Le directeur général des Dodgers de Los Angeles, Ned Colletti, devait prendre une décision passablement difficile en décembre dernier: garder Russell Martin ou passer au plan B.

Non pas que Colletti avait totalement perdu confiance en Martin. Mais des performances ordinaires et cette blessure à la hanche... L'offre contractuelle des Dodgers, bonne pour une saison, n'a pas fait le bonheur du receveur québécois.

La réponse finale, qu'on devine: «Merci pour tes précieux services, Russell, mais les Dodgers ne peuvent plus se permettre un tel risque.»

Le joueur de 28 ans s'est donc retrouvé, le temps de quelques semaines, sans emploi (lire sur le marché des joueurs autonomes).

On raconte que les Red Sox de Boston, les Blue Jays de Toronto et les Yankees de New York, notamment, s'intéressaient aux services de Martin.

Les Yankees, un contrat d'une saison et 4 millions plus tard, ont convaincu le principal intéressé de déménager dans la Grosse Pomme.

Résultat: Martin rend ses nouveaux employeurs heureux avec des performances plus que respectables depuis le début de la saison 2011.

Martin affiche une moyenne offensive de ,289 avec 6 circuits et 20 point produits.

Une nette amélioration par rapport aux deux dernières années, proportionnellement.

«Pour une raison que je m'explique mal, la motivation n'était plus au rendez-vous la saison dernière, du moins pas suffisamment», a dit Martin en téléconférence, lundi.

«Mais pendant la saison morte, j'ai retrouvé le goût de m'entraîner et mes efforts portent maintenant leurs fruits. Je suis notamment beaucoup plus explosif au bâton.

«J'ai suivi un programme avec l'entraîneur John Chaimberg, qui s'occupe aussi de combattants d'arts martiaux mixtes. Je suis assurément un meilleur athlète aujourd'hui.»

Dans un alignement aussi comblé en attaque que celui des Yankees - Jeter, Rodriguez, Teixeira, Cano et compagnie -, la responsabilité première de Martin s'est précisée: diriger adéquatement les lanceurs.

«Ça va bien avec le personnel des Yankees, la communication est bonne, a assuré Martin. Pendant le camp d'entraînement, j'ai pris le soin de bien connaître les gars et d'apprivoiser leurs différentes personnalités pour savoir comment les motiver quand je dois me rendre au monticule.»

«Une ville énorme»

New York, c'est différent de Los Angeles, non?

«À New York, l'énergie est différente et les partisans, beaucoup plus intenses, a constaté Martin. En plus, nos installations sportives sont incroyables: le stade, le terrain, le vestiaire, le gymnase, le sauna... J'enviais les joueurs du Canadien de Montréal. Plus maintenant!

«Et la ville est énorme! Ça m'impressionne chaque fois que je regarde dans le hublot de l'avion. Je voulais d'ailleurs revenir dans l'Est du continent pour des raisons familiales.»

Défendre les couleurs des Yankees, ça signifie entrer dans la rivalité la plus médiatisée du sport professionnel nord-américain.

«Nous avons affronté les Red Sox dans une seule série depuis le début de la saison, au Fenway Park. Les gens de Boston haïssent les Yankees autant qu'ils aiment les Sox!», a raconté le numéro 55.

«Entre les Dodgers et les Giants de San Francisco, ça chauffait parfois, et je m'attends au même genre d'atmosphère contre Boston cet été.»

Des surprises en 2011?

«Nous n'avons pas encore joué contre les Indians de Cleveland. Il faudra sûrement se méfier de cette équipe, qui déjoue les prévisions. Mais la saison est longue... Je préfère me concentrer sur mon travail plutôt que de penser aux prochains adversaires», a lancé Martin.

«Sans parler de surprise, un de mes meilleurs amis dans le baseball majeur, Andre Ethier, connaît des moments extraordinaires avec 27 matchs consécutifs d'au moins un coup sûr avec les Dodgers. (Ethier, blessé au coude gauche, n'a pas joué hier dans la défaite des siens 5-1 contre les Cubs de Chicago. Sa séquence, en suspens, est maintenant de 29 matchs de suite).»

Partenariat

Depuis avril, Russell Martin, comme le joueur de basketball Steve Nash, prête son nom à la société canadienne Liquid Nutrition, concept international de magasins spécialisés dans la vente de boissons fonctionnelles, d'aliments, de vitamines et de suppléments.

«Étant donné que je suis déjà un fidèle client de Liquid Nutrition, il me semblait naturel de m'associer à cette entreprise afin de véhiculer l'image d'un mode de vie sain et équilibré», a déclaré Martin.

«Leur approche proactive envers la nutrition s'agence parfaitement avec mes convictions personnelles et, ensemble, nous allons démontrer au public que manger et vivre sainement peut être plaisant, facile, rapide et délicieux.»

«Un meilleur athlète», disait Russell Martin... avec une nouvelle attitude, visiblement.