Quelques jeunes sprinters ont ri gentiment quand Bruny Surin a attaché ses lacets et a fait quelques tours de piste au Centre Claude-Robillard de Montréal, récemment, mais ils riaient moins quand ils ont vu à quel point il courait vite.

Surin, 42 ans, fera un retour en compétition, samedi, alors qu'il tentera de battre le record des maîtres du Canada au 50 m.

«Les plus jeunes m'ont vu et me disaient à peu près «Euh, Bruny... qu'est-ce que tu fais?» Ils se moquaient de moi, disant 'tu n'en est pas capable'. Mais à la fin, ils me disaient 'Oh, tu n'en as pas perdu'.»

À McGill, samedi, Surin tentera de battre le record canadien intérieur des maîtres (de 40 à 45 ans), qui est de 6,20 secondes au 50 m. Ce sera sa première course depuis les Jeux du Commonwealth de 2002.

Il participera cet hiver à des courses de 60 m, le record mondial des maîtres sur cette distance (6,78) étant possiblement à sa portée.

«Je vais voir comment ça se passe pour la première course, a dit Surin. J'aimerais en faire trois ou quatre, pour relever des défis, mais je verrai à quelle vitesse je peux aller.»

Surin s'est chargé de la troisième portion du relais canadien 4x100 m qui a remporté l'or aux Jeux d'Atlanta, en 1996. Il a initialement été ramené sur les pistes pour mettre à l'essai sa ligne de vêtements athlétiques, qu'il a lancée plus tôt cette année.

Par l'entremise de sa compagnie The Surin Group, il possède aussi sa propre marque de suppléments nutritionnels - Xistence, et son agence sportive représente notamment la médaillée d'argent des championnats du monde, l'Ontarienne Priscilla Lopes-Schlieps.

Surin a réalisé qu'il serait un meilleur exemple pour ses clients s'il était lui-même en bonne forme.

«Pendant un an après ma retraite, je n'ai pas fait d'exercice du tout et j'ai mangé du fast-food, après tant d'années de discipline, a dit Surin. Mais maintenant, je ne peux pas me permettre de ne pas être en forme parce que je veux être fidèle à moi-même. Je veux représenter ce que je vends.»