(Tokyo) Le président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Tokyo-2020 Yoshiro Mori devrait présenter sa démission vendredi après le scandale provoqué par ses propos sexistes, mais son probable successeur, qu’il a lui-même suggéré, était loin de faire l’unanimité.

Selon la presse, M. Mori, 83 ans, devrait annoncer son départ lors d’une réunion du comité d’organisation de Tokyo-2020 prévue vendredi après-midi heure japonaise.

Cet ancien premier ministre japonais (2000-2001) connu pour sa propension aux gaffes avait déclaré la semaine dernière que les femmes avaient des difficultés à parler de manière concise lors des réunions, ce qu’il trouvait « embêtant ».

Il s’était excusé maladroitement le lendemain, tout en excluant initialement de démissionner. Mais une avalanche de critiques avait suivi au Japon comme à l’étranger.

Par ailleurs, son probable successeur, l’ancien footballeur Saburo Kawabuchi, encore plus âgé M. Mori (84 ans), provoquait des froncements de sourcils au Japon, et même jusqu’au sein du comité d’organisation de Tokyo-2020, selon le quotidien Asahi.

« Je ne pense pas que nommer un vieil homme comme lui va convaincre le public », a estimé auprès de l’Asahi une source impliquée dans l’organisation, disant s’attendre à « des débats » lors de la réunion de vendredi.

« Cela ne rime à rien qu’un président démissionnaire nomme son successeur. Il y a des règles à respecter. Si cela est permis, alors cette réunion est inutile », a aussi déclaré un membre du conseil d’administration de Tokyo-2020 au journal Mainichi.

Premier dirigeant de la J-League (1991-2002) puis de la fédération japonaise de football de 2002 à 2008, M. Kawabuchi a joué un rôle clé dans le développement du football professionnel au Japon. Il occupe actuellement la fonction symbolique de maire du Village olympique.

M. Kawabuchi a annoncé à plusieurs médias locaux son souhait que son prédécesseur reste impliqué dans l’organisation, ce qui a provoqué des inquiétudes supplémentaires, selon le même journal.

La ministre des Jeux olympiques et paralympiques, Seiko Hashimoto, a cependant déclaré vendredi à la presse que « rien » n’était encore décidé.

Tokyo-2020 va prendre une décision « tout en écoutant les opinions d’un certain nombre de personnes », a-t-elle assuré, jugeant « souhaitable » de suivre un « processus formel ».

L’affaire Mori est une nouvelle épine dans le pied des organisateurs des JO de Tokyo, qui peinaient déjà à raviver l’enthousiasme pour l’évènement (23 juillet-8 août 2021), reporté l’an dernier à cause de la pandémie, alors que le contexte sanitaire mondial demeure préoccupant.