Comme chaque année, la dernière saison a amené son lot de surprises, bonnes ou mauvaises, et sa juste part de coups de coeur et de déceptions dans le baseball majeur. Maintenant que la Série mondiale a couronné un nouveau champion, jetons un dernier regard, bien subjectif, nous en convenons, sur quelques-uns des grands et des moins grands moments qui ont retenu notre attention en 2008.

Cendrillon en cramponsLes Rays de Tampa Bay sont, sans conteste, la surprise de l'année. Cette équipe d'illustres inconnus au printemps dernier s'est taillé une place au soleil. La troupe de Joe Maddon a déjoué tous les pronostics et a bousculé l'ordre établi dans la division de l'Est de l'Américaine. Une saison de rêve pour les Floridiens, qui leur a permis d'enregistrer une première saison gagnante, un premier championnat de division, une première participation aux séries éliminatoires, un premier championnat de l'Américaine et une première participation à la Série mondiale. Les Evan Longoria, B.J. Upton, Matt Garza, Grant Balfour, David Price et compagnie ont fait écarquiller plusieurs paires d'yeux cette année. L'an prochain, la pression sera au rendez-vous à Tampa Bay, alors que tous s'attendront à ce que l'équipe répète ses exploits. Et s'il vous plaît, peut-on bannir les damnées cloches à vaches du Tropicana Field? C'est à devenir fou! Pas surprenant que Garza se mette des bouchons dans les oreilles...

Des Tigres sans griffes

Au printemps dernier, les Tigers de Detroit avaient toutes les apparences d'un rouleau compresseur. Une équipe puissante, des lanceurs dominants, de bonnes jeunes vedettes et des vétérans et un gérant établis. Bref, ils semblaient avoir rejoint les Yankees de New York et les Red Sox de Boston dans les plus hautes sphères du baseball majeur. Quelle désillusion! Ils ont peiné durant toute la saison pour terminer derniers dans la division Centrale de l'Américaine, avec une fiche de 74-88 (,457), sept matchs sous la barre de ,500 et un match derrière les Royals de Kansas City. Retour à la case départ!

Les Mariners coulent

Les Mariners de Seattle représentent sans doute la plus grande déception des majeures. On les voyait pourtant, à l'aube de la saison, lutter avec les Angels de Los Angeles pour la première place dans l'Ouest de l'Américaine. Tout a mal été pour l'équipe, qui a sombré dans les bas-fonds. Avec une fiche de 61-101 (,377), les Mariners ont terminé derniers dans l'Américaine et avant-derniers dans le baseball majeur, tout juste devant les National de Washington (,366).

La fin d'une époque

Pour la première fois depuis 1993, les Yankees ont raté les séries éliminatoires. Il faut dire que leur fiche de 89-73 (,549) n'était pas si mauvaise. N'eût été de la performance des Rays, on aurait sans doute assisté à une autre danse automnale Yankees-Red Sox. Mais les Yankees ont manqué cruellement de profondeur au monticule et le départ de Joe Torre a sans aucun doute fait beaucoup plus mal à l'équipe que ce que prévoyait la direction. L'équipe a choisi un bien mauvais moment pour être exclu des séries, alors que se jouait la dernière saison dans la vénérable enceinte du Yankee Stadium. Un dernier match émouvant dans la maison bâtie par Babe Ruth, mais une fin de saison en queue de poisson pour les Bombardiers du Bronx. Le magasinage hivernal va être féroce à New York...

Parmi les légendes

Avec 611 circuits, Ken Griffey fils est parvenu, cette saison, à se hisser au cinquième rang de tout les temps pour le nombre de longues balles en carrière, tout juste devant Sammy Sosa (609). Il est précédé de Barry Bonds (762), Hank Aaron (755), Babe Ruth (714) et Willie Mays (660). Le 31 juillet, les Reds de Cincinnati ont envoyé le voltigeur, qui disputait une 20e saison dans les majeures, aux White Sox de Chicago, dans l'intention manifeste de permettre à Griffey de renouer avec le baseball d'octobre. Malheureusement pour lui, le périple des White Sox en séries a été stoppé net en quatre matchs par les Rays. Les White Sox ne se sont pas prévalus de l'option au contrat de Griffey au terme de la saison. Le vétéran est maintenant libre comme l'air. Est-ce la fin?

À l'an prochain!

Les Cubs ont dominé la Nationale toute la saison. Ils sont entrés en séries largement favoris. Ils ont (encore) été balayés en première ronde, cette fois par les Dodgers de Los Angeles. Je n'ai rien à ajouter...

Manny, c'est Manny!

Manny Ramirez a fait couler beaucoup d'encre cette saison. Il a d'abord surpris tout le monde en affirmant être le meilleur voltigeur de gauche de l'histoire des Red Sox (eh oui, avant Ted Williams et Carl Yastrzemski). Il a ensuite bousculé un employé de l'équipe, sexagénaire de surcroît, dans le vestiaire, avant de décocher une droite à Kevin Youkilis dans l'abri des joueurs pendant un match. Il a également abondamment critiqué publiquement l'état-major de l'équipe, qui refusait de négocier avec lui durant la saison, pour ensuite feindre une blessure au genou. Bref, il s'est sorti de Boston. Tellement que les Red Sox l'ont envoyé aux Dodgers le 31 juillet, tout en continuant de payer son salaire pour le reste de la saison. Dans l'échange, impliquant également les Pirates de Pittsburgh, les Red Sox ont mis la main sur Jason Bay. Une excellente acquisition pour Boston, mais surtout pour les Dodgers. À lui seul, Manny a propulsé les Californiens jusqu'en séries de championnat de la Nationale. Manny, c'est Manny!