(Jupiter) Le Baseball majeur a affirmé mercredi qu’il ne reste plus que cinq jours avant qu’il soit contraint d’annuler les premiers matchs de la saison, s’il n’y a pas d’entente concernant la nouvelle convention collective.

Après une troisième journée où peu de progrès a été fait à la table des négociations, le Baseball majeur a confirmé publiquement ce qu’il a dit au syndicat des joueurs le 12 février.

La saison sera bel et bien écourtée s’il n’y a pas d’entente concernant la nouvelle convention collective d’ici lundi soir.

« Une date butoir est une date butoir. Des matchs annulés sont des matchs annulés. Il n’y a aucun salaire qui sera versé pour ces rencontres », a mentionné un porte-parole du Baseball majeur après la fin des négociations, mercredi.

Le porte-parole a accepté de s’exprimer au nom du Baseball majeur à condition que son identité ne soit pas dévoilée.

Les joueurs n’ont pas accepté cet échéancier, estimant que d’éventuels matchs annulés pourraient être repris lors de programmes doubles.

Le Baseball majeur a indiqué qu’il n’utiliserait pas cette option.

Le syndicat a dit que si des salaires étaient affectés via des matchs annulés, il ne voit pas pourquoi les joueurs accepteraient les demandes des propriétaires voulant plus d’équipes en séries et de la publicité sur les uniformes.

Les discussions se poursuivront jeudi. Les deux camps se sont dits prêts à continuer de se rencontrer jusqu’à lundi, inclusivement.

Si des matchs étaient annulés, il s’agirait d’une deuxième saison écourtée dans le Baseball majeur en trois ans.

La campagne 2020 était passée de 162 matchs par équipe à 60 en raison de la pandémie.

Le dernier conflit de travail à avoir forcé l’annulation de matchs est survenu en 1994-95. Les joueurs avaient déclenché une grève qui a mis fin à la saison 1994 le 12 août ; de plus, le début de la saison 1995 a été repoussé du 2 au 25 avril. Il y a eu 144 matchs cette année, au lieu de 162.

Les joueurs sont seulement payés durant la saison, à hauteur de 1/162 de leur salaire annuel par jour.

Ils pourraient donc perdre jusqu’à 232 975 $ US chaque jour, dans le cas du lanceur des Mets Max Scherzer, ou 3441 $ par jour dans le cas d’un joueur au salaire minimum de 640 000 $.

Le conflit de travail en était à sa 84e journée, mercredi, tandis que le nombre de rencontres sur les enjeux économiques est passé à neuf depuis le début du lock-out, le 2 décembre.

Les camps d’entraînement devaient s’amorcer le 16 février.

Le Baseball majeur a déjà annulé la première semaine de rencontres préparatoires, qui devaient commencer vendredi.

Le 10 février, le commissaire Rob Manfred avait mentionné qu’au moins quatre semaines d’entraînements étaient nécessaires avant le début de la saison, d’où la date butoir de lundi.

Les matchs inauguraux sont prévus pour le 31 mars.

Une tentative d’intimidation, selon les joueurs

La sortie publique du Baseball majeur a été perçue par les joueurs comme un moyen de pression.

« On ne peut pas attirer des ours dans la forêt en leur offrant des pièges », a lancé l’agent Scott Boras, qui représente cinq des huit joueurs sur le sous-comité du syndicat.

Mercredi, la seule concession des négociations est venue du camp des propriétaires, qui ont accepté de bonifier leur offre pour le salaire minimum de 10 000 $ par année.

Le Baseball majeur propose maintenant un salaire minimum de 640 000 $ en 2022 et une augmentation de 10 000 $ pour chacune des quatre autres saisons de l’éventuelle convention.

La veille, l’offre commençait à 630 000 $.

Les joueurs ont demandé un minimum de 775 000 $ pour la prochaine saison et une hausse annuelle de 30 000 $ pour les campagnes subséquentes.

Les deux clans n’ont pas abordé un important point de litige, la taxe de luxe.

Les joueurs ont indiqué que les jeunes joueurs devraient avoir accès à de meilleurs salaires plus tôt dans leur carrière.

Le syndicat voudrait qu’une cagnotte de 115 millions soit mise à la disposition de 115 joueurs non admissibles à l’arbitrage salarial. Les propriétaires proposent une somme de 20 millions pour 30 joueurs.

Les lanceurs des Yankees Gerrit Cole et Zack Britton ont participé aux pourparlers, mercredi, alors que les joueurs et les dirigeants du Baseball majeur se rencontraient pour une troisième journée consécutive.

Étaient également présents Scherzer, le lanceur autonome Andrew Miller, le receveur Jason Castro des Astros et l’arrêt-court Francisco Lindor des Mets.

Les clubs ont informé le syndicat qu’ils ne réduiraient pas le niveau de partage des revenus et qu’ils n’implanteraient pas de mécanisme permettant aux joueurs d’augmenter leur temps de service.

Ils n’accepteront pas non plus d’étendre l’admissibilité à l’arbitrage salarial parmi les joueurs ayant entre deux et trois ans de service.