John Gibbons ne sera pas de retour comme gérant des Blue Jays de Toronto en 2019, ce qui mettra un terme à son deuxième séjour avec l'équipe.

Les Blue Jays ont annoncé la nouvelle mercredi avant de signer un gain de 3-1 face aux Astros de Houston, dans le cadre de leur dernier match à domicile cette saison.

«Nous avons décidé que nous étions dus pour effectuer un changement, amener une nouvelle voix dans l'organisation, a dit le directeur général Ross Atkins. Et en vertu de l'homme qu'est Gibby, nous sommes ici dans le respect, ce que nous apprécions. Il le méritait, ça ne fait aucun doute.»

En après-midi, le receveur recrue Reese McGuire a frappé son premier circuit dans les Majeures en cinquième manche, après que Randal Grichuk eut amorcé la rencontre avec une claque de deux points, pour permettre à Gibbons de savourer une dernière victoire devant les partisans torontois.

L'avenir de Gibbons était incertain depuis un bon moment déjà, mais les Blue Jays avaient confirmé en août qu'il allait terminer la campagne en cours. La saison des Blue Jays prendra fin dimanche, au terme d'une série de trois rencontres face aux Rays, à St. Petersburg.

«Nous avions bien gardé le secret, non?», a dit Gibbons, faisant rire les nombreuses personnes ayant assisté à la conférence de presse.

Tôt en 2017, Gibbons avait été récompensé pour avoir guidé l'équipe vers deux participations d'affilée aux éliminatoires en recevant une prolongation de contrat jusqu'à la fin de la campagne 2019. Le contrat était assorti d'une option à la discrétion du club pour la saison 2020. Cependant, les Blue Jays n'ont pas participé aux éliminatoires en 2017 et n'ont pas répondu aux attentes cette saison.

Les Blue Jays ont rapidement été sortis de la course et ont amorcé un processus de reconstruction en échangeant des vétérans comme Josh Donaldson et J.A. Happ.

«Le ciel était de plus en plus sombre, ça ne fait pas de doute», a admis Gibbons.

Les plans pour dénicher un successeur n'ont pas été abordés par Atkins.

«C'est une de ces choses qui arrivent dans le baseball, a dit Gibbons. Ce n'est pas une surprise, c'est assez commun. Nous avons conclu que la meilleure chose à faire pour les deux parties était d'aller dans une autre.»

Âgé de 56 ans et originaire de San Antonio, au Texas, Gibbons avait aussi dirigé l'équipe d'août 2004 à juin 2008. Il avait été embauché pour une deuxième fois en novembre 2012.

Après une campagne décevante de 74-88 en 2013, les Blue Jays ont compilé un dossier de 83-79 la saison suivante.

Une série de transactions effectuées par le directeur général de l'époque Alex Anthopoulos en 2015 a ravivé la flamme des partisans et l'équipe a brillé en deuxième moitié de campagne en 2015, mettant fin à une disette de 22 ans sans participation aux éliminatoires grâce à un dossier de 93-69. Les Blue Jays ont défait les Rangers du Texas en séries de sections avant de s'incliner en six rencontres en série de championnat de la Ligue américaine face aux Royals de Kansas City, éventuels champions de la Série mondiale.

La saison suivante, les Blue Jays ont battu les Orioles de Baltimore lors du match du quatrième as, puis les Rangers du Texas en séries de sections, avant de baisser pavillon en série de championnat face aux Indians de Cleveland.

«D'avoir accompli tout ça en tant que gérant, puisque c'est le but ultime, c'est ce que l'on va retenir, a raconté Gibbons. Mais je vais garder tellement de bons souvenirs de cet endroit, des bons et moins bons moments.»

Gibbons occupe le deuxième rang dans l'histoire de l'équipe pour les victoires en tant que gérant avec 792. Cito Gaston est le meneur avec 892 victoires.

Les partisans n'ont pas hésité à acclamer le gérant de l'équipe lorsqu'il s'est amené sur le terrain mercredi après-midi, alors que la chanson Simple Man résonnait dans le Rogers Centre.

Gibbons a eu droit à une ovation de la foule à chaque fois qu'il se présentait au monticule pour un changement de lanceur et il a par la suite profité du dernier hommage du public à la fin de la rencontre.

Dans les derniers instants, on pouvait lire au tableau indicateur : «Merci Gibby». Le stoppeur Ken Giles a remis la balle du match à Gibbons, avant que Kevin Pillar lui donne une douche de Gatorade.

«Il a fait tant de choses pour nous, dans ce vestiaire, a reconnu Pillar. C'est plaisant de pouvoir le reconnaître pour une fois.»

La cote de popularité de Gibbons à Toronto est si élevée que le maire de la Ville Reine, John Tory, a déclaré que le 26 septembre 2018 serait reconnu comme étant la journée «John Gibbons», un honneur rarement décerné aux entraîneurs ou de gérants d'équipes sportives.

Gibbons s'est ajouté au personnel d'entraîneurs des Blue Jays en 2002, en tant que receveur dans l'enclos. Il a été promu comme instructeur au premier coussin en cours de campagne. Il a occupé ce poste jusqu'à ce qu'il hérite des fonctions de gérant lors du congédiement de Carlos Tosca en 2004.

Malgré sa personnalité détendue, Gibbons n'avait jamais peur de défier ses joueurs quand nécessaire - autant les étoiles que les joueurs de soutien. Il était considéré comme un gérant apprécié des joueurs et était respecté par ses protégés.

«Je ne pense pas qu'un de mes anciens joueurs pourrait vous dire que je ne l'ai pas traité comme un homme, que je n'ai pas été aussi juste que possible. Ce sont des choses importantes à mes yeux.»

Gibbons a mentionné qu'il aimerait se dénicher un autre poste de gérant, ou du moins rester impliquer dans l'univers du Baseball majeur.

En tant que joueur, Gibbons a participé à trois campagnes comme receveur avec les Mets de New York, après avoir été repêché par cette équipe en 1980.