Québec accueillera les meilleurs patineurs artistiques de la planète. La capitale nationale a en effet décroché la présentation de la finale du Grand Prix ISU, en décembre prochain. Patinage Canada l'annoncera officiellement mardi prochain dans le cadre d'une conférence de presse à Québec.

Disputé à l'automne, le circuit Grand Prix est en quelque sorte la Coupe du monde du patinage artistique. Il regroupe six compétitions disputées au Canada, aux États-Unis, en Chine, en Russie, en France et au Japon. La finale regroupe les six meilleurs de chaque catégorie (dames, hommes, couples et danse).

«C'est extraordinaire pour le public. C'est un championnat du monde avant l'heure», a dit l'analyste Alain Goldberg, enthousiaste, joint hier au téléphone. Le Canadien Patrick Chan a gagné la dernière finale du Grand Prix, à Pékin, en décembre.

Il était acquis que le Canada accueillerait la finale cette année. Québec a récemment devancé deux autres villes canadiennes candidates à la présentation.

Il s'agit en quelque sorte d'un retour du balancier puisque Québec avait été battue par London, en Ontario, pour l'organisation des Championnats du monde de 2013.

Selon M. Goldberg, Québec aurait été la ville toute désignée pour recevoir les Mondiaux, qui génèrent des retombées économiques cinq fois plus importantes que la finale du Grand Prix (26 millions contre 5 millions, dixit l'analyste).

Les faibles foules lors d'une épreuve Grand Prix disputée à Québec, en novembre 2007, auraient alimenté les craintes de certains dirigeants de Patinage Canada, pense M. Goldberg. «N'oublions pas non plus que Tessa Virtue et Scott Moir sont originaires de London, a-t-il souligné. C'est donc aussi normal qu'une ville qui fournit des champions olympiques et qui garantit une bonne vente de billets (soit choisie). Mais la Ville de London ne s'est pas posé de questions et a mis l'argent sur la table pour qu'il y ait des championnats.»

Les derniers Mondiaux présentés au Québec remontent à ceux de Montréal en 1932. Depuis, la compétition annuelle a été organisée huit fois ailleurs au Canada.

«Il n'y a aucune raison pour que les Mondiaux ne soient pas présentés au Québec, plaide M. Goldberg. Cent pour cent de l'équipe féminine qui ira aux prochains Mondiaux est composé de Québécoises. Aux derniers championnats canadiens, pratiquement la moitié des finalistes chez les dames et les messieurs étaient du Québec. Il faut tenir compte de cette force montante. C'est la moindre des choses.»

M. Goldberg espère qu'une compétition de premier plan comme la finale du Grand Prix servira de tremplin pour la présentation des Mondiaux à Québec. «C'est une excellente occasion de recevoir en grande pompe les bonzes de l'ISU, note-t-il. Tout le monde sait que Québec est une ville de hockey. Il faut arriver à démontrer que c'est aussi une ville de patinage artistique.»