Istanbul, Madrid et Tokyo conservent leurs chances à dix semaines du choix de la ville-hôte des Jeux olympiques de 2020, après le rapport plutôt très positif de la commission d'évaluation du Comité international olympique (CIO) publié mardi.

«Les membres du CIO auront un choix difficile à faire en septembre à Buenos Aires», avertit Craig Reedie, le président de cette commission qui a passé au crible les trois métropoles pendant quatre jours en mars.

D'emblée le rapport insiste sur la «grande qualité» des trois projets, avant de prendre soin de souligner que «chaque ville offre une vision et un concept qui lui sont propres et chaque projet, de par sa nature, comporte donc des risques différents».

Sans surprise, il en ressort que le gros point noir de la candidature d'Istanbul est la question des transports. D'autant que la métropole turque accentue les risques de congestion en proposant des sites dispersés de part et d'autre du Bosphore, là où Madrid et Tokyo, avec leurs projets très compacts, marquent incontestablement des points.

Sans surprise également, ce rapport, finalisé mi-avril, n'évoque pas la vague de contestation gouvernementale qui a secoué la Turquie au mois de juin. Mais il mentionne en revanche en une ligne le conflit en Syrie qui «fait peser des risques pour la sécurité».

Istanbul recueille peut-être un peu plus de bémols que les deux capitales de pays développés, mais elle interpelle avec ses «plans ambitieux et novateurs» de cérémonies d'ouverture et de clôture sur le versant asiatique du Bosphore qui pourrait être suivie depuis les rives par 500.000 spectateurs.

Tokyo en harmonie

«La riche histoire d'Istanbul, la diversité culturelle de la ville, son amour pour le sport et la fête, ainsi que sa popularité en tant que destination touristique, constitueraient certainement des facteurs très positifs pour la promotion des Jeux», fait valoir la commission.

Mais sur cette appréciation générale, elle renvoie les trois villes à égalité, en attribuant à Tokyo et Madrid quasiment les mêmes commentaires.

La capitale espagnole se distingue sur le nombre d'infrastructures déjà existantes.

Ce qui lui permet d'alléger la facture au final alors que l'Espagne affiche les perspectives économiques bien moins reluisantes que la Turquie ou le Japon: «Madrid bénéficie encore d'importants investissements réalisés par le passé dans les infrastructures de la ville. Comme les investissements supplémentaires requis pour livrer les Jeux sont relativement modestes, la commission estime que l'économie espagnole devrait être capable d'assumer l'organisation des Jeux.»

Question infrastructures, Istanbul est bonne dernière. «Environ 70% des sites de compétition devraient être construits et pour plusieurs sites, une préparation préalable du site serait nécessaire avant le début de la construction», pointe le rapport, qui note cependant qu'ils répondent à un besoin pour la jeune population turque.

Même Tokyo a encore beaucoup à construire et à rénover, alors que la métropole compte réutiliser des sites de ces premiers Jeux d'été en 1964, dont trois «emblématiques» réserveraient des difficultés opérationnelles, selon la commission.

Mais c'est bien tout ce qui peut être vraiment reproché, à travers ce rapport, à la capitale japonaise qui dispose «de l'un des meilleurs réseaux de transports publics du monde en termes de modernité et d'efficacité» et dont la vision pour les Jeux est «en parfaite harmonie» avec la stratégie urbaine de son gouvernement métropolitain.