En tant qu'amateur de baseball intéressé par les activités des ligues majeures, êtes-vous davantage attiré par le style de jeu pratiqué dans la Ligue nationale ou celui préconisé par les équipes de la Ligue américaine?

Préférez-vous l'aspect stratégique qui accompagne les changements de lanceurs dans la Ligue nationale ou encore l'apport offensif supplémentaire du frappeur désigné dans la Ligue américaine?

Les puristes penchent généralement d'un côté, les avant-gardistes de l'autre. Il s'agit d'un débat récurrent.

Rappelons simplement que la règle du frappeur désigné existe dans la Ligue américaine depuis le début des années 70, d'abord instaurée par stricte nécessité économique.

Avec cette «innovation», les propriétaires d'équipes de la Ligue américaine voulaient freiner l'exode massif des partisans et rivaliser - du bâton- avec le puissant «circuit senior».

Mais les temps ont changé. Les équipes d'étoiles de la Ligue américaine ont notamment gagné la classique annuelle 12 fois au cours des 14 dernières années.

Depuis 1997, selon les volontés des autorités du baseball majeur, qui souhaitaient diversifier le spectacle et, il faut le dire, augmenter les revenus, les formations de la Ligue américaine et celles de la Ligue nationale s'affrontent dans un cadre autre que celui de la Série mondiale: les matchs interligues.

Voilà une autre source de discussions.

Les détracteurs des rencontres interligues soutiennent, entre autres arguments, que cette formule dénature l'histoire du baseball, brouille la saison régulière en plus d'installer un déséquilibre dans le calendrier.

Le gérant des Tigers de Detroit, Jim Leyland: «C'était probablement une excellente idée au départ, mais dans la plupart des cas, il n'existe aucune rivalité entre les adversaires.»

Leyland appréhende d'ailleurs le voyage dans l'ouest du continent que son équipe fera du 17 au 22 juin, avec des séries consécutives contre les Rockies du Colorado et les Dodgers de Los Angeles. Six matchs dans des stades de la Ligue nationale.

Il n'aime pas qu'on le prive du frappeur désigné, une situation qu'il qualifie d'injuste.

«C'est ridicule, totalement ridicule», a lancé Leyland la semaine dernière.

«Nous sommes pénalisés. Les lanceurs de la Ligue nationale se présentent au bâton pendant toute l'année, pas les nôtres. Et quand elles nous visitent, dans des amphithéâtres de la Ligue américaine, les équipes de la Ligue nationale profitent de la règle du frappeur désigné.»

Quoi qu'il en soit, la première portion du calendrier interligue version 2011 vient de prendre fin avec une égalité de 21-21 entre la Ligue américaine et la Ligue nationale.

Parmi les performances collectives dignes de mention, soulignons les balayages des Indians de Cleveland (contre Cincinnati), des Giants de San Francisco (Oakland), des Mariners de Seattle (San Diego) et des Diamondbacks de l'Arizona (Minnesota).

D'ailleurs, quelle équipe montre le meilleur taux de réussite depuis 1997?

Personne ne tombera de sa chaise en apprenant que les Yankees de New York dominent la colonne de l'efficacité (146-103 pour une moyenne de ,586) contre leurs rivaux de la Ligue nationale.

Les moins impressionnants? Les Pirates de Pittsburgh (75-124 pour un maigre ,377).

De façon générale, les représentants de la Ligue américaine ont le dessus depuis 1997 avec 1827 victoires contre 1673 revers, pour une moyenne de ,522.

Quatre fois seulement (1997, 1999, 2002, 2003) les joueurs de la Ligue nationale ont-ils remporté leur confrontation contre leurs homologues de la Ligue américaine.

Comme quoi le bon vieux Jim Leyland s'énerve peut-être pour rien.

Ça recommence le 17 juin.