Du haut de ses 15 ans, et de ses 7 pi 5 po, le Montréalais Olivier Rioux fait tourner les têtes dans la rue, mais encore plus sur les terrains de basketball.

À 5 ans, Olivier Rioux mesurait 5 pi 2 po. À 12 ans ? 6 pi 11 po. Le voilà aujourd’hui à très exactement 7 pi 5,3 po et détenteur du record Guinness du plus grand adolescent du monde.

Le Québécois s’est envolé pour la Floride il y a quelques semaines afin d’amorcer sa première année à l’Académie IMG, une des meilleures écoles américaines pour les jeunes basketteurs. Là-bas, il est le plus jeune joueur. Le plus grand aussi, sans grande surprise.

En entrevue avec La Presse, Rioux fait preuve d’un calme olympien. Quand on lui demande quelle place occupe son sport dans sa vie, il sourit pendant trois bonnes secondes avant de répondre.

J’adore le basket. Je m’entraîne à peu près chaque jour à IMG, en Floride. J’adore ça. Je veux toujours apprendre et c’est ce que je fais. Mon besoin est satisfait.

Olivier Rioux

PHOTO FOURNIE PAR LA FIBA

Olivier Rioux (7), lors d’un tournoi à Veracruz, au Mexique, l’été dernier, avec l’équipe canadienne des moins de 16 ans

Olivier Rioux, qui évolue à la position de centre, a commencé le basketball à l’âge de 5 ans en se joignant à un entraînement de l’équipe de son frère Émile, trois ans plus vieux. En deuxième année, il jouait avec des jeunes de cinquième et de sixième année. Tous les midis à l’école, il touchait à un ballon.

Il y a quatre ans, une photo publiée par son entraîneur sur les réseaux sociaux est tombée sous les yeux d’un recruteur français. C’est là que tout a vraiment commencé.

En juin 2018, Olivier a pris part à un premier tournoi à l’étranger, en Espagne, au sein d’une équipe française. L’année suivante, il a été invité à un autre tournoi estival, cette fois-ci par le Real Madrid. Au cours des trois dernières années, il a évolué avec les Dragons du collège Saint-Jean-Vianney, à Montréal. Et pour finir, l’été dernier, il faisait partie de l’équipe canadienne des moins de 16 ans.

En à peine quatre ans, le jeune homme a connu une ascension phénoménale. Nelson Ossé, codirecteur du programme d’été Brookwood Elite, auquel a pris part Olivier au cours des trois dernières périodes estivales, n’a d’ailleurs que de bons mots à son endroit.

« Il est extrêmement motivé, il n’a pas peur de l’entraînement », évoque-t-il.

Je sais qu’il s’entraîne dès qu’il en a la chance. Il s’entraîne physiquement pour être un peu plus fort. Il adore être dans le gymnase, il veut apprendre. Il a les aptitudes pour un jour peut-être percer dans la NBA.

Nelson Ossé, codirecteur du programme d’été Brookwood Elite

Tout indique qu’Olivier Rioux est tranquillement mais sûrement en route vers les plus hauts sommets. Les réussites du jeune homme ont de quoi rendre fier son paternel, Jean-François Rioux.

PHOTO JEFF PHOTO

Olivier Rioux, en compagnie de deux tailleurs de l’entreprise Surmesur

« C’est comme un gros tourbillon, image M. Rioux en référence aux dernières années de son fils. Je suis vraiment fier. Ce que j’aime d’Olivier, c’est qu’il est très sérieux dans ce qu’il entreprend. À chaque entraînement, il est vraiment attentionné et c’est ça qui impressionne les entraîneurs. Il fait attention à comprendre les jeux. »

Surprise !

L’idée de faire le processus pour obtenir le record Guinness est venue d’Olivier lui-même, alors qu’il avait 11 ans et qu’il feuilletait le fameux livre. L’année dernière, son père a été contacté par un responsable de Guinness. La famille a donc trouvé un médecin pour procéder aux mesures, envoyé des preuves en photos et en vidéos et rempli un imposant document. Un processus laborieux, mais qui en aura valu la peine.

« Pour lui [Olivier], c’était vraiment un rêve, explique M. Rioux. Sa mère et moi, on n’y tenait pas nécessairement, mais lui avait droit à ça, alors on a embarqué parce qu’il y tenait. »

Les parents ont profité de la journée d’anniversaire d’Olivier, en février, pour lui annoncer la bonne nouvelle : il a obtenu sa place dans le livre des records Guinness 2022. « Il avait de grands yeux, le gros sourire », se souvient son père.

Il faut dire qu’Olivier Rioux est né de parents mesurant 6 pi 8 po et 6 pi 1 po. Son frère de 18 ans mesure quant à lui 6 pi 9 po. Chez les Rioux, on sait ce que c’est que d’être grand. Olivier, qui les dépasse tous de huit pouces et plus, n’a jamais éprouvé aucun problème de santé.

Questionné pour savoir quels sont les défis du quotidien, il lance candidement : « Les cadres de porte ! » On comprend rapidement en lui parlant que le jeune homme accepte très bien sa stature.

Une des choses les plus importantes pour ma conjointe et moi, c’était de donner confiance à Olivier, et je pense qu’on a réussi. C’est grâce au sport. À travers le sport, ça l’a amené à mieux s’accepter, à faire face aux choses de la vie.

Jean-François Rioux

« Vers 12-13 ans, je me suis dit que je voulais arrêter de grandir, mais on m’a dit que c’était naturel, relate pour sa part Olivier. Je me suis dit : “Je ne peux rien y faire”. Je l’accepte. »

« Les gens viennent me voir souvent, mais c’est correct, ajoute-t-il. C’est cool ! Ils me demandent comment ça se fait que je suis grand comme ça. En anglais, ils disent : “Hey shorty !” Comme si j’étais petit. Mais c’est une blague. »

Une année à la fois

Quand il sera grand – pardon ! –, Olivier espère gagner sa vie sur les terrains de basket.

PHOTO JEFF PHOTO

Olivier Rioux

« À court terme, je veux bien faire avec IMG Academy. À moyen terme, c’est d’aller avec un collège. À long terme, c’est d’aller le plus loin que je peux », énumère-t-il doucement.

La NBA est-elle l’objectif ultime ?

« Pas tout de suite, répond-il. Oui, j’y pense, mais pas assez pour dire que c’est mon objectif. »

Une étape à la fois, donc. Jusqu’à maintenant, tout se passe bien en Floride, où il évoluera pour au moins trois ans. Au bout du compte, « l’important, c’est de suivre ses rêves », comme le dit bien son père.