Voici la plus récente étape de ce fascinant dialogue entre vous et nous. Nos journalistes chargés de vous répondre cette semaine se sont donnés corps et âme. Ce qui n’est pas une raison pour les laisser se reposer.

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LA RESPONSABILITÉ MÉDIATIQUE

Q. J’ai l’impression que ce sont souvent les mêmes joueurs du Canadien qui sont présents aux entrevues d’après-match/entraînement. Jonathan Drouin, par exemple, me semble s’y prêter plus souvent que les autres francophones de l’équipe. Qui décide des joueurs qui sont disponibles ? Est-ce que les journalistes ont leur mot à dire ?

Stéphanie Tremblay

Réponse de Guillaume Lefrançois :

Les journalistes y sont effectivement pour quelque chose. En temps normal, les relationnistes consultent les journalistes (pendant un entraînement ou en troisième période d’un match) afin de savoir à qui ils aimeraient parler. Nous nous entendons sur des noms à proposer. Nos demandes sont souvent acceptées, mais il va arriver que l’équipe refuse de « sortir » un joueur sous prétexte de le « protéger ». De plus, certaines contraintes font en sorte que le nombre de candidats est réduit.

Parmi les joueurs exclus de l’exercice :
– les gardiens les matins de match. Le Canadien, comme certaines équipes (mais pas toutes), a comme politique que les gardiens ne parlent pas avant les matchs ; – encore les matins de match, un joueur au statut incertain, que ce soit parce qu’il est blessé ou parce qu’il est menacé d’être laissé de côté ; – les blessés ; – les joueurs qui reçoivent des traitements, un prétexte qui n’est pas valide selon la politique médiatique de la LNH, mais que des équipes invoquent.

D’autres facteurs pèsent dans la balance. Certains joueurs ne sont clairement pas à leur aise en entrevue, que ce soit pour des questions linguistiques ou de personnalité. Alexander Romanov n’a pas encore un anglais fluide ; il est normal qu’on le demande moins souvent. Joel Armia, Artturi Lehkonen et Christian Dvorak sont des hommes de peu de mots devant les caméras. Remarquez que Carey Price n’est guère plus bavard, mais compte tenu de son importance dans l’équipe, il est souvent demandé.

LE CASQUE DES STEELERS

Q. J’ai constaté que le logo des Steelers de Pittsburgh n’apparaît que sur un seul côté de leur casque. Pourquoi ?

David Trudeau

Réponse d’Alexandre Pratt :

Parce qu’au départ, les Steelers n’étaient pas certains que leur logo ressortirait bien sur un casque doré. Ils l’ont donc collé sur un seul côté – et depuis, ça n’a pas changé. C’est la seule équipe dans la NFL à n’afficher son logo que sur un côté du casque.

L’ANNEAU DE PLUS

Q. J’ai remarqué que certains frappeurs dans les ligues majeures portent un anneau à leur pouce. À quoi sert cet anneau ?

Pierre Maltais

Réponse d’Alexandre Pratt :

C’est un tout petit appareil de protection qui réduit supposément les vibrations et la douleur du frappeur lorsqu’il cogne la balle d’un mauvais angle, ou lorsqu’il fait contact avec la balle près du manche du bâton.

LE COÛT DU SPORT

Q. M. Drouin, je viens d’apprendre avec stupéfaction qu’une athlète de l’équipe canadienne sur la Coupe du monde doit payer pour sa saison de ski. Selon vous, Canada Alpin fait-il un bon travail, bien administré ? Ou est-il seulement sous-financé ? Sans rien enlever aux skieurs acrobatiques, atteindre ce niveau dans les épreuves techniques (slalom, slalom géant) relève de l’exploit, du jamais vu pour le ski alpin québécois. Qu’elle soit obligée de vendre du chocolat pour payer sa saison n’a pas de sens.

Bruno Phaneuf

Réponse de Simon Drouin :

L’autofinancement de leur saison par les athlètes de ski alpin n’est pas nouveau au Canada. Ce qui a peut-être changé, c’est qu’une skieuse qui fait partie du top 10 mondial comme Laurence St-Germain, à qui vous faites référence, soit obligée de débourser 30 000 $ cette année. Au début du cycle olympique, le budget de Canada Alpin a fondu de 20 %, faute de commanditaires intéressés. Vania Grandi, la précédente PDG, avait cogné aux portes de 80 grandes entreprises. Son taux de succès : 0 %.

Un nouveau conseil d’administration a été mis en place en 2019. Il est majoritairement composé de gens d’affaires fortunés et de l’ancien skieur Erik Guay. Ils ont tous investi de leur propre argent dans l’opération. Leur ambition : faire du Canada l’une des trois meilleures nations alpines aux Jeux olympiques de Cortina en 2026. Une nouvelle PDG a été nommée l’an dernier, Thérèse Brisson, ancienne hockeyeuse de l’équipe canadienne. Manifestement, la nouvelle direction tient les rênes du budget serré. Et il faut considérer l’impact de la pandémie. Je doute fort qu’il y ait de l’argent qui se gaspille en ce moment dans les bureaux du Calgary. À suivre.

LE PRIX DE PRICE ?

Q. Les chroniqueurs semblent systématiquement rejeter l’idée que Carey Price puisse être échangé, parce que son énorme contrat pèserait trop lourd sur la masse salariale de n’importe quelle des 31 autres équipes, ce qui semble évident. Mais ne serait-il pas envisageable que le Canadien l’échange en retenant une partie de son salaire ? Un Carey Price à 6, 7 ou même 8 millions pourrait devenir intéressant pour certaines équipes, non ?

Louis M. Desautels

Réponse de Simon-Olivier Lorange :

Votre question comporte plusieurs volets, que je vais aborder un à la fois. D’abord, votre prémisse est exacte : le poids du salaire de Carey Price, à l’évidence, le rend peu, voire pas du tout attrayant pour les autres équipes. On l’a vu au cours du dernier été, alors que le Kraken de Seattle, dont la masse salariale était à zéro, a passé son tour. On ne voulait pas payer aussi cher pour un gardien qui, au demeurant, traîne avec lui différents enjeux de santé.

Ensuite, sur la possibilité de retenir une partie de son salaire : vous avez raison, retrancher 2, 3 ou 4 millions à son poids sur la masse salariale ferait de Price un appât plus attrayant. Mais cela voudrait aussi dire que le Canadien devrait honorer ces sommes jusqu’à la fin de l’entente, en 2026. Les transactions avec une portion de salaire retenue, sauf exception (Phil Kessel, Roberto Luongo), impliquent très majoritairement des joueurs en fin de contrat. Avec le plafond salarial fixe jusqu’à nouvel ordre, c’est un pensez-y-bien.

Enfin, il y a le fondement philosophique qui sous-tend toute cette discussion : le Canadien désire-t-il, ou a-t-il déjà désiré, échanger Price ? Ses performances des dernières séries éliminatoires, ainsi que l’instabilité devant le filet en son absence depuis le début de la saison, démontrent à quel point il est, encore et toujours, essentiel à la survie du CH.