On avait fait des séries éliminatoires 2011 de la NBA un conflit de générations. Le dernier baroud des «Vieux» Lakers, Celtics et Spurs, ou l'éclosion des jeunes Bulls et Thunder?

En définitive, on aura droit à une finale entre deux formations, Miami et Dallas, qui ne sont ni trop jeunes ni trop vieilles (encore que les Mavericks...). Les deux équipes ont aussi gagné en puissance à mesure que les séries progressaient et elles ont largement mérité leur place.

Le Heat et les Mavericks s'étaient déjà affrontés en 2006 dans une finale dominée par Shaquille O'Neal et un jeune Dwyane Wade. Le Heat était revenu d'un déficit de 2-0 en remportant les quatre derniers matchs, dont trois par un total de six points. La défaite avait évidemment été difficile à accepter pour les Mavericks et leur coloré propriétaire Mark Cuban.

Cinq ans plus tard, ce sont deux équipes bien différentes qui se «retrouvent».

En 2011, les membres du trio de pointe du Heat - Wade (29 ans), LeBron James (26 ans) et Chris Bosh (27 ans) - sont dans la force de l'âge et brûlent de remporter le premier de ce qu'ils prévoient être une longue série de titres.

Miami a disposé de Philadelphie, de Boston et de Chicago, ne cédant chaque fois qu'un seul match. Lente à se matérialiser en saison régulière, la complémentarité des trois mégavedettes a été évidente en séries alors que James, Wade et même Bosh se sont relayés au sommet des marqueurs de leur équipe. En défense, le trio a été intraitable, stoppant aussi bien l'attaque équilibrée des Celtics que l'explosif Derrick Rose, des Bulls.

«Nous avons la chance de compter sur des joueurs qui n'hésitent pas à tenter - et à réussir! - les jeux importants quand le match est dans la balance», a souligné le jeune entraîneur-chef du Heat, Erik Spoelstra.

«Nous avons traversé des moments difficiles cette saison, nous avons encore perdu cinq matchs d'affilée en mars. Mais chaque obstacle nous a permis de progresser, de gagner en confiance et d'acquérir l'assurance qui nous permet de jouer encore en juin.»

Un titre pour Dirk?

À Dallas, Dirk Nowitzki (32 ans) et Jason Kidd (38 ans) sont certes plus âgés, mais ils n'ont que très rarement joué à un tel niveau depuis qu'ils ont été réunis en 2008. L'ailier allemand de 7 pieds se déplace avec l'agilité d'un garde et marque des points avec la régularité d'un métronome.

Dans le premier match de la finale de conférence contre Oklahoma City, il a marqué 48 points et n'a raté aucun des 24 tirs francs qu'il a tentés, un record, tant pour le nombre que pour le taux de réussite.

Kidd a retrouvé sa touche de magicien, tandis que les vétérans Jason Terry, Shawn Marion et Peja Stojakovic apportent un appui offensif efficace quand cela est nécessaire. Dallas a battu Portland (4-2), Los Angeles (4-0!) et Oklahoma City (4-1), alternant entre les dominations sans partage et les remontées spectaculaires. Le groupe est aguerri, costaud et pourrait bien poser un vrai problème aux «stars» du Heat.

Terry, qui était déjà de la finale perdue de 2006, estime que les Mavericks se doivent d'offrir à leur capitaine Nowitzki le soutien qu'il mérite. «Personne ne peut mettre en doute qu'il est l'un des grands joueurs de l'histoire, ses statistiques sont éloquentes», a-t-il souligné, jeudi, en conférence de presse.

«Plusieurs grands joueurs n'ont jamais remporté un Championnat, mais pour nous, ce serait dommage que Dirk soit inclus dans cette catégorie. Nous allons vraiment aborder cette série avec l'intention de corriger la situation une fois pour toutes!»

La finale débutera demain à Miami. Il s'agit d'un avantage important puisque le Heat n'a pas encore été battu à l'AmericanAirlines Arena en séries éliminatoires.