(Genève) Le Comité international olympique a demandé aux politiciens de la planète et aux dirigeants des fédérations sportives internationales mardi d’éviter les Jeux de l’amitié, un évènement mis sur pied par la Russie dans l’objectif de rivaliser avec les Jeux olympiques.

Le CIO a dénoncé le ballet diplomatique destiné à faire la promotion de l’évènement qui se tiendra en septembre, quelques semaines seulement après les Jeux olympiques d’été de Paris, puisqu’il s’agirait selon lui « d’une tentative cynique de la Fédération russe » de politiser le sport.

« Le CIO recommande fortement aux acteurs du mouvement olympique et à tous les gouvernements de la planète de ne pas participer, ni de soutenir, cette initiative qui a été conçue afin de politiser le sport international », pouvait-on lire dans un communiqué diffusé pendant une rencontre du comité exécutif pilotée par le président du CIO, Thomas Bach.

Le président russe Vladimir Poutine a décrété l’an dernier la création des Jeux de l’amitié d’été et d’hiver, qui verseront des dizaines de millions de dollars en bourses.

Ces Jeux sont une riposte de la Russie à l’isolement du pays sur la scène sportive internationale — et aux tensions de plus en plus vives avec le CIO et Bach — depuis le début de l’invasion militaire de l’Ukraine en février 2022.

Il y a quatre mois, aux Nations Unies à New York, la diplomate russe Maria Zabolotskaya s’est servie d’un débat sur la trêve olympique lors des JO de Paris pour inviter la planète entière aux Jeux de l’amitié, citant le soutien indéfectible de son pays envers « des compétitions honnêtes et équitables ».

Les premiers Jeux de l’amitié doivent se dérouler à Moscou et à Ekaterinbourg en septembre, et les bourses qui seront distribuées pendant cet évènement sportif atteindraient 4,6 milliards de roubles (ou 67,5 millions CAN).

Le coup d’envoi des Jeux de l’amitié doit avoir lieu quelques semaines après la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris, le 11 août. Le CIO ne verse aucune bourse aux médaillés olympiques.

La Russie est exclue de toutes les compétitions par équipes aux Jeux olympiques. De plus, les athlètes évoluant dans des disciplines individuelles doivent être soumis à deux processus d’évaluation de leur candidature — celui de leur fédération sportive internationale, ainsi que celui du CIO — pour obtenir leur certification d’athlète évoluant sous bannière neutre, c’est-à-dire sans drapeau, hymne national, ni uniforme aux couleurs de la Russie.

Les dirigeants sportifs internationaux ont indiqué, lors de discussions à bâtons rompus, que le contingent russe qui pourrait évoluer sous bannière neutre à Paris se situerait quelque part entre 25 et 50 athlètes.

L’un des objectifs des Jeux de l’amitié est de créer des compétitions internationales pour les athlètes et les équipes sportives russes, dont les carrières ont été interrompues par la guerre en Ukraine.

On ignore pour l’instant combien de pays ont signalé leur intention de participer aux Jeux de l’amitié en Russie en septembre, et si des dirigeants sportifs sont impliqués dans le processus.

Le CIO a prévenu mardi que des athlètes « qui sont forcés par leur gouvernement à participer… sont par le fait même exploités dans le cadre d’une campagne de propagande politique ».