Une autre belle cuvée de questions des lecteurs cette semaine, auxquelles nous répondons avec plaisir. On attend les prochaines !

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Mises en jeu

Au hockey, comment comptabilise-t-on les mises en jeu gagnées ? Est-ce l’endroit où la rondelle se dirige, vers l’équipe A ou vers l’équipe B, ou bien est-ce l’équipe qui prend possession de la rondelle qui gagne la mise en jeu ?

Jean-François Morin

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

C’est l’équipe qui prend la pleine possession du disque qui gagne la mise en jeu. Ainsi, un joueur de centre peut envoyer la rondelle vers un coéquipier, mais si ce dernier la touche et ne peut la maîtriser et qu’un adversaire s’en empare sur-le-champ, la mise en jeu sera considérée comme perdue.

Série mondiale

Est-ce exact que la Série mondiale de baseball fut organisée pour la première fois par un journal du temps, The World, qui opposa les champions des deux ligues majeures, ce qui devintThe World Series ?

Roger Valois

Réponse de Simon Drouin :

Cette information qui circule beaucoup est apparemment inexacte. Le journal New York World, un quotidien démocrate publié de 1860 à 1931, a bel et bien couvert les premiers « championnats des Séries mondiales », le nom original, au début du XXsiècle, mais ne les a jamais organisés ni commandités. D’où vient donc le nom « Séries mondiales » pour désigner la compétition mettant aux prises des équipes de baseball professionnelles essentiellement américaines ? Les auteurs ne s’entendent pas. Question de marketing pour attirer plus de spectateurs, dit l’un. Sentiment des Américains de dominer le monde à l’époque, dit l’autre. À l’origine, les deux équipes finalistes étaient bel et bien les deux meilleures au monde, suggère un troisième. Peut-être est-ce simplement l’invitation lancée par le propriétaire des Pirates de Pittsburgh, meilleure équipe de la Ligue américaine, à son homologue des Americans de Boston (prédécesseurs des Red Sox), meilleur club de la Ligue nationale, à disputer un premier « championnat des Séries mondiales » en 1903.

Ottawa ou Québec ?

Les Nordiques étant revenus semble-t-il dans l’actualité, voici ma question : quelles-sont selon vous les raisons pour lesquelles la LNH considère Ottawa comme un marché viable tandis que Québec ne le serait pas ?

François Courteau

Réponse de Richard Labbé :

François, il s’agit d’une excellente question, surtout au moment où on apprend que le gouvernement de François Legault est toujours en mode séduction ; le 19 mai, le ministre Eric Girard a eu une rencontre de « courtoisie » avec le commissaire Gary Bettman. On peut d’ailleurs se demander si les Sénateurs auraient pu revenir dans cette ligue avec Bettman à la tête (ils sont revenus en 1992, un an avant le début du règne de Bettman), puisque le présent commissaire ne semble pas trop friand des petits marchés canadiens, à preuve sa tête d’enterrement quand il a annoncé le transfert des Thrashers d’Atlanta à Winnipeg en 2011. Alors un marché est viable jusqu’au moment où il ne l’est plus, et si jamais les Sénateurs ne peuvent s’offrir un nouvel aréna assez vite, eux aussi auront des ennuis. J’estime par ailleurs que les seules chances d’un retour des Nordiques passent par un déménagement potentiel des Sénateurs. En attendant, Québec sert seulement d’épouvantail face aux clubs menacés de déménagement. C’est dommage, mais c’est la réalité.

Un effet qui ne se mesure pas en chiffres

La perte de Nick Leddy pour les Islanders de New York a eu le même effet que la perte de Phillip Danault pour le Canadien : une dégringolade au classement. Certains de ces joueurs discrets apportent une dimension non quantifiable sur papier, mais bien réelle sur la glace.

Dany Leduc

Réponse de Miguel Bujold :

Vous avez parfaitement raison et les meilleures organisations le savent très bien, à commencer par le Lightning. Des joueurs comme Anthony Cirelli et Ryan McDonagh, pour n’en nommer que deux, ont un effet qui ne se mesure pas en chiffres. D’ailleurs, ça me fait toujours rire lorsque les journalistes ne basent leurs analyses que sur les statistiques ou les statistiques avancées d’un joueur. Une équipe de sport, c’est un casse-tête, avec des pièces de toutes formes. Et le sport est une affaire d’émotion d’abord et avant tout. Si seuls le talent et les qualités offensives pesaient dans la balance, les Maple Leafs n’auraient pas perdu au premier tour six années de suite.

Question de bâtons

Se pourrait-il que les bâtons en composite des joueurs de la LNH aient amélioré la vitesse et la précision des lancers du poignet ? On voit de plus en plus de tirs de l’enclave pénétrer dans le filet à très grande vitesse.

Robert Letendre, amateur de hockey depuis le temps des bons vieux Sherwood

Réponse de Nicholas Richard :

Il est évident que plusieurs facteurs ont aidé à améliorer la qualité des tirs dans la LNH, vous ne rêvez pas. D’une part, pour ce qui est de la vitesse des tirs, il y a bien sûr la force des joueurs qui entre en ligne de compte, mais il y a aussi la flexibilité des bâtons. Les nouveaux bâtons en composite permettent aux joueurs de se servir de leur bâton pratiquement comme d’un fouet. De là la forme courbée des manches lorsque les joueurs sont photographiés en prenant un tir. Plus le numéro de flexibilité est bas, plus le bâton est mou et propice à expulser la rondelle facilement de la palette. Par exemple, la flexibilité des bâtons d’Auston Matthews et d’Alex Ovechkin est de 80. En contrepartie, les bâtons utilisés par des défenseurs sont souvent plus rigides, car c’est à leur avantage. C’est pourquoi la flexibilité des bâtons des Shea Weber ou Zdeno Chara se situe plutôt entre 120 et 150. Pour ce qui est de la précision, les joueurs ont dorénavant le luxe d’utiliser des bâtons fabriqués sur mesure. C’est souvent la courbe de la palette qui va améliorer la précision et l’aisance d’un joueur. Plus la palette est courbée, plus il est facile de soulever la rondelle. C’est la raison pour laquelle les joueurs professionnels passent des dizaines d’heures avec les fabricants pour trouver leur courbe. Par exemple, la palette d’Ovechkin est très courbée. Toutefois, celle de Sidney Crosby est presque droite. Ça dépend des préférences de chacun. D’autres joueurs s’inspirent aussi de courbes déjà faites. Comme Auston Matthews, qui joue pratiquement avec la courbe avec laquelle évoluait Joe Sakic.