L'an prochain est finalement arrivé. Les partisans des Cubs n'ont pas boudé leur plaisir après une attente de 108 ans, envahissant les rues de Chicago quand leurs favoris ont finalement remporté la Série mondiale, tard mercredi soir.

Ils ne semblaient pas avoir l'intention de diminuer l'intensité des festivités, jeudi, alors qu'une foule bruyante a accueilli les joueurs au Wrigley Field, où le premier-but Anthony Rizzo a présenté le trophée de la Série mondiale aux partisans en liesse.

Ceux qui se sont réunis dans les bars aux abords du Wrigley Field - qui n'existaient pas en 1908 - ont fêté à l'ombre des statues des légendes des Cubs comme Ernie Banks, Billy Williams, Ron Santo et l'annonceur maison Harry Caray.

Quand le match a pris fin, la clameur des partisans était assourdissante. Ils ont entamé la chanson Go Cubs Go, de Steve Goodman, à tue-tête, un classique interprété après chaque victoire des Cubs.

«C'était une vraie torture, mais je n'aurais raté ça pour rien au monde», a déclaré Mike Delmanowski, un partisan de longue date des Cubs, qui a pris un vol de la Californie pour vivre ce moment historique entouré d'autres partisans de l'équipe.

«Je suis si fière de faire partie des célébrations», a ajouté sa femme Sue, qui a pleuré par intermittence à compter de la cinquième manche.

Les festivités se sont étendues dans les rues avoisinantes du Wrigley Field, les partisans chantant l'hymne du groupe Queen We Are The Champions.

Plusieurs partisans pleuraient, s'enlaçaient les uns, les autres, tandis que d'autres prenaient des photos et des égoportraits. Plusieurs ont transmis leurs félicitations à la craie sur les murs de briques du mythique stade.

Des milliers de personnes se trouvaient toujours dans le quartier connu sous le nom de Wrigleyville plus d'une heure après la fin de la rencontre, alors que des feux d'artifice explosaient à tout moment. Jeudi matin, la police de Chicago n'avait pas noté d'arrestation à la suite des célébrations.

«De pouvoir vivre ça avec mon fils, c'est fantastique», a déclaré Craig Likhite, qui a conduit jusqu'à Chicago en compagnie de sa conjointe, April, et leur fils de 10 ans, Cade, parce qu'ils voulaient vivre ce moment le plus près possible du Wrigley Field.

«Ce match, avec tous ses rebondissements, lui a montré exactement ce que c'est que d'être un partisan des Cubs, a indiqué l'homme de 50 ans. Mon père est décédé cette année. Il aurait adoré ce match.»

Judy Pareti a pris un vol de New York pour aller suivre la rencontre au Murphy's Bleachers, un bar sportif du voisinage dans une bâtisse où son grand-père a habité et opéré un kiosque à hot-dogs.

«Mon père et mon grand-père ont possédé cet endroit. Je n'aurais pas voulu être ailleurs pour vivre ce moment.»

Cette victoire de 8-7 en 10 manches contre les Indians de Cleveland a mis fin à des années d'amertume, au cours desquelles l'équipe a trouvé des façons spectaculaires et bizarres de transformer ce qui semblait des victoires assurées en défaites. Et elle permettra de reléguer aux oubliettes la rengaine qui disait: «Attendez à l'an prochain».

Chaque partisan des Cubs connaît ces histoires. Celle de l'équipe de 1969, bourrée de membres du Temple de la renommée et en avance par 9,5 matchs à la mi-août, qui ont finalement vu les «Miracle Mets» les devancer et gagner l'Est de la Nationale par 8 matchs!

Celle de 1984 aussi, quand après deux victoires à Chicago contre les Padres de San Diego dans la série de division, l'équipe a perdu les trois matchs sur la côte ouest.

Les Cubs ont vécu d'autres défaites en séries, mais aucune aussi douloureuse que celle de 2003, alors que Steve Bartman a fait dévier une balle qui semblait destinée au gant de Moises Alou, alors que les Cubs n'étaient qu'à cinq retraits de la Série mondiale. Les partisans ont vu les Cubs s'effondrer et bien peu d'entre eux, en quittant le stade ce soir-là, croyaient à une victoire des leurs dans le septième match.

Ils avaient raison.

Mais tout cela est maintenant chose du passé.

«Les gens disaient toujours que lorsque les Cubs gagneront la Série mondiale, l'enfer serait gelé, s'est rappelée Liz Wolfe. Je suis toujours sous le choc. C'est la chose la plus excitante qui soit arrivée dans ma vie», a ajouté la femme de 36 ans.