Les Red Sox de Boston et les Yankees de New York s'échangent la première place de la division Est de la Ligue américaine depuis le mois de mai, et tout indique que le suspense durera encore quelques semaines avant qu'on connaisse l'identité du champion.

Il semble toutefois acquis que le perdant de cette course effrénée se consolera avec un laissez-passer en séries éliminatoires acquis comme «meilleur deuxième». Moins glorieux, mais bon.

Pendant la télédiffusion de la première d'une importante série de trois rencontres entre les Yankees et les Red Sox, mardi soir, les commentateurs du réseau YES ont soulevé un point intéressant quant au sort qui attend les New-Yorkais en première ronde éliminatoire.

En résumé: «Est-il préférable d'affronter Justin Verlander deux fois en séries de division, ou encore de faire le voyage dans l'Ouest du continent pour défier, disons, les Rangers du Texas?»

Bonne question. Chose certaine, cette réflexion donne une excellente idée du respect que le grand droitier des Tigers de Detroit impose parmi ses adversaires.

Parce que Verlander est le meilleur lanceur du baseball majeur cette année (20-5, 2,38), un choix logique pour l'obtention du trophée Cy Young dans la Ligue américaine.

Les Tigers trônent au sommet de la division Centrale, assez confortablement, ce qui signifie que l'une des deux grosses machines dans l'Est - Red Sox ou Yankees - devrait inévitablement croiser les représentants de Detroit sur son chemin. En lever de rideau.

D'où la discussion au sujet de Verlander.

Une statistique révélatrice: les Tigers (75-62) montrent un dossier de 13 matchs au-dessus de ,500 quand Verlander commence une rencontre au monticule (21-8). Les résultats sont plus ordinaires quand un autre lanceur de l'équipe monte sur la butte (54-54).

Verlander s'est offert un match sans point ni coup sûr contre les Blue Jays de Toronto au Rogers Centre le 7 mai - son deuxième exploit du genre en carrière. C'est sans compter les fois où il a tenu ses adversaires en échec total jusqu'en septième ou huitième manche. Il domine d'ailleurs les ligues majeures quant aux victoires (20), départs de qualité (25), manches lancées (215,2), retraits au bâton (218) et «WHIP» (0,90).

Verlander mettra vraisemblablement le grappin sur le trophée Cy-Young. Et selon l'avis de plusieurs observateurs, on peut également le considérer pour le titre de joueur le plus utile dans la Ligue américaine.

Le gérant des Tigers, Jim Leyland, ne croit pas au mélange des genres entre lanceurs et joueurs de position dans l'élection du joueur le plus utile. Mais comme le système de votation actuel le permet, il appuie la candidature de son protégé.

«Je suis 110% derrière lui», a-t-il déclaré sur MLB.com.

Il est assez rare qu'un lanceur récolte les deux honneurs la même année.

Seuls Don Newcombe (1956), Sandy Koufax (1963), Bob Gibson (1968), Denny McLain (1968), Vida Blue (1971), Rollie Fingers (1981), Willie Hernandez (1984), Roger Clemens (1986) et Dennis Eckersley (1992) peuvent s'en vanter.

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Plus les semaines passent, et plus le portrait se dessine avec précision en vue des séries éliminatoires dans le baseball majeur. Plus les semaines passent, et plus les champions de la Série mondiale s'arrangent pour rater le grand rendez-vous d'octobre.

Les Giants de San Francisco ont récemment perdu beaucoup de terrain au profit des Diamondbacks de l'Arizona, surprenants meneurs de la division Ouest de la Ligue nationale.

L'équipe de l'Arizona affiche une série de neuf victoires, ce qui lui permet de profiter d'une avance de six matchs sur les Giants.

Les nombreuses blessures - particulièrement celle du receveur Buster Posey - jumelées à un manque flagrant d'opportunisme en attaque auront finalement eu raison des Giants.

On pourrait même dire un manque d'attaque, point.

Les Giants sont bons derniers dans la Ligue nationale pour les points marqués (460) et la moyenne offensive (,238), notamment.

Les lanceurs de l'équipe, aussi performants soient-ils (ils affichent une moyenne de points mérités de 3,13, au deuxième rang dans la Ligue nationale derrière Philadelphie à 3,04), ne peuvent abattre tout le boulot.

Ç'a fonctionné en 2010, mais cette saison...