Ils vont frapper des balles, capter des roulants et des ballons, puis se reposer. Et recommencer jour après jour.

Reposés ou rouillés, quelle est la situation idéale? Voilà une question que doivent se poser les Phillies de Philadelphie, les nouveaux champions de la Ligue nationale, en attendant le début de la Série mondiale qui ne débutera que mercredi prochain sur le terrain des champions de la Ligue américaine.À ce sujet, les Rays de Tampa Bay, qui dominaient la série de championnat 3-1, étaient en mesure d'éliminer les Red Sox jeudi soir à Boston.

Les Phillies ont quant à eux éliminé les Dodgers la veille à Los Angeles pour atteindre la Série mondiale pour la première fois en 15 ans, ce qui leur procure des avantages certains.

Ils pourront ainsi faire reposer leurs lanceurs et entreprendre la série décisive avec une rotation favorable. C'est dire que leur as Cole Hamels, le joueur par excellence de la série de championnat de la Ligue nationale, pourra entreprendre un deuxième match de suite mercredi après avoir porté sa fiche en séries à 3-0 en gagnant le dernier match contre les Dodgers.

Les Phillies ont aussi l'occasion de s'occuper de leurs affaires personnelles. Par exemple, le gérant Charlie Manuel a pu aller assister aux funérailles de sa mère en Virginie et le voltigeur de centre Shane Victorino à celles de sa grand-mère. Geogg Jenkins, un autre voltigeur, aura plus de temps à consacrer à son garçon né avant le cinquième match contre les Dodgers.

Les joueurs des Phillies auront aussi plus de temps pour soigner leurs petits bobos.

Côtés négatifs

Mais il risque aussi d'y avoir des côtés négatifs: les Phillies pourraient devenir rouillés, tout en perdant le fameux «momentum», l'erre d'aller favorable.

Ils ont complété leur calendrier de la saison régulière avec une fiche de 13-3 pour terminer au premier rang de l'Association Est une deuxième année de suite. Et ils ont gagné sept de leurs neufs matchs éliminatoires.

«C'est une préoccupation, a convenu Manuel à propos de cette longue période d'inactivité. On va s'assurer de pratiquer fort, on va garder les joueurs alertes.»

L'histoire récente n'a pas favorisé les équipes qui ont eu à attendre longtemps avant de disputer la Série mondiale.

Pas plus tard que l'an dernier, les Rockies du Colorado ont eu droit à un répit record de huit jours après avoir éliminé les Diamondbacks de l'Arizona en quatre matchs et ont entrepris la Série mondiale forts d'une séquence de 21 victoires à leurs 22 derniers matchs.

Face à eux, les Red Sox de Boston ont eu seulement deux jours de repos après avoir surmonté un déficit de 1-3 pour éliminer les Indians de Cleveland au maximum de sept rencontres. Ils ont pourtant liquidé les Rockies en quatre matchs pour remporter leur deuxième Série mondiale en quatre ans.

Même scénario en 2006: les Tigers de Detroit ont eu six jours de repos et les Cardinals de St.Louis un seul mais ces derniers ont remporté la Série mondiale en cinq matchs, même si leur fiche de 83-78 en saison régulière était la pire d'une équipe championne.

Le directeur général Pat Gillick des Phillies souhaitait donc que les Rays en finissent avec les Red Sox dès jeudi.

«Je veux qu'ils aient à attendre eux aussi», a-t-il déclaré.