L’entraîneur-chef de l’Alliance, Vincent Lavandier, le résume bien : « un match, ça se gagne à la fin ». C’est ce que sa troupe a fait, mardi soir, en l’emportant 86-80 face aux Blackjacks d’Ottawa au terme d’une rencontre serrée du début à la fin.

Les deux formations s’étaient déjà affrontées en match préparatoire, et c’est celle de l’Ontario qui avait eu le dessus. L’Alliance s’est bien reprise cette fois, quand ça comptait.

« On a joué dur, a dit Hernst Laroche après la rencontre. On voulait gagner à la maison, c’est ça qui a fait la différence. » Une maison de 2452 partisans réactifs et engagés, oui. « Qui a dit que c’était une ville de hockey ? C’est une ville de basketball ! », a-t-il ajouté.

Pour la première fois en trois matchs, l’Alliance avait les devants à la mi-match, au compte de 38-31. Elle contenait de belle façon l’ancien des Cavaliers de Cleveland Deng Adel, qui n’avait inscrit jusque-là que 10 points. Ce même Adel qui avait terminé le premier match des Blackjacks avec 37 points…

« On a pris l’avantage grâce à notre défense, a expliqué Vincent Lavandier. Après, lorsqu’on joue deux matchs comme ça en [48 heures], il faut gérer les jambes. La mi-temps nous a coupé notre rythme de jeu, de défense. Ça nous a coûté le rythme en général. »

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Alain Louis et l’entraineur-chef Vincent Lavandier

Les Blackjacks, entraînés par le Québécois Charles Dubé-Brais, ont en effet comblé l’écart au retour de la mi-temps, si bien que le pointage était de 59-59 après le troisième quart. La lutte s’est donc poursuivie de plus belle et, au moment d’appliquer la règle d’Elam, l’Alliance était en avance au compte de 77-74.

Le Québécois Hernst Laroche et le vétéran grec Gaios Skordilis ont uni leurs forces en inscrivant respectivement sept et deux points pour atteindre la cible de 86 points et permettre aux leurs de demeurer invaincus à domicile. « Nous avons eu un bon match ce soir, a dit Skordilis. Il faut aider l’équipe à gagner. »

J’espère que ce sera le début d’une série de victoires. […] On remarque que les gars deviennent plus confiants.

Gaios Skordilis

Match après match, le tableau offensif est différent du côté de l’Alliance. Dimanche, l’Américain Dominic Green avait été le héros avec 36 points. Mardi, la distribution des points était plus partagée. Skordilis, qui dispute sa première saison en Amérique après 14 années professionnelles en Europe, en a récolté 20.

« J’ai eu de la misère aux deux premiers matchs, mais j’espère que celui-ci va m’aider à débloquer et que je vais continuer à aider l’équipe de toutes les façons que je peux », a-t-il exprimé.

L’apport de Laroche

Le co-capitaine Hernst Laroche est un des éléments clés de la troupe de Lavandier en ce début de saison. Le meneur, qualifié de « cérébral » par son entraîneur, joue avec constance et agit comme facilitateur pour ses coéquipiers.

Le Montréalais présente une moyenne de 10 points et 4,7 passes décisives par match en plus d’avoir réussi 67 % de ses tirs de trois points jusqu’ici. Et c’est lui qui a inscrit les deux paniers ultimes sur des lancers francs qui ont donné la victoire à l’Alliance, mardi.

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Walt Lemon fils et Hernst Laroche

« Je suis mon plus gros critique, a-t-il toutefois indiqué. Je pense que je peux mieux jouer, mais je suis content des résultats. On gagne, donc je suis content. »

Si Laroche a préféré vanter un à un ses coéquipiers – il les a tous nommés quand on lui a demandé de dire qui de l’équipe l’impressionnait le plus –, son entraîneur-chef, lui, n’a pas lésiné sur les compliments.

« Hernst, c’est un général sur le terrain, a-t-il affirmé. C’est mon confident aussi. On a une relation très positive. Il comprend le jeu européen, mon style de jeu. Il a toujours joué comme ça. C’est un joueur qui a beaucoup d’expérience, je pense qu’il est sous-estimé. Je ne dirai pas par qui, mais par beaucoup de monde. On dira qu’on n’a pas de meneur de jeu à Montréal. J’en ai au moins deux, et de deux styles différents. »

« Il est très perfectionniste, un peu comme moi, donc on se retrouve bien, a-t-il ajouté. Mais je suis très content pour lui parce que c’est la première fois qu’il joue à Montréal de sa carrière, à 33 ans. C’est extraordinaire. »

La formation montréalaise compte deux victoires et une défaite en trois rencontres à son entrée dans la Ligue élite canadienne de basketball (LECB). Elle disputera son prochain match sur la route, alors qu’elle rendra visite aux River Lions de Niagara vendredi, à 19 h.