François Gauthier-Drapeau s’est donné corps et âme au Grand Chelem de Tokyo. Trois de ses cinq combats ont nécessité la tenue d’une prolongation samedi, dont son dernier pour l’obtention d’une médaille de bronze, où il s’est finalement incliné.

Ayant eu droit à un laissez-passer au premier tour, Gauthier-Drapeau a entamé son parcours des moins de 81 kg opposé à Sergelen Luvsandemberel, de la Mongolie. Le Canadien a hérité de la victoire après que son adversaire ait reçu trois shido.

Le scénario s’est répété au tour suivant. Cette fois, c’est l’Italien Giacombo Gamba qui a été pénalisé à trois reprises, ce qui a mis fin à l’affrontement d’une durée de plus de sept minutes.

« Ç’a été un tournoi difficile, mes combats ont été longs et pénibles », a indiqué Gauthier-Drapeau en fin de journée.

Le judoka québécois s’est ensuite mesuré au Japonais Takeshi Sasaki et une défaite l’a dirigé vers le repêchage. Une autre prolongation fut nécessaire pour déterminer le vainqueur devant le Français Nicolas Chilard. Gauthier-Drapeau a eu le dernier mot par ippon.

Fatigué, il a été privé d’une place sur le podium par le Japonais Sotaro Fujiwara, qui l’a emporté en prolongation.

« J’ai bien géré mes premiers combats au niveau tactique, mais en finale de bronze, j’ai fait des erreurs stratégiques que je n’aurais pas dû faire et ça m’a coûté la médaille », a partagé l’athlète de 24 ans.

Si ses techniques n’ont pas toujours connu du succès, il assure avoir suivi les différents plans de match pour parvenir à gagner ses duels à l’usure.

« C’est bon signe quand les techniques ne fonctionnent pas et que tu gagnes quand même ! » a lancé son entraîneur Antoine Valois-Fortier. « Il est passé bien près de la médaille de bronze et on croyait en ses chances. François connaît de bonnes journées de manière assez constante, on n’est pas loin ! Selon moi, c’est une question de temps avant qu’on transforme les cinquièmes places en médailles. »

En action chez les moins de 73 kg, Arthur Margelidon a d’abord vaincu Kenshi Harada, du Japon, avant d’être éliminé par l’Allemand Alexander Bernd Gabler, qui l’a emporté grâce à un waza-ari. Tirant de l’arrière avec une minute à faire, Margelidon a travaillé dur, sans être en mesure de combler l’écart avant la fin.

Pour sa part, Alexandre Arencibia a participé à son tout premier Grand Chelem samedi, terminant son tournoi avec une fiche d’une victoire et une défaite dans la catégorie des moins de 90 kg. Le Montréalais a signé une victoire par défaut au premier tour en l’absence de Nicolas Grinda, de Monaco, puis a été pénalisé à trois occasions contre le Japonais et futur médaillé de bronze Sanshiro Murao.

Le calibre est toujours très relevé à Tokyo et les catégories féminines n’ont pas fait exception.

Malgré un excellent départ, Christa Deguchi a perdu son premier combat de la journée chez les moins de 57 kg au terme d’un duel chaudement disputé contre la jeune Japonaise Akari Omori. Éventuelle médaillée de bronze, Omori a réussi un waza-ari après plus de deux minutes de prolongation pour se sauver avec la victoire.

Catherine Beauchemin-Pinard s’est quant à elle inclinée d’entrée de jeu face à la Japonaise Miku Takaichi. Cette dernière, qui avait pris une longue pause à la suite des Jeux olympiques, a remporté tous ses combats afin de décrocher la médaille d’or des moins de 63 kg, à domicile.

« Il s’agissait d’un tirage très difficile, c’est une des meilleures Japonaises depuis plusieurs années. Sa récente pause explique son classement mondial qui est plus bas. Somme toute, ç’a été un bon combat de Catherine, elle s’est bien débrouillée. Une petite erreur en transition au sol lui a coûté le combat, mais elle a bien paru tout au long du duel », a mentionné Antoine Valois-Fortier.

La formation japonaise a raflé les six médailles d’or du jour au Grand Chelem de Tokyo, en plus de quatre médailles d’argent et sept de bronze.

La compétition reprendra dimanche. Kyle Reyes (-100 kg) et Kelly Deguchi (-52 kg) seront à surveiller dans le camp canadien.