Même s’il a passé 14 saisons dans le meilleur circuit de baseball au monde, Russell Martin ne regarde à peu près plus le baseball. Il a tourné la page de manière définitive.

En plus de jouer au golf quatre ou cinq fois par semaine depuis trois ans et de s’être lancé en affaires avec la société Cruise, qui produit des boissons alcoolisées, il est aussi papa de trois filles en bas âge.

« La transition s’est bien faite », a souligné l’homme de 39 ans sur la terrasse du club de golf Le Mirage, lundi, dans le cadre de l’Omnium Théo & Louis, au profit de la fondation Véro & Louis et du CHU Sainte-Justine.

Bien que son rôle de père soit sa priorité, il admet tout de même trouver beaucoup de plaisir dans sa nouvelle passion qu’est le golf. « Mon instinct de compétiteur est comblé par le golf », précise-t-il en riant.

Une retraite en douceur

Martin savait qu’il pouvait encore jouer au moment où il a pris sa retraite. Cependant, il se remettait en question. Puis, la pandémie a frappé.

Finalement, ça aura conforté le receveur dans ses intentions. Il n’avait pas envie de jouer devant des gradins vides, et même s’il avait reçu des offres et que des équipes lui avaient montré de l’intérêt, il n’a pas ressenti l’appel ou l’urgence d’entamer le processus menant vers une nouvelle saison.

L’été de la première vague de la COVID-19, Martin était en territoire méconnu. Pour la première fois en près de 30 ans, son été n’était pas guidé par le baseball.

Je me suis aperçu que c’était pas mal plaisant, avoir un été de congé !

Russell Martin

Ce confort l’a donc convaincu d’accrocher son gant pour de bon et de consacrer le reste de son temps à sa famille.

Le plus important, c’est que le Canadien n’a aucun regret. Il a vécu son rêve, évolué dans quatre marchés, participé au match des Étoiles, joué en séries et affronté les meilleurs joueurs de la planète. « J’ai fait ce que j’avais à faire et j’ai eu du fun. »

Leblanc, Pujols et Judge

Martin suit peut-être le baseball avec un peu moins de régularité qu’auparavant, mais il se tient au courant de ce qui se passe dans les majeures. Il était d’ailleurs emballé de se prononcer sur trois histoires qui ont retenu l’attention cette saison.

D’abord, les débuts fracassants du Québécois Charles Leblanc avec les Marlins de Miami : « Quand tu commences, que tu frappes et que tu produis, c’est le fun. Tu fais ton entrée comme du monde. C’est comme ça que j’ai commencé ma carrière. On ne sait jamais si on va avoir une deuxième chance, donc si tu ne performes pas dès le début, ça peut être dangereux. Donc je suis content pour lui. Surtout que dans une organisation comme les Marlins, parfois, ils sont plus patients et leur masse salariale est un peu plus basse, donc ils aiment ça quand les jeunes sont bons, parce qu’ils vont les laisser jouer. Avec les Marlins, il est à une bonne place. »

Ensuite, il a parlé d’Albert Pujols, qui est devenu le quatrième joueur de l’histoire à frapper 700 circuits : « C’est 35 circuits pendant 20 ans. C’est ridicule ! C’est incroyable ! Je me rappelle, en début de carrière, alors que lui était sûrement à son apogée, c’était juste hallucinant. Quand j’étais derrière le marbre, il n’y avait aucune façon de le retirer. Il est fort, discipliné et intelligent. Il a toutes les qualités. Sur le plan technique, il a un super bel élan, il est stable, il ne bouge pas trop et sa mécanique est simple. »

Puis, il a discuté d’Aaron Judge, qui est entré dans le livre d’histoire des Yankees de New York avec son 60circuit de la saison, rejoignant donc Babe Ruth, à une claque du record d’équipe de Roger Maris : « Pour l’Histoire, c’est super intéressant, mais en plus, c’est vraiment un bon kid, pour vrai. C’est un géant, c’est un monstre, alors une chance qu’il est gentil, sinon il serait dangereux en tabarnouche ! Lui aussi, il travaille fort, mais pour tous les gars de sa trempe, ce n’est pas juste le talent, mais ils travaillent bien. Ça ne pourrait pas arriver à une meilleure personne. Je suis vraiment content pour lui. »