr. C’était la première fois que les Bears de Chicago n’étaient pas l’équipe la plus victorieuse de l’histoire de la NFL depuis… 1921 !
7- Vos méninges sont réchauffées ? Passons à la dose supérieure. Du 15 février 2020 au 4 janvier 2022, les Red Wings de Detroit ont disputé 100 parties. Cent matchs pendant lesquels ils n’ont jamais compté un seul but en infériorité numérique. Comment ont-ils mis fin à leur séquence ? Avec deux buts lors de la même infériorité numérique – en seulement 37 secondes !
6- 364. C’est le nombre de points inscrits par les joueuses de rugby de l’Université Laval, cet automne, avant que leurs adversaires réussissent un premier point contre elles. Le Rouge et Or a terminé sa saison avec 605 points. Ses rivales ? 49.
5- Touché.
Touché.
Touché.
Touché.
Touché.
Touché.
Touché.
Touché.
Touché.
Touché.
C’est le résultat de dix possessions de ballon consécutives des Bills de Buffalo, à la mi-janvier, lorsqu’on exclut celle où leur quart-arrière a mis un genou au sol pour mettre fin à une partie.
4- Ça picote là-haut ? Attendez, je ne vous ai toujours pas effrayé avec des rapides hautes à l’intérieur. Prêt pour une rafale de stats de baseball ? Le 20 avril, le lanceur partant des Angels de Los Angeles, Shohei Ohtani, s’est présenté DEUX fois au bâton avant d’effectuer son premier tir. Combien de fois ça s’est produit dans le dernier siècle ? Aucune, bien sûr.
3- Le 27 septembre, le releveur Richard Bleier, des Marlins de Miami, a fait sa 304e sortie en carrière. Pendant toute cette période, combien de feintes irrégulières lui ont été reprochées ? Aucune. Il s’est ensuite fait prendre trois fois en défaut – lors d’une seule présence au bâton !
Voyez la séquence2- Frapper pour un carrousel, au baseball, c’est rare. En réussir deux en quatre jours ? C’est l’exploit réussi par l’espoir des Dodgers de Los Angeles James Outman, qui a frappé un simple, un double, un triple et un circuit dans une seule partie – deux fois la même semaine.
Votre cervelet s’agite comme Cristiano Ronaldo devant une caméra ? Attendez. J’ai trouvé un fait encore plus impressionnant. Le 11 août, Chandler Redmond, espoir des Cardinals de St. Louis dans les ligues mineures, a réussi un carrousel… de circuits ! C’est-à-dire ? Un circuit en solo, un de deux points, un de trois points et un grand chelem, dans un même match. Bouuuuuuum !
1- Votre cerveau est sur le point d’exploser ? Ceci devrait l’achever. Le 17 août, les trois premiers frappeurs des Guardians de Cleveland, en huitième manche, furent retirés sur des prises. Zip. Zip. Zip. Merci, bonsoir. Pourtant, les Guardians ont quand même marqué six points dans ce tour au bâton.
Comment est-ce possible ?
Après trois retraits, ne retourne-t-on pas jouer à la vache ?
Oui, sauf si…
Sauf si le receveur échappe la balle après la troisième prise. Le frappeur peut aller courir jusqu’au premier but. S’il devance le relais, il est déclaré sauf. C’est ce qui s’est produit après le troisième retrait. Les Guardians ont ensuite enchaîné une série de coups sûrs.
Simple.
Double.
Simple.
Double.
Double.
But sur balles.
Simple.
La séquence a pris fin lorsque Andrés Giménez s’est fait retirer sur des prises pour la deuxième fois de la manche. Mais cette fois, le receveur a attrapé la balle.
Quoi ? Vous êtes toujours parmi nous ? Vous avez la tête dure, ce n’est pas possible. Heureusement, je suis prévoyant. J’avais conservé LA statistique qui achèvera même les plus résistants d’entre vous.
Albert Pujols, des Cardinals de St. Louis, vient de connaître une saison extraordinaire. Comme dans : au-delà de l’ordinaire. Le vétéran de 42 ans fut employé comme lanceur pour la première fois de sa carrière – à sa 2988e partie dans les majeures. À lui seul, ce fait aurait mérité une place dans le top 3 de ce palmarès. Mais il y a mieux.
À l’automne, Pujols a dépassé le cap des 700 circuits. Seulement trois autres joueurs, Hank Aaron, Barry Bonds et Babe Ruth, ont atteint ce plateau. Le statisticien Jeremy Frank a noté que Pujols prend en moyenne 26 secondes pour faire le tour des buts. Sortons la calculatrice : 26 secondes x 703 circuits… Ça veut donc dire que Pujols a passé CINQ heures de sa vie à trottiner sur les sentiers pour célébrer ses circuits.
Et si après ça, ami lecteur, votre cerveau est toujours intact, j’espère que dans votre testament, vous le léguerez à la science.
Joyeuses Fêtes !