L'as des Tigers de Detroit Justin Verlander est devenu le premier lanceur partant en un quart de siècle à être couronné joueur le plus utile à son équipe, ajoutant ainsi au trophée Cy-Young qu'il a remporté la semaine dernière.

Verlander a été sacré joueur le plus utile dans la Ligue américaine, lundi, alors qu'il a reçu 13 des 28 votes de première place et récolté 280 points lors du scrutin mené par l'Association des chroniqueurs de baseball d'Amérique.

«De toute évidence, les lanceurs ne sont pas rayés des bulletins de vote juste parce qu'ils sont des lanceurs», a indiqué Verlander.

Le voltigeur de centre des Red Sox de Boston Jacoby Ellsbury a terminé deuxième avec 242 points. Il a été suivi du cogneur des Blue Jays de Toronto Jose Bautista avec 231 points.

Bautista a mené les Majeures aux chapitres des circuits (43), des buts sur balles (132), de la moyenne de puissance (,608) et du taux de présence sur les buts jumelé à la puissance (1,056). Il est le premier joueur depuis Barry Bonds, en 2001, à mener ces quatre catégories offensives. Il a par ailleurs maintenu une moyenne au bâton de ,302 avec 132 points produits.

Le voltigeur des Jays a reçu un vote parmi les 10 premiers sur chacun des bulletins, mais il a été classé aussi bas que neuvième sur le vote d'un journaliste.

Verlander a conservé une fiche de 24-5 avec une moyenne de points mérités de 2,40 et 250 retraits sur des prises. Il a ainsi raflé la triple couronne des lanceurs dans l'Américaine.

Il est le premier artilleur à être nommé joueur le plus utile depuis Dennis Eckersley, des Athletics d'Oakland, en 1992 et le premier partant depuis Roger Clemens, des Red Sox, en 1986.

Recrue de l'année dans la Ligue américaine en 2006, Verlander est devenu seulement le deuxième joueur de l'histoire, après Don Newcombe des Dodgers de Brooklyn, à remporter chacun de ces trois trophées importants au cours de leur carrière.

«Même dans mes rêves les plus fous, je n'avais jamais pensé à cela, a-t-il dit. Je voudrais dire que c'est un rêve devenu réalité, mais déjà, d'avoir remporté le Cy-Young en est un. Le prochain est de remporter une Série mondiale. Je n'entrevoyais pas cela avant qu'on commence à en parler. Soudainement, c'est devenu possible.»

S'il a touché un boni de 500 000 $ US pour avoir mis la main sur le Cy-Young, il ne disposait pas de clause de boni pour ce titre. Evan Longoria, des Rays de Tampa Bay, touchera quant à lui 25 000 $ pour avoir terminé au 10e rang du scrutin.

Le nom de Verlander est apparu sur seulement 27 bulletins de vote et il a été complètement ignoré par Jim Ingraham du Herald-News en Ohio. Celui-ci a voté pour Bautista. Sheldon Ocker du Akron Beacon Journal a fait de Verlander son choix de huitième place.

Ingraham ne croit pas que les lanceurs devraient être admissibles au trophée de joueur le plus utile.

«J'y ai longuement réfléchi. Si jamais j'allais voter pour un lanceur à titre de plus utile, ç'aurait été lui cette année, a déclaré Ingraham. Il n'a même pas pris part à 79 pour cent de leurs matchs. Aucun lanceur partant ne prend part à 79 pour cent des matchs de son équipe au cours d'une saison.

«Voteriez-vous pour un quart de la NFL à titre de joueur le plus utile s'il n'avait disputé que trois des 16 matchs de son équipe, ce qui s'élève à 21 pour cent? C'est en partie la raison.

«Aussi, je considère qu'on compare ici des pommes et des oranges. Les gars sont sur le terrain à tous les jours, ils subissent les affres d'une longue saison comme les partants ne le font pas. Les lanceurs ne vivent pas une saison de la même manière que les joueurs de position qui disputent 150 ou 160 matchs.»

«Je crois qu'un partant doit accomplir quelque chose de très spécial pour être aussi ou plus utile qu'un joueur de position, a admis Verlander. De toute évidence, de jouer 160 comme (son coéquipier) Miguel (Cabrera), ils peuvent avoir un gros impact de façon quotidienne. Alors vous devez avoir un immense impact à presque chacune de vos sorties pour au final avoir eu plus d'impact qu'un joueur de position et ça arrive en de rares occasions. Je crois que cette année était l'une de ces années-là.

«Je pense que ça crée un précédent. Je suis heureux que les voteurs aient reconnu que les lanceurs doivent avoir un impact majeur dans ce sport et que nous puissions être très utiles aux succès de notre équipe.»

Les autres lanceurs ayant remporté les trophées Cy-Young et du joueur le plus utile dans la même année ont été Newcombe (1956), Sandy Koufax des Dodgers (1963), Bob Gibson des Cardinals de St. Louis et Denny McLain des Tigers (1968), Vida Blue des Athletics (1971), Rollie Fingers des Brewers de Milwaukee (1981) et Willie Hernandez des Tigers (1984).

Le joueur le plus utile à son équipe dans la Ligue nationale sera annoncé mardi.