De nombreux athlètes québécois ont réalisé des performances exceptionnelles en 2023. Voici notre palmarès bien personnel de ceux et celles qui se sont le plus démarqués au cours de la dernière année.

Laurence St-Germain

PHOTO ÉRICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Laurence St-Germain avec sa médaille d'or en slalom, remportée aux Championnats du monde de ski alpin à Méribel en février, une première pour le Canada en slalom depuis plus de 60 ans.

Laurence St-Germain n’était jamais montée sur le podium avant les Championnats du monde de ski alpin de Méribel, en février. Elle avait fini parmi les 10 premières à plusieurs reprises en Coupe du monde, mais jamais plus haut que sixième, en 2020. Le podium, elle en rêvait depuis sept ou huit ans, même si Canada Alpin l’a écartée de son programme, ne la jugeant pas assez performante. L’athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges a causé une énorme surprise en remportant l’or au slalom, devançant l’Américaine Mikaela Shiffrin, meilleure skieuse de l’histoire. Ce titre était le premier pour le Canada en slalom depuis plus de 60 ans. Diplômée en sciences informatiques de l’Université du Vermont, où elle s’est relancée sur les planches, St-Germain poursuit une maîtrise en génie biomédical à Polytechnique Montréal. Sa victoire est celle de l’équilibre et de la résilience. « J’adore le ski, c’est ma passion, mais j’ai tellement de choses dans ma vie que je n’ai pas besoin du ski pour être heureuse », soulignait à La Presse la slalomeuse de 29 ans quelques jours après son triomphe.

Pamela Ware

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

La plongeuse québécoise Pamela Ware a remporté deux médailles d’or et une d’argent aux Jeux panaméricains de Santiago.

Pamela Ware aurait pu s’écrouler après son humiliation des Jeux olympiques de Tokyo, où un saut d’appel raté l’a obligée à se laisser tomber à l’eau à son dernier essai en demi-finale au tremplin de 3 mètres. Ce genre d’erreur arrive à tous les plongeurs, même les meilleurs. Le sort a voulu que la native de Greenfield Park subisse cet affront devant les yeux du monde entier. L’athlète de 30 ans a mis du temps à se reconstruire, tentant de se réconcilier avec son plongeon avant de le rayer de sa liste. Elle a rebondi de façon spectaculaire cette année en gagnant la médaille de bronze aux Championnats aquatiques de World Aquatics à Fukuoka, au Japon. Auparavant, elle a enlevé l’argent à la Coupe du monde de Montréal. En synchro avec sa nouvelle partenaire Mia Vallée, elle a remporté l’argent à la super finale de la Coupe du monde à Berlin. Elle a ajouté deux médailles d’or et une d’argent aux Jeux panaméricains de Santiago pour couronner la meilleure saison de sa carrière. « J’ai retrouvé l’amour pour le plongeon », a conclu l’auteure du retour de l’année dans le sport québécois.

Mikaël Kingsbury

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Mikaël Kingsbury domine le circuit de la Coupe du monde de ski acrobatique depuis 2012.

Mikaël Kingsbury est abonné aux palmarès de fin d’année, ce qui va de soi puisqu’il domine le circuit de la Coupe du monde de ski acrobatique de façon continue depuis 2012, à l’exception de 2021, où une rare blessure l’a tenu à l’écart pour quelques compétitions. L’athlète de Deux-Montagnes a probablement connu le meilleur hiver de sa carrière, terminant premier ou deuxième de chacune de ses courses, remportant notamment deux médailles d’or aux Championnats du monde en Géorgie, un troisième doublé consécutif pour le « King des bosses ». Au début de la trentaine, le triple médaillé olympique n’a pas l’impression de ralentir. « Je suis plus léger et plus fort que l’an dernier, a-t-il assuré après son huitième titre mondial. Avant, les athlètes qui avaient mon âge étaient en fin de carrière. Maintenant, avec la technologie et les soins que nous avons, je suis physiquement prêt pour ce cycle olympique. »

Laurent Dubreuil

PHOTO ÉRICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Laurent Dubreuil a conclu la saison de Coupe du monde au premier rang du classement au 500 m pour la deuxième année consécutive.

Ralenti par une blessure durant l’été, Laurent Dubreuil ne connaît pas le début de campagne souhaité, mais ce rare passage à vide ne doit pas occulter ses exploits de l’hiver dernier. Le patineur de vitesse de Lévis a gagné la médaille d’argent au 500 m aux Championnats du monde par distance d’Heerenveen, aux Pays-Bas. Seul le jeune Américain Jordan Stoltz, qui s’annonce comme le patineur d’une génération, est parvenu à devancer le tenant du titre. Gage de sa constance, Dubreuil a conclu la saison de Coupe du monde au premier rang du classement au 500 m pour la deuxième année consécutive, tout en s’installant au deuxième échelon au 1000 m, un sommet personnel pour le médaillé d’argent olympique sur la distance. Le sprinteur de 31 ans attribue sa séquence de succès à la paternité. « Je suis moins stressé qu’avant lorsque j’arrive en course, parce que je sais qu’il y a d’autres choses plus importantes dans la vie », a souligné à La Presse le père d’une fille de 4 ans et d’un garçon de 1 an.

Mary-Sophie Harvey

PHOTO SILVIA IZQUIERDO, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Mary-Sophie Harvey a raflé sept médailles aux Jeux panaméricains de Santiago, dont trois d’or.

Finaliste un an plus tôt, Mary-Sophie Harvey ne pouvait pas se satisfaire de sa 11e place au 200 m quatre nages individuel des Championnats du monde de Budapest, l’été dernier. D’autant qu’elle avait réalisé le troisième temps des séries, chrono qui lui aurait valu le cinquième rang en finale. La native de Trois-Rivières a néanmoins contribué à la médaille de bronze de l’équipe canadienne au relais 4 X 100 m quatre nages. Mary-Sophie Harvey s’est reprise avec brio aux Jeux panaméricains de Santiago en raflant sept médailles, dont trois d’or. Quatrième au 100 m libre, elle a raté une huitième médaille par 14 centièmes de seconde. La polyvalente nageuse s’est particulièrement distinguée au 200 m libre, où elle a réussi une dernière longueur d’anthologie pour surfer jusqu’à la première marche du podium. Le mois dernier, elle a amélioré son record personnel sur la même distance en pleine période d’entraînement, un excellent présage pour la suite.

Valérie Maltais

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Après une longue carrière en courte piste, Valérie Maltais continue d’impressionner en patinage de vitesse longue piste.

C’est une chose de connaître une progression en changeant de discipline, c’en est une autre de pratiquement atteindre le sommet de son nouveau sport passé la trentaine. Après une longue carrière en courte piste, Valérie Maltais continue d’impressionner en patinage de vitesse longue piste, dans lequel elle s’est lancée en 2018. La championne olympique de la poursuite par équipes a récidivé avec une autre médaille d’or aux Mondiaux par distance d’Heerenveen, en mars. La native de La Baie s’est également classée cinquième du 3000 m, à une seconde et demie du podium. Couronnée au 1500 m et au 3000 m aux derniers Championnats canadiens, devant la triple médaillée olympique Isabelle Weidemann, la patineuse de 33 ans a poursuivi sur son élan en ce début de campagne de Coupe du monde avec deux podiums au départ en groupe et une quatrième place au 5000 m, un record personnel. La quadruple olympienne s’est inspirée de Laurent Dubreuil, son coéquipier d’entraînement depuis l’an dernier. « Il s’agit vraiment d’avoir confiance en ce que tu ressens et ce que tu devrais faire, a-t-elle confié à La Presse. Il me l’a souvent répété. C’est une chose que je n’ai pas beaucoup apprise durant ma carrière. »

Jean-Simon Desgagnés

PHOTO DYLAN MARTINEZ, ARCHIVES REUTERS

Jean-Simon Desgagnés a remporté l’or aux Jeux panaméricains de Santiago.

Jean-Simon Desgagnés a connu une année extraordinaire. Le coureur de Québec a atteint la finale du 3000 m steeple aux Championnats du monde d’athlétisme de Budapest, se classant huitième. Il avait fini 36e un an plus tôt ! Avec un chrono de 8 min 15,58 s, qui le situe au troisième rang canadien de tous les temps, il a raté par des poussières une qualification automatique pour les Jeux olympiques de Paris. Il devrait néanmoins être sélectionné sans problèmes puisqu’il occupe la toute première place du classement aux points. L’étudiant en médecine à l’Université Laval a effacé des tablettes le record québécois de l’olympien Alex Genest, qui datait de 2011. Desgagnés a remporté l’or aux Jeux panaméricains de Santiago avant de contribuer à la médaille d’argent en équipe du Rouge et Or aux championnats canadiens de cross-country, où il a conclu au deuxième échelon. « J’ai 25 ans. Théoriquement, je ne suis pas encore à mon pic. C’est motivant », s’est réjoui Desgagnés à La Presse. Mention toute spéciale à son coéquipier Charles Philibert-Thiboutot, qui a amélioré son propre record provincial au 1500 m (3 min 33,54 s) après huit ans de vaines tentatives, avant de littéralement plonger vers une médaille d’or spectaculaire aux Jeux panaméricains de Santiago !

Tammara Thibeault

PHOTO DOLORES OCHOA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La boxeuse Tammara Thibeault célèbre sa médaille d'or aux Jeux panaméricains de Santiago.

Depuis sa défaite en quart de finale des Jeux olympiques de Pékin, le 31 juillet 2021, Tammara Thibeault n’a pas perdu un seul combat ; une séquence de 21 victoires, les 11 dernières en 2023. Un boycottage du Canada des Championnats du monde l’a empêchée de défendre son titre chez les poids moyens acquis l’année précédente. Qu’à cela ne tienne, l’athlète de Trois-Rivières a fait la démonstration qu’elle était toujours la première mondiale en vainquant presque toutes les boxeuses les mieux classées dans sa catégorie. Aux Jeux panaméricains de Santiago, elle a battu ses quatre opposantes par décision unanime et arrêt de l’arbitre, en route vers la médaille d’or et une qualification pour les Jeux olympiques de Paris, où elle sera certainement la favorite. « Je m’en vais là pour gagner l’or, je veux écrire l’histoire », a annoncé la gauchère de 26 ans à La Presse le mois dernier.

Elizabeth Hosking

PHOTO MICHAEL MADRID, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Elizabeth Hosking est la première Canadienne à avoir remporté une médaille en demi-lune aux Championnats du monde.

À 22 ans, Elizabeth Hosking a déjà deux Jeux olympiques à son bagage d’expérience. Poursuivant son ascension irrésistible, la planchiste de Mille-Isles a réalisé un exploit en virevoltant vers la médaille d’argent en demi-lune aux Championnats du monde de Bakuriani, en Géorgie. Elle est ainsi devenue la première Canadienne à monter sur le podium dans cette discipline. Avant cette réussite dans une discipline non traditionnelle au Québec, cette athlète accomplie s’est hissée deux fois sur le podium en Coupe du monde, se classant deuxième à Copper Mountain, au Colorado, et à Calgary. « Il y a seulement un titre qui serait plus le fun que celui de vice-championne du monde et je pense que je serais capable de l’obtenir très bientôt », a fait valoir à Sportcom cette habituée des X Games. Elizabeth Hosking n’a pas fini de faire parler d’elle.

Félix Dolci

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Qualifié pour les Jeux olympiques de Paris, Félix Dolci a raflé cinq médailles aux Jeux panaméricains de Santiago.

Avec René Cournoyer et William Emard, Félix Dolci a contribué à la quatrième place du Canada aux qualifications du concours général multiple par équipe des Championnats du monde d’Anvers, ce qui a garanti un billet pour le pays pour les Jeux olympiques de Paris, une première depuis 2008. Unique représentant canadien à Tokyo, Cournoyer aura donc de la compagnie ! En finale, l’unifolié a abouti au septième rang. Dolci a atteint deux finales par appareil, s’installant à la cinquième place au sol et à la huitième à la barre fixe. « Ça donne une bonne idée de ce que je peux faire et c’est très prometteur pour l’avenir », a-t-il souligné à Sportcom. Le gymnaste de Laval a ensuite survolé les Jeux panaméricains de Santiago, raflant cinq médailles, dont deux en or au concours multiple individuel et à la finale au sol. Aucun Canadien n’avait été sacré au concours multiple depuis 1963.