Dans un mois, Abraham Toro aura enfilé deux uniformes pour la toute première fois de sa carrière : celui du Canada et celui des Brewers de Milwaukee. Et il est impatient de planter les premiers jalons.

Mais avant de quitter le Québec pour commencer toutes ces aventures, Toro s’est arrêté au Centre de balle Grand Chelem, dans Hochelaga, pour discuter avec les amateurs de baseball québécois et prendre des photos avec les jeunes et les moins jeunes.

« C’est le fun de voir tout le soutien. Le baseball au Québec, c’est une petite communauté, donc de voir les gens qui encouragent les joueurs québécois, je trouve ça toujours très plaisant. C’est important pour moi de prendre du temps avec eux », lance-t-il avec un large sourire.

Un sourire qu’il espère bien pouvoir garder pendant toute la durée de cette saison déterminante.

C’est que ce nouveau cycle dans la carrière du Longueuillois arrive à point. Après une saison en montagnes russes avec les Mariners de Seattle, où il a connu un bref séjour dans les mineures, Toro se sent prêt à bâtir sur du neuf avec les Brewers.

« Chaque année, que j’aie une bonne ou moins bonne saison, je tourne la page, affirme-t-il. Ce qui est plaisant c’est que tout le monde commence à zéro, donc je peux me prouver et démontrer que je mérite de rester là. »

Le polyvalent joueur d’avant-champ a été échangé en décembre, après la dernière campagne. Âgé de 26 ans, Toro n’a pas encore atteint tout son potentiel dans les majeures, mais il croit que la saison prochaine sera la bonne.

PHOTO TED S. WARREN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Abraham Toro

Les changements aux règlements, notamment le positionnement en défense, vont aider beaucoup les frappeurs gauchers comme moi. J’ai bien hâte de voir comment ça va se passer.

Abraham Toro

Lesdits changements, c’est que désormais, il ne devra pas y avoir plus que deux joueurs défensifs de chaque côté du deuxième coussin et qu’ils devront être devant la pelouse du champ extérieur. Un changement bénéfique, certes, pour les frappeurs gauchers, mais aussi pour le jeu offensif de chacun.

Toro a toujours été capable de tirer son épingle du jeu dans les mineures, mais n’a pas encore réussi à reproduire ce succès dans le baseball majeur. En carrière dans les mineures, il a maintenu un OPS – la moyenne de présences sur les buts plus la moyenne de puissance du frappeur – de ,835. Dans les majeures, c’est ,621. Il y a un certain manque à gagner.

Néanmoins, tout est en place pour voir l’éclosion de Toro avec les nouveaux règlements et un nouveau club. Le frappeur ambidextre a ajouté « être plus excité que jamais » d’entamer le camp printanier des Brewers qui commencera cette semaine, à Phoenix. À noter qu’il ratera une portion du camp compte tenu de sa présence à la Classique mondiale de baseball.

Enfin l’unifolié !

Toro mènera une délégation de quatre Québécois dans la sélection canadienne à la Classique mondiale, mettant aussi en vedette Édouard Julien, Otto Lopez et Phillippe Aumont. En fait, il arborera les couleurs canadiennes pour la première fois.

Celui qui a aussi défendu les couleurs des Astros de Houston pouvait également représenter le Venezuela sur la scène internationale, une nation qui excelle au baseball. Or, quand il a reçu l’appel des dirigeants canadiens, il n’a pas eu à faire une longue réflexion.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Abraham Toro

J’ai dit oui tout de suite. Je n’avais jamais fait l’équipe junior, donc ça va être la première fois que je représente le Canada. Je suis vraiment fier. J’ai passé tout mon baseball mineur ici, donc je n’ai pas hésité une seconde.

Abraham Toro

Le Canada, 14e puissance mondiale, amorcera le tournoi contre le Royaume-Uni, le dimanche 12 mars. Il croisera ensuite le fer contre des formations mieux classées que lui. Il se mesura respectivement aux États-Unis, champions en titre, à la Colombie et au Mexique. Cela dit, il ne faut pas écarter le pays de Ryan Reynolds de l’équation.

« On peut surprendre. On a de bons joueurs. En comparaison avec les dernières années, on est un groupe plus jeune. On demeure dans un bon groupe, mais ça va être plaisant de voir un autre tournoi. Je n’ai jamais vécu ça. Ça va être un beau défi », note Toro.

S’il n’a jamais eu la chance de participer à cet évènement, c’est parce que l’édition 2021 du tournoi a été annulée en raison de la COVID-19. Sans victoire depuis 2013, Toro espère pouvoir aider le Canada à redorer son blason.