Maxime Dufour-Lapointe a toujours eu une approche très rationnelle de sa carrière. Tout au long de son parcours, entourée de ses proches, elle s’est assurée de prendre les meilleures décisions. Et comme elle était douée à l’école, ce n’étaient pas les options qui manquaient.

« La médecine, c’était un rêve de jeune fille, rappelle-t-elle. J’avais de bonnes notes et je pensais étudier dans ce domaine. Le ski acrobatique est arrivé graduellement là-dedans, j’avais de bonnes performances, je progressais bien et je voulais voir jusqu’où ça me mènerait… »

Débarquée en Coupe du monde en 2007, Maxime y a vite été rejointe par ses jeunes sœurs Chloé et Justine, le trio formant la base de l’équipe nationale pendant une dizaine d’années. Mais l’aînée n’avait pas oublié la médecine.

« En 2013, j’avais appliqué à l’Université de Montréal. Je ne savais pas si j’irais aux Jeux olympiques, si je prendrais ma retraite… J’ai été acceptée, mais la réponse est arrivée après les Jeux de Sotchi [où elle avait atteint la finale]. Je me voyais au sommet de ma carrière, avec la perspective de continuer encore quatre ans. J’aurais voulu faire les deux, mais ça semblait compliqué avec l’université.

« Ç’a été une décision difficile, mais j’ai décidé de refuser en prenant le pari de réappliquer en 2018, la dernière année où je pouvais le faire avec mes bonnes notes de cégep. Au final, ç’a marché. Avec le recul, je ne sais pas si cela se serait aussi bien passé si je l’avais fait plus jeune. Ma personnalité, ma confiance sont plus affirmées, mon jugement est plus clair. Je pense vraiment que c’était le meilleur parcours pour moi. »

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Maxime Dufour-Lapointe à la Coupe du monde de ski acrobatique de Mont-Tremblant en 2018

Et qu’est-ce que le sport t’a apporté ?

« La médecine, c’est de la haute performance mentale, et j’ai pu transposer plusieurs choses de ma carrière sportive. Un gros savoir-être d’abord, une façon d’affronter la gestion des défis. Je ne suis pas une fille de “par cœur”. Pour moi, ça doit passer par de la compréhension, par petites bouchées parfois, à mon rythme.

« Et il faut toujours faire preuve de résilience, être capable de se relever chaque fois qu’on tombe, être aussi capable de s’adapter quand le chemin prévu ne fonctionne pas. C’est sûr que mon vécu d’athlète, toutes les expériences que j’ai vécues m’aident à comprendre les gens devant moi, en complément bien sûr des connaissances acquises.

« La médecine, c’est aussi très collectif, on ne se rend pas là tout seul ! L’engagement de tous les gens autour de nous est quelque chose qui m’élève. J’adore travailler avec les infirmières à Charles-LeMoyne, ce sont des amies, qui ont beaucoup d’expérience et tellement à partager. »

« Comme une application de rencontre »

Très rationnelle, on l’a dit, Maxime Dufour-Lapointe a bien réfléchi avant de choisir la spécialité et l’établissement où elle effectuerait sa résidence, l’étape finale des études en médecine. « C’est pratiquement comme une application de rencontre, souligne-t-elle. J’avais d’abord appliqué dans plusieurs programmes – orthopédie, psychiatrie, anesthésie, médecine familiale… –, car je voulais me donner des options.

« À la fin, toutefois, je n’ai mis que des choix de médecine familiale et j’ai opté pour l’hôpital Charles-LeMoyne, où j’ai apprécié l’approche des patrons et le milieu de travail. Au point où j’étais dans ma vie, c’est ce qui me semblait le plus proche de ma vision globale de la vie. Pour moi, la médecine prend un sens quand je peux prendre le temps de connaître les gens, de les accompagner. C’était probablement un choix sage, moins “haute performance”, mais un bon médecin de famille doit être un peu le deuxième meilleur dans tout ! »

Toujours très proche de sa famille, de ses parents et de ses sœurs Justine et Chloé, Maxime juge essentiel d’avoir un bon équilibre dans sa carrière. « Éventuellement, je me vois très bien exercer mon métier en région, dans les Laurentides idéalement. J’ai déjà fait des stages à Mont-Laurier, à Sainte-Agathe, à Saint-Jérôme, je connais le type de clientèle et je sais que je pourrais continuer de skier de temps en temps. »