Barry Larkin semblait presque mélancolique en se remémorant des souvenirs. «Je dirais qu'en sortant de l'école secondaire j'étais meilleur au football qu'au baseball, a dit Larkin. C'était au football que je voulais jouer. C'était ma première passion à l'époque.»

Larkin, un natif de Cincinnati, a accepté une bourse pour jouer au football avec les Wolverines de l'Université du Michigan, en 1982, même si les Reds l'avaient choisi lors du deuxième tour, cette année-là.

Mais une fois à Ann Arbor, Larkin a été classé comme «redshirt', ce qui veut dire qu'il ne participait pas aux matches, et le football n'a pas tardé à glisser dans ses priorités.

«Pour la première fois de ma vie, je me concentrais sur un seul sport, et je m'y suis beaucoup amélioré», a dit Larkin.

Ce sport était le baseball, et sa nouvelle orientation s'est avérée des plus judicieuses: Larkin a participé deux fois aux Séries mondiales de la NCAA avec les Wolverines, puis son talent l'a mené à une brillante carrière dans les majeures, avec comme point culminant son élection au Temple de la renommée du baseball.

«Ça dépasse tout ce que j'aurais pu espérer», a mentionné Larkin, qui y sera intronisé le 22 juillet, en même temps que Ron Santo, le regretté troisième-but des Cubs de Chicago.

Lors d'une cérémonie distincte, on accueillera aussi au Panthéon l'ancien receveur devenu commentateur Tim McCarver, récipiendaire du trophée Ford C. Frick, ainsi que le chroniqueur du Toronto Sun Bob Elliott, récipiendaire du trophée J.G. Taylor Spink.

Larkin a fait ses débuts avec les Reds, ayant Pete Rose comme joueur et gérant, en 1986. Le club avait repêché Larkin à nouveau en 1985, au quatrième tour.

Avec des joueurs comme Eric Davis, Ron Oester, Buddy Bell et Rose pour le guider, Larkin a rapidement fait sa marque dans les grandes ligues.

Larkin est devenu le partant à l'arrêt-court dès sa première année. Deux ans plus tard il participait à son premier match des étoiles, dans une saison où il a frappé pour une moyenne de ,296, avec 91 points marqués, 32 doubles et 40 buts volés.

«Ces gars-là m'ont montré dès le départ qu'ils allaient partager avec moi ce qu'ils jugeaient important de savoir. Ils m'ont beaucoup aidé à avoir du succès», dit Larkin, qui a eu son premier contact avec le baseball à cinq ans, grâce à son père.

En 1990, Larkin a frappé pour ,301, a volé 30 buts et a produit 67 points, aidant les Reds à atteindre la Série mondiale, où ils ont balayé les Athletics d'Oakland. Larkin y a frappé pour ,353 et a marqué trois points.

Il a commencé à montrer de la puissance la saison suivante, y allant de 20 circuits. Il a remporté le premier de trois Gants d'or en 1994, et il a été le joueur par excellence de la Nationale en 1995. En 1996, il est devenu le premier arrêt-court de l'histoire à connaître une saison de 30-30, avec 33 circuits et 36 buts volés.

Larkin a passé la totalité de ses 19 ans dans les majeures avec les Reds, représentant 12 fois le club au match des étoiles. En 1993 il a reçu le trophée Roberto Clemente, qui est donné à un joueur incarnant l'engagement dans la communauté et la valeur de l'entraide.

Larkin s'est retiré après la saison 2004, ayant maintenu une moyenne de ,295, en plus d'avoir fourni 2340 coups sûrs, 1329 points marqués et 379 buts volés.

«Ç'a été une très belle aventure, et je suis très heureux d'avoir pu passer toute ma carrière avec Cincinnati», a confié Larkin, 48 ans.

À la suite d'ennuis de santé, Santo est décédé le 3 décembre 2010, à l'âge de 70 ans. Sa longue bataille avec le diabète a mené à l'amputation de ses deux jambes sous le genou, mais ce sont les complications d'un cancer de la vessie qui ont finalement eu raison de lui.

Un membre des Cubs de Chicago pendant quatre décennies - comme joueur de 1960 à 1974, et comme commentateur de 1990 à 2010, Santo a été choisi par le comité des vétérans du Temple en décembre dernier, un an après son décès.

«Ç'a toujours été son rêve. Ç'a toujours été tellement important pour lui, a dit sa veuve, Vicki. Et les amateurs de Chicago avaient ça à coeur aussi. Nous avons le sentiment qu'il était destiné à y accéder. Je le sais que ça le rendrait très heureux.»

En 15 saisons dans les majeures, Santo a frappé pour ,277 avec 2254 coups sûrs, 1331 points produits et 365 doubles. Il a aussi aidé à recueillir plus de 50 M $ pour la recherche sur le diabète juvénile.

En tant que commentateur, Santo ne laissait aucun doute sur sa pleine allégeance aux Cubs, ce qui plaisait beaucoup à ceux qui ne l'avaient pas vu jouer.

Santo a dû composer avec de sérieux problèmes de santé après sa retraite comme joueur. Il a été opéré aux yeux, au coeur et à la vessie, après qu'on ait découvert qu'il avait le cancer. Il a aussi subi plus d'une douzaine d'opérations aux jambes avant les amputations de sa jambe droite, en 2001, et de sa jambe gauche, en 2002.

Travailler comme commentateur pour les matchs des Cubs à la radio a mis un peu de baume sur ses plaies, le Wrigley Field devenant alors une certaine oasis de paix pour lui. Il a déjà dit que son association avec le club a probablement prolongé sa vie. Une statue de Santo en action lui rend hommage au Wrigley Field depuis août 2011.