(Montréal) L’ex-lanceur des Expos de Montréal Rhéal Cormier est mort à l’âge de 53 ans.

Cormier était originaire de Saint-André-LeBlanc, au Nouveau-Brunswick. Les Phillies de Philadelphie ont confirmé sa mort. Cormier avait reçu un diagnostic de tumeur sur les poumons en janvier 2020.

Le gaucher a porté l’uniforme des Expos en 1996 et en 1997, en plus d’évoluer pour les Cardinals de St. Louis, les Red Sox de Boston, les Phillies et les Reds de Cincinnati au fil de sa carrière de 16 saisons dans les Ligues majeures, de 1991 à 2007.

Sur la scène internationale, Cormier a représenté deux fois le Canada aux Jeux olympiques : à Séoul, en 1988, puis à Pékin, en 2008.

L’ex-espoir des Expos et analyste au Réseau des sports Marc Griffin était le coéquipier de Cormier au sein de l’équipe canadienne en 1988. Il se souvient d’un bon vivant, mais surtout d’un gars efficace sous pression.

« Nous, les membres de l’équipe olympique de 1988, devons beaucoup à Rhéal, a déclaré l’ex-voltigeur à La Presse Canadienne. Afin de nous qualifier pour les Jeux de Séoul, nous devions remporter un match éliminatoire contre l’Italie, en 1987.

« Dans cette rencontre disputée à Cuba, Rhéal avait été simplement dominant. Il n’avait accordé qu’un point en sept manches si je me rappelle bien, et nous avions gagné le match les doigts dans le nez ! »

Griffin a par la suite affronté Cormier à quelques occasions dans les ligues mineures, dont au match des Étoiles de la Ligue de la Floride, en 1989.

Quelques semaines plus tard, alors que le club-école des Cardinals visitait les Dodgers à Vero Beach, ces derniers étaient tombés à bras raccourcis sur Cormier, qui dominait pourtant la ligue cette année-là.

« Notre deuxième-but, Matt Howard, avait découvert que Rhéal ‟vendait” ses lancers, se rappelle Griffin. De la façon dont il tenait son gant, nous savions si c’était une rapide qui s’en venait ou pas.

« Après le match, avec son accent acadien, il m’avait demandé ce qui se passait avec nous. Même si nous risquions de les affronter en séries éliminatoires, je lui avais dit qu’il ‟vendait” ses lancers. Il s’est assuré de ne plus jamais le faire de sa carrière par la suite. »

Après la mort de Derek Aucoin, en décembre dernier, cela fait maintenant deux coéquipiers que perd Griffin aux mains du cancer.

« C’est assez, là. D’abord, le grand Aucoin, et puis là, Rhéal. On peut prendre un break ! », a-t-il confié.

Une carrière remplie

Cormier a fait ses débuts dans le Baseball majeur en 1991 avec les Cardinals, qui l’avaient repêché au sixième tour, en 1988.

En avril 1995, il est échangé aux Red Sox, avant de passer un an plus tard aux Expos, en compagnie de Shayne Bennett et de Ryan McGuire. Afin d’obtenir les services de l’Acadien, les Expos avaient consenti à se défaire de l’inter Wilfredo Cordero et du lanceur Bryan Eversgerd.

En deux saisons à Montréal, Cormier a compilé une fiche de 7-11 avec une moyenne de points mérités de 4,42.

Joueur autonome après la saison 1997, il est retourné à Boston pour deux ans, avant de déménager à Philadelphie pendant plus de cinq saisons, où il a côtoyé le membre du Temple de la renommée Jim Thome.

« Rhéal était l’une des personnes les plus dynamiques que j’ai eu le plaisir de connaître, a déclaré Thome au quotidien USA Today. Il aimait le baseball, mais sa famille venait toujours au premier plan. »

Frenchy était le genre de gars qui pouvait faire n’importe quoi pour vous, et je suis chanceux d’avoir pu le compter parmi mes amis pendant autant d’années.

Jim Thome

Des maux de bras ont empêché Cormier de poursuivre sa carrière dans les Majeures au-delà de la saison 2007. Sa fiche officielle est de 71 victoires contre 64 revers et une moyenne de points mérités de 4,03, avec deux sauvetages et 760 retraits sur des prises en plus de 1221 manches de travail.

Il a pu se remettre en forme à temps pour faire un dernier tour de piste avec l’équipe canadienne aux Jeux olympiques de Pékin, en 2008.

« Nous sommes dévastés d’apprendre le décès de l’ex-joueur de l’équipe nationale Rhéal Cormier. Nos pensées vont vers sa famille et ses proches dans cette période difficile », a indiqué Baseball Canada sur ses réseaux sociaux.

Après sa carrière, Cormier est retourné vivre au Nouveau-Brunswick. Le Temple de la renommée du baseball canadien lui a d’ailleurs ouvert ses portes en 2012, deux années avant le Temple de la renommée des sports du Nouveau-Brunswick. La Ville de Moncton lui a également rendu hommage en 2019.

« Nous sommes attristés par le décès de Rhéal Cormier », a déclaré le directeur des opérations du Temple de la renommée du baseball canadien, Scott Crawford.

« Non seulement était-il l’un des meilleurs releveurs canadiens des Ligues majeures, mais il était un être merveilleux, charismatique, fier de ses origines canadiennes et il aimait profondément sa famille. C’était clair lors de son intronisation en 2012. Je ne me souviens pas avoir accueilli autant de parents lors d’une autre cérémonie. »

Cormier laisse dans le deuil sa conjointe, Lucienne, ainsi que leurs enfants, Justin et Morgan.