(New York) L’ancien basketteur vedette Michael Jordan va céder à un groupe d’investisseurs le contrôle des Hornets de Charlotte, dans la NBA, après 13 années au bilan sportif médiocre.

« MJ », l’un de ses surnoms, conservera une participation minoritaire au capital des Hornets, dont il avait pris seul les commandes en 2010.

Selon ESPN, la transaction atteint 3 milliards de dollars, la participation de l’ancien joueur des Bulls de Chicago se montant à 97 %, d’après plusieurs médias américains.

C’est une très belle opération financière pour Michael Jordan qui, selon le Charlotte Observer, avait racheté 65 % du capital pour seulement 180 millions de dollars il y a treize ans. Il avait ensuite fait monter sa participation graduellement jusqu’à contrôler la quasi-totalité des parts.

La vente devrait permettre à l’ancien numéro 23 de légende de quasiment doubler sa fortune personnelle. Le site du magazine l’estimait à deux milliards de dollars avant l’annonce, sur la base d’une valorisation des Hornets à 1,7 milliard.

Le prix de vente est ainsi très supérieur aux estimations qu’attribuaient à la franchise les médias spécialisés, toujours inférieures à deux milliards de dollars.

Cette inflation témoigne du développement de la NBA et de son audience, ainsi que de la vogue actuelle qui voit financiers et grandes fortunes batailler pour s’offrir des clubs sportifs un peu partout dans le monde.

Le groupe d’investisseurs comprend le financier Gabe Plotkin, qui était déjà actionnaire minoritaire de la franchise depuis 2019, et Rick Schnall, co-président de la société de capital-investissement Clayton, Dubilier & Rice.

Rick Schnall détient une participation minoritaire dans une autre franchise de la NBA, les Hawks d’Atlanta, qu’il s’est engagé à céder, dans les prochaines semaines, car la ligue ne permet pas, comme la plupart des grands championnats sportifs, à un même individu de détenir des intérêts dans plusieurs clubs.

Parmi les investisseurs figure également le rappeur américain J. Cole, connu pour sa passion du basket et une brève carrière professionnelle.

Une franchise sans vedette

Si l’affaire est juteuse pour « MJ », le bilan sportif des Hornets de l’ère Jordan est, au mieux, mitigé. Avant même de devenir pleinement propriétaire du club, il avait pris une participation minoritaire dès 2006 et été nommé, dans le même temps, responsable des décisions liées au terrain.  

En 17 saisons, Charlotte n’a participé que trois fois aux séries avec, à la clé, une élimination d’entrée à chaque fois. Une anomalie pour l’ancien joueur couronné champion six fois en huit saisons durant les années 1990.

Charlotte a notamment peiné à mettre la main sur un jeune joueur capable de porter durablement le club, effectuant de nombreux choix de repêchage qui se sont révélés être des fiascos, et laissant passer plusieurs futures vedettes.

Le meneur LaMelo Ball, sélectionné en 2020, a montré de belles promesses, au point d’être retenu, en 2022, pour le match des Étoiles.

Mais il a été régulièrement blessé et a dû interrompre sa saison en février après une fracture de la cheville droite.

Malgré son aura évidente, « MJ » ne sera pas non plus parvenu à attirer à Charlotte des joueurs de premier plan déjà établis dans la ligue.

Bien que l’équipe soit dépourvue de vedettes et affiche des résultats sportifs médiocres, les Hornets ont néanmoins réussi à remplir correctement leur amphithéâtre (17 100 spectateurs en moyenne la saison dernière) et à générer de l’intérêt sur le plan local.

Homme d’affaires avisé, Jordan a obtenu de la NBA que Charlotte récupère, en 2013, le nom des Hornets.

En 2002, les propriétaires des Hornets avaient déplacé la franchise à La Nouvelle-Orléans, avant que d’autres investisseurs n’obtiennent une nouvelle licence pour recréer, en 2004, un club à Charlotte, initialement appelé les Bobcats.

La franchise de La Nouvelle-Orléans a, elle, abandonné le nom des Hornets pour se rebaptiser Pelicans.