La rubrique où les journalistes de l’équipe des Sports de La Presse répondent à une question dans le plaisir.

Richard Labbé

Le premier nom qui arrive en haut de ma liste est celui de Martin Brodeur. On dit parfois que les joueurs vedettes sont hautains, inaccessibles, désagréables ? Ce n’était pas du tout le cas du gardien québécois. En premier, cette règle non écrite selon laquelle un gardien ne parle jamais le matin d’un match, Martin Brodeur s’en moquait. « Si je suis pas capable de répondre à tes questions, penses-tu que je vais être capable de faire face à un tir qui arrive à 100 miles à l’heure à soir ? », m’avait-il déjà dit en riant, le matin d’un match justement. Bon point.

Ensuite, Brodeur ne refusait jamais rien à personne, y compris mes questions fatigantes pour la rédaction du livre Masques, paru en 2011 ; on avait mené cette entrevue dans un corridor du Centre Bell deux heures avant le début du match de Brodeur avec les Devils contre le Canadien. Cette conversation ne l’avait guère déconcentré, de toute évidence, puisque Brodeur était ensuite allé sur la patinoire pour blanchir le Canadien !

Katherine Harvey-Pinard

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Kim Clavel

Le choix est difficile, parce que j’ai la plupart du temps eu affaire à des athlètes fort sympathiques. Quelques noms me viennent donc à l’esprit, mais mon choix s’est arrêté sur Kim Clavel. J’ai eu l’occasion de faire plusieurs entrevues avec la boxeuse, surtout parce que j’ai écrit un roman jeunesse à son sujet qui paraîtra dans les prochains mois. Authentique, Kim a toujours été aimable, chaleureuse et respectueuse. Et je ne dis pas ça parce qu’elle pourrait me casser le nez d’un seul coup de poing !

Guillaume Lefrançois

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Shane Doan

De bonnes personnes, il y en a beaucoup dans notre milieu. Luc Brodeur-Jourdain était une soie chez les Alouettes, tout comme Matthieu Proulx et Étienne Boulay avant lui. Chez le Canadien, Daniel Brière et Mathieu Darche étaient toujours avenants, et il y a eu de ces surprises au fil des années, des joueurs de soutien sur qui on en connaissait très peu, comme Brett Kulak, Petteri Nokelainen ou Raphael Diaz, qui se sont avérés de commerce fort agréable. Dans le vestiaire actuel aussi, nous sommes pas mal gâtés. Pas évident de faire un choix.

Je me propose donc plutôt d’y aller pour celui dont la gentillesse m’a le plus surpris, et j’ai nommé Shane Doan. Pas besoin de vous dire que le fameux accrochage avec Denis Coderre au sujet d’une insulte antifrancophone lancée sur la glace – évènement pour lequel il a été blanchi – n’a pas fait bonne presse à Doan par ici. En mars 2015, je suis donc arrivé dans le vestiaire des Coyotes pour la première fois, et Doan faisait partie des joueurs venus nous jaser, visiblement pas stressé par la vie. « Salut, enchanté, comment vas-tu ? », a-t-il lancé lorsque je m’étais présenté à lui. Il a même pris le temps de s’informer de mon itinéraire pour me rendre en Arizona. Bref, il a engagé une réelle conversation à deux, ce qu’on a rarement le temps de faire dans un vestiaire de la LNH où tout se passe toujours vite. Doan a été tout aussi cordial chaque fois que je l’ai croisé par la suite.

Justin Vézina

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Samuel Piette

Charismatique, honnête et rapide pour lancer une boutade, Samuel Piette est toujours l’un de mes joueurs favoris à côtoyer. Contrairement à certains de ses contemporains, il ne se contente pas de répondre en une vingtaine de secondes. Il cherche toujours à nous éclairer le plus possible en donnant des réponses complètes et approfondies. Parfois, c’est un peu complexe à inclure dans un texte, mais je suis reconnaissant du souci du détail. Non seulement ça, mais il le fait dans un français des plus remarquables. En plein milieu d’une mêlée de presse cette saison, il a déjà sorti tout bonnement « mais, en premier lieu », et pour cette raison, j’ai un immense respect pour lui. Je n’ai jamais besoin de reformuler ses propos pour qu’ils soient compréhensibles. Il est peut-être connu comme le bulldog de Repentigny sur le terrain, mais il gagne aussi à se faire connaître comme un excellent orateur dans la langue des Cowboys Fringants.

Nicholas Richard

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Andy Murray

Cet exercice a été plus complexe que prévu. Simplement parce que si je me fie à mon expérience personnelle, la majorité des athlètes professionnels et amateurs sont d’un naturel plutôt sympathique. Néanmoins, après mûre réflexion, un nom sort du lot : Andy Murray. Je ne lui ai parlé que deux fois, mais ces rencontres m’ont marqué, principalement parce que je ne m’attendais pas à une telle gentillesse de sa part. Personnage en apparence froid, renfermé et presque déplaisant sur le terrain et en conférence de presse, il est à l’opposé de l’image qu’il projette derrière les portes closes. En réalité, en tête à tête, il est jovial, loquace, drôle, généreux et accessible. Lors d’une de ces rencontres, alors que son relationniste m’avait promis seulement 5 minutes pour bavarder avec lui, Murray m’a dit de prendre tout le temps dont j’avais besoin et on a discuté plus de 10 minutes. Les grands champions sont souvent de grands êtres humains, et même si mon échantillon est plutôt restreint, je l’ai compris avec Andy Murray.

Alexandre Pratt

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Alistair Johnston

Samuel Piette. Quoi, Justin l’a déjà pris ? Alors j’y vais avec son ancien coéquipier au CF Montréal et en équipe nationale Alistair Johnston. Il est toujours là, généreux, intéressant et pertinent, après la victoire comme la défaite. Un vrai pro. Mention spéciale à Joëlle Békhazi, de l’équipe canadienne de water-polo. C’est un sport que je n’avais jamais couvert, avant les Jeux de Tokyo. Le Canada y a mangé quelques volées. Joëlle aurait pu m’ignorer dans la zone mixte. Mais non. Après chaque partie, elle s’arrêtait et prenait le temps de bien m’expliquer tout ce qui venait de se passer, pour que je puisse écrire une chronique qui se tienne. Une ambassadrice hors pair pour son sport.

Simon-Olivier Lorange

PHOTO STEPHEN R. SYLVANIE, ARCHIVES USA TODAY SPORTS

Mike Matheson et David Savard

Une nomination de groupe ici : la défense actuelle du Canadien. De manière générale, la présente mouture du Tricolore est assez cordiale, mais il me semble que ce soit encore plus concentré chez les défenseurs. Mike Matheson et David Savard, porte-parole francophones de l’escouade, répondent patiemment aux questions qui leur sont posées quotidiennement, caméras braquées sur eux. Chris Wideman, à défaut d’être le plus talentueux, est l’un des athlètes les plus sympathiques du vestiaire. Jordan Harris et Johnathan Kovacevic, joueurs les plus articulés de la formation, sont ceux qu’on va voir pour une précision technique. Plus réservés, Kaiden Guhle et Justin Barron ne rechignent jamais à prendre un instant lorsqu’on les approche. Arber Xhekaj est sans conteste le plus fort en gueule chez les arrières. Et Joel Edmundson nous a livré, à la veille de la date limite des transactions, le témoignage le plus poignant de la dernière année. Une bonne note pour tout le monde, ici.

Jean-François Tremblay

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

Charlie McAvoy

J’ai rencontré des tonnes d’athlètes sympathiques au Québec, avec un coup de chapeau spécial pour Luc Brodeur-Jourdain, Marianne St-Gelais, Benoit Huot, Alex Tagliani et Samuel Piette, qui ont tous été très généreux pour moi à des moments charnières de ma carrière. Mais je vais essayer de sortir un peu des sentiers battus en votant pour Charlie McAvoy. Je ne sais pas si l’argent l’a corrompu depuis, j’espère que non, mais ma première rencontre avec McAvoy a eu lieu quand il n’était qu’un espoir fraîchement sorti des universités. Dans le vestiaire des Bruins, cette entrevue qui ne devait durer que quelques minutes est devenue une longue et passionnante conversation de 25 minutes (l’équivalent d’une vie entière dans le monde des entrevues de vestiaire dans la LNH). J’en ai gardé une forte impression qui n’a jamais été déconstruite après. Même chose pour Gabriel Landeskog, rencontré au moment où l’Avalanche était au plus bas et qui s’est livré sur sa détresse comme si j’étais Claire Lamarche. J’en suis sorti bouche bée.

Appel à tous

Et vous, qui est l’athlète le plus sympathique que vous avez rencontré ?

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