Le diable serait aux vaches dans le vestiaire des Red Sox de Boston.

On raconte que certains joueurs influents dans l'équipe en ont carrément marre des méthodes de travail du nouveau gérant Bobby Valentine et qu'ils l'auraient fait savoir aux hautes instances de l'organisation lors d'une réunion extraordfinaire tenue le 26 juillet à New York.

John Henry, propriétaire principal des Red Sox, s'est empressé mercredi de démentir l'information publiée par Yahoo Sports la veille et, dans une certaine mesure, de calmer le jeu. Mais le proverbe veut qu'il n'y ait pas de fumée sans feu.

Parmi les détracteurs de «Bobby V», on trouverait notamment le premier-but Adrian Gonzalez et le deuxième-but Dustin Pedroia, deux leaders de la formation bostonienne. Évidemment, les principaux intéressés soutiennent qu'ils n'ont jamais demandé la tête de leur patron immédiat.

«On ne devrait pas congédier Bobby, a dit Pedroia, mercredi. Nous jouons mal, voilà tout. Je ne blâmerai pas Bobby pour nos insuccès. Les joueurs en sont responsables.»

En bon soldat devant les journalistes, Pedroia a sorti la fameuse «cassette», remplie de phrases creuses qu'on utilise pour tenter de désamorcer une bombe médiatique. Derrière les portes closes, toutefois, on imagine que le discours du groupe de dissidents est un peu moins nuancé...

Le receveur Kelly Shoppach, échangé aux Mets de New York mardi, a parlé d'un manque de communication entre les joueurs et la direction des Red Sox. (Tiens, tiens. N'a-t-on pas adressé le même reproche à Guy Carbonneau? Passons.)

Le flamboyant Valentine, qui remplace cette année Terry Francona, n'a pas mis de temps pour imposer son style au Fenway Park.

En avril, il s'est attiré les critiques des vétérans des Sox - dont Pedroia et Gonzalez - et des partisans après avoir mis en doute l'engagement du troisième-but Kevin Youkilis envers l'équipe. Valentine venait de donner le ton au début de son «mandat». Et comment!

Sous les ordres de Francona en 2011, sa huitième saison aux commandes de l'équipe (parcours qui comprend deux conquêtes de la Série mondiale), les Red Sox ont vécu une fin de calendrier catastrophique, au point de rater les séries éliminatoires par une petite partie.

Pour redresser la barre, les dirigeants des Red Sox ont préféré mettre fin à l'ère Francona et confier les rênes de l'équipe au volubile Valentine.

Les mauvaises langues diront qu'elles avaient vu venir la controverse le jour même de l'embauche du coloré personnage...

Trop beau pour ĂŞtre vrai

Melky Cabrera connaissait la saison de sa carrière.

Fort d'une moyenne offensive de ,346, le voltigeur de gauche des Giants de San Francisco surfait allègrement vers une récolte de plus de 200 coups sûrs.

Membre de l'équipe d'étoiles de la Ligue nationale et joueur par excellence de la classique annuelle en juillet dernier, Cabrera représentait, avec le receveur Buster Posey, une rare menace légitime en attaque dans le camp des Giants.

Cabrera cognait la balle avec tellement de régularité que ça semblait trop beau pour être vrai.

Puis, le verdict est tombé mercredi: une suspension de 50 matchs pour avoir échoué à un test antidopage. Une affaire de testostérone.

Il reste 44 parties au calendrier régulier des Giants, qui ont perdu l'exclusivité du premier rang dans la division Ouest de la Ligue nationale au profit des Dodgers de Los Angeles.

Cabrera, qui n'a pas joué mercredi contre les Nationals de Washington, sera donc admissible à un retour dans le sixième match des Giants en séries éliminatoires, le cas échéant.

Deux choses sont certaines: 1 - les Giants devront trouver le moyen de remplacer l'apport offensif de Cabrera, et 2 - Cabrera, joueur autonome après la saison 2012, touchera beaucoup moins de dollars que prévu, finalement.

Encore les Rays comme victimes...

La partie parfaite réussie par le lanceur vénézuélien Felix Hernandez, des Mariners de Seattle, mercredi contre les Rays de Tampa Bay au Safeco Field, est le troisième exploit du genre - et le quatrième match sans point ni coup sûr - accompli aux dépens de l'équipe floridienne au cours des quatre dernières saisons.

Outre «King Felix», les gauchers Mark Buehrle (White Sox de Chicago, 23 juillet 2009) et Dallas Braden (Athletics d'Oakland, 9 mai 2010) ont également atteint la perfection contre les Rays, tandis que le droitier Edwin Jackson (Diamondbacks de l'Arizona, 25 juin 2010) s'est offert un match sans point ni coup sûr avec comme adversaires les représentants de Tampa Bay, ses anciens coéquipiers, au Tropicana Field par surcroît.

Le gérant des Rays, Joe Maddon, un brin philosophe: «S'il y a une chose que j'ai apprise, c'est que les matchs sans point ni coup sûr et les parties parfaites ne veulent plus rien dire le lendemain.» D'ailleurs, quelle organisation du baseball majeur partage avec les jeunes Rays le fait d'avoir encaissé trois matchs parfaits dans son histoire? La réponse : les Dodgers de Brooklyn/Los Angeles.